La tombe du philosophe allemand Karl Marx (1818-1883), qui se trouve dans le cimetière londonien de Highgate, a été vandalisée pour la deuxième fois en deux semaines, a annoncée samedi sur Twitter l'association qui gère le site.
L'inscription "Mémorial de l’holocauste bolchevique - 1917 1953 - 66.000.000 morts" a été inscrite à la peinture rouge sur le monument, ainsi que les mots "Architecte du génocide - terreur et oppression - meurtre de masse". La date de 1917 renvoie à la révolution russe, tandis que celle de 1953 correspond à la mort de Staline.
La partie la plus ancienne et la plus fragile du monument, une plaque de marbre mentionnant les noms des personnes enterrées, a été abimée, semblant avoir été frappée à plusieurs reprises à l'aide d'un instrument métallique contondant, comme elle l'avait déjà été le 4 février.
"Les vandales sont de retour au mémorial de Marx, au cimetière de Highgate", ont écrit sur le réseau social les gestionnaires du compte @HighgateCemeter. "Insensé. Stupide. Ignorant. Quoi que vous pensiez de l'héritage de Marx, ce n'est pas la bonne façon de faire valoir votre point de vue". Ils ont également publié des photos montrant les détériorations commises.
L'auteur du "Capital" est l'un des résidents les plus connus du cimetière de Highgate, dans le nord de Londres. Ironie de l'histoire, pour venir se recueillir sur la tombe de l'auteur du "Manifeste du parti communiste" et pourfendeur du capitalisme, il faut payer un billet d'entrée dans ce cimetière où est aussi enterré l'écrivain George Eliot.
Karl Marx a déménagé à Londres en 1849 et a vécu dans la capitale britannique jusqu'à sa mort, en 1883.
Le philosophe et théoricien allemand avait initialement été enterré dans la tombe de son épouse, sur une petite allée, mais en 1956 un nouveau monument comprenant un très grand buste, financé par un fonds, mis en place par le Parti communiste britannique, a été installé dans un lieu plus en vue, explique-t-on sur le site du cimetière.
"Travailleurs de tous pays, unissez vous!", peut-on lire sur le monument.
Celui-ci avait déjà été pris pour cible. Le buste avait été enlevé, attaqué à l'aide d'une bombe artisanale dans les années 1970 et enduit de peinture et de slogans. - AfricaLog avec agence
Le scrutin présidentiel au Nigeria, prévu samedi, est reporté d'une semaine, a annoncé le président de la Commission nationale électorale indépendante du Nigeria (INEC), une décision qui a provoqué la frustration de nombreux responsables politiques et électeurs.
Le président sortant Muhammadu Buhari, qui brigue un nouveau mandat face à l'opposant Atiku Abubakar, a lui-même exprimé sa "profonde déception" face à ce report tout en appelant les Nigérians "à s'abstenir de tout désordre civil et à rester pacifiques, patriotiques et unis”.
S'exprimant devant des journalistes dans la nuit de vendredi à samedi, le président de l'INEC, Mahmood Yakubu, a expliqué qu'il n'était pas possible d'organiser cette élection présidentielle couplée à des législatives dans de bonnes conditions, ajoutant que le report d'une semaine, au 23 février, était nécessaire pour organiser un scrutin libre et juste.
Yakubu a ensuite précisé que ce report s'expliquait en raison du transport de documents électoraux.
"Notre décision a été uniquement prise par la commission. Cela n'a rien à voir avec la sécurité, rien à voir avec une ingérence politique, rien à voir avec la disponibilité des moyens", a-t-il dit.
Certains documents électoraux confidentiels ont été distribués avant d'être récupérés et renvoyés à la banque centrale qui a en charge leur conservation. Une enquête a été ouverte.
La décision a été dénoncée par le président du Parti démocratique populaire (PDP, opposition) Uche Secondu, qui a jugé ce report "dangereux pour la démocratie et inacceptable".
Uche Secondu y a vu une tentative de la part de Buhari de "s'accrocher au pouvoir mĂŞme s'il est Ă©vident pour lui que
les Nigérians ne veulent plus de lui”.
Selon lui, l'administration Buhari tente de rayer des listes électorales un certain nombre d'électeurs afin de réduire la participation au scrutin.
Le chef du Congrès de tous les progressistes (APC), le parti au pouvoir, a de son côté critiqué la commission électorale.
Muhammadu Buhari "a pleinement coopéré avec l'INEC en veillant à ce que tout ce qui était requis pour la tenue d'élections libres et justes soit rapidement mis en place", a-t-il dit dans un communiqué. "Cette nouvelle est donc une énorme déception pour nous.”
Des responsables de la commission électorale indépendante ont déclaré à Reuters que des feuilles de résultats et des bulletins de vote avaient disparu.
Les élections présidentielles de 2011 et 2015 avaient également été retardées pour des raisons logistiques ou sécuritaires. - AfricaLog avec agence
La Belgique a dit samedi avoir accepté d'accueillir l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l'humanité commis en 2010 et 2011 lors de violences postélectorales en Côte d'Ivoire et libéré vendredi sous conditions.
«Répondant à une demande de coopération de la Cour pénale internationale, la Belgique a accepté d'accueillir Laurent Gbagbo, étant donné ses liens familiaux» avec le pays, a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Karl Lagatie.
Selon la presse belge, la seconde femme de M. Gbagbo, Nady Bamba, 47 ans, épousée lors d'un mariage coutumier en 2001 et avec qui il a un fils, vit actuellement en Belgique.
«Cela s'inscrit aussi dans le cadre de notre soutien aux juridictions pénales internationales», a expliqué le porte-parole du ministère, précisant ne pas savoir si M. Gbagbo se trouvait déjà en Belgique.
L'ancien dirigeant ivoirien devra, le cas échéant, «se tenir à tout moment à disposition de la CPI», a-t-il ajouté.



M. Gbagbo, 73 ans, a été libéré vendredi par la CPI sous conditions, dont l'obligation de résider dans un État membre en attendant un éventuel procès en appel.
Dans leur décision, les juges n'avaient pas précisé le pays qui accueillerait M. Gbagbo, ni si un retour de l'ancien président dans son pays, qui fait partie des États membres de la Cour, était envisageable.
Dans la soirée de vendredi, la CPI avait indiqué que MM. Gbagbo et Charles Blé Goudé, l'ex-chef du mouvement des Jeunes Patriotes dont la CPI a également décidé la libération, avaient quitté leur centre de détention à La Haye pour un lieu «transitoire» en attendant que leur destination finale soit déterminée.
Son avocat a dĂ©clarĂ© samedi que M. BlĂ© GoudĂ© attendait toujours de trouver un pays d'accueil. Â
«Charles BlĂ© GoudĂ© se trouve Ă La Haye dans l'attente d'un pays d'accueil», a dit samedi Me Kouadio N'Dry Claver joint depuis Abidjan. Â
«M. Blé Goudé n'a fait aucune demande de liberté provisoire pendant sa détention, contrairement au président Gbagbo qui en avait 13 [...] Il faut laisser le temps à la machine diplomatique», a-t-il expliqué.
Vendredi matin, au début d'une journée haletante, l'accusation avait déclaré être prête à accepter la mise en liberté de l'ancien président et de M. Blé Goudé à condition qu'il leur soit interdit de rentrer en Côte d'Ivoire.
Jugés pour des accusations de crimes contre l'humanité commis entre 2010 et 2011 en Côte d'Ivoire, MM. Gbagbo et Blé Goudé ont été acquittés le 15 janvier en première instance.
Depuis ce retentissant acquittement, le maintien en détention des deux hommes était au coeur des débats devant la CPI, la défense ayant demandé une mise en liberté immédiate et inconditionnelle.
L'accusation craignait que MM. Gbagbo et Blé Goudé ne se présentent pas devant la Cour en cas d'appel, et souhaitaient que les deux hommes remettent leurs passeports et soient remis à la garde d'un pays proche des Pays-Bas.
À ce stade, l'accusation attend toujours que les juges communiquent leur décision écrite.
«Ce n'est qu'après un examen et une analyse approfondis de ces motifs que mon bureau va décider ou non d'interjeter appel», a déclaré vendredi la procureure de la CPI Fatou Bensouda.
En détention depuis plus de sept ans, Laurent Gbagbo était jugé pour des crimes commis pendant la crise de 2010-2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de 3000 morts en cinq mois.
Il avait été arrêté en avril 2011 par les forces du président Ouattara, soutenues par l'ONU et la France. Il est le premier ancien chef d'État à avoir été remis directement à la CPI.
MM. Gbagbo et Blé Goudé étaient accusés de quatre chefs de crimes contre l'humanité : meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, pour lesquels ils ont toujours plaidé non coupable.
À la majorité, les juges de la chambre de première instance ont estimé que les preuves présentées par l'accusation étaient «exceptionnellement faibles». Un seul juge a exprimé une opinion dissidente.
L'acquittement de M. Gbagbo intervient à une période tendue en Côte d'Ivoire, à l'approche de la présidentielle de 2020, alors qu'Alassane Ouattara n'a pas dévoilé ses intentions et que la coalition formée avec Henri Konan Bédié, son ancien allié contre Gbagbo, a explosé. - AfricaLog avec agence
Les États-Unis ont appelé les pays européens à suivre leur exemple en reconnaissant rapidement Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela.
«Nous sommes très encouragés par la résolution adoptée par le Parlement européen reconnaissant Juan Guaido comme président par intérim», a dit jeudi la secrétaire d'État américaine adjointe pour les Amériques, soulignant que «plus de 20 pays» l'avaient déjà fait.
«Nous incitons clairement tous les gouvernements en Europe à soutenir le peuple du Venezuela et le gouvernement de transition en reconnaissant Guaido comme président par intérim», a-t-elle insisté lors d'un échange téléphonique organisé avec la presse européenne et américaine.
Washington a reconnu l'autorité de l'opposant dès son autoproclamation le 23 janvier, en lieu et place du dirigeant socialiste Nicolas Maduro.
Les 28 pays de l'Union européenne ont eux annoncé qu'ils prendraient «de nouvelles mesures» si une élection présidentielle n'était pas convoquée «dans les prochains jours » au Venezuela. Quatre pays - Espagne, France, Allemagne et Royaume-Uni - sont allés plus loin en fixant cet ultimatum à samedi, faute de quoi ils reconnaîtront Juan Guaido comme «président» chargé d'organiser ce scrutin.
Le Parlement européen a de son côté franchi le pas dès ce jeudi, appelant tous les pays de l'UE à en faire autant. - AfricaLog avec agence
Félix Tshisekedi a été définitivement proclamé dimanche cinquième président de la République démocratique du Congo (RDC) par la Cour constitutionnelle, restée sourde aux appels de l'Union africaine (UA) lui demandant de «suspendre» l'officialisation des résultats.
La Cour «proclame élu à la majorité simple président de la République démocratique du Congo Tshisekedi Tshilombo Félix», a déclaré le président de l'institution, Benoît Lwambwa Bindu.
M. Tshisekedi, 55 ans, succède au chef de l'État sortant Joseph Kabila, 47 ans, au pouvoir depuis l'assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila en janvier 2001. C'est officiellement la première transmission pacifique du pouvoir depuis l'indépendance de la RDC le 30 juin 1960.
Son adversaire, l'autre opposant Martin Fayulu, a immédiatement appelé la communauté internationale à «ne pas reconnaître un pouvoir qui n'a ni légitimité ni qualité légale», se proclamant «le seul président légitime».
M. Fayulu avait dénoncé un «putsch électoral» du président sortant avec la «complicité» de M. Tshisekedi et revendiqué la victoire avec 61 % des voix.
L'opposant a été conforté dans ses affirmations par la publication dans la presse internationale et par le Groupe des experts sur le Congo (GEC) des propres estimations de l'influente Église catholique et de documents qui auraient fuité de la Commission électorale. Ces deux sources donnaient la victoire à 60 % à M. Fayulu.
La Cour a validé tels quels les résultats provisoires annoncés le 10 janvier par la Commission électorale (Céni), donnant M. Tshisekedi vainqueur avec 38,5 % des voix, devant Martin Fayulu (34,8 %) et le candidat du pouvoir, Emmanuel Ramazani Shadary (23 %).
La plus haute juridiction du pays a rejeté le recours de M. Fayulu contre le résultat de la présidentielle du 30 décembre, en le considérant comme «non fondé».
Dans son arrêt, la Cour a estimé que M. Fayulu n'avait «pas apporté la preuve» que les résultats de la Céni n'étaient pas conformes à la réalité.
La décision des neuf juges est sans surprise, car ils sont largement considérés comme étant acquis au président Kabila. Ils se sont toutefois montrés étonnamment sévères envers la demande de M. Fayulu d'un recomptage des voix, qualifié d'«imprécis et absurde».
Le calendrier de la Céni prévoit normalement que M. Tshisekedi prête serment le 22 janvier, mais il n'est pas sûr du tout qu'il puisse être tenu.
En confirmant M. Tshisekedi, la Cour constitutionnelle a pris le risque de provoquer un bras de fer entre le pouvoir congolais et l’UA.
Elle a décidé de passer outre aux injonctions des poids lourds de l'UA, qui avaient appelé jeudi à la «suspension» de la proclamation des résultats définitifs, parce qu'ils considéraient que ceux annoncés par la Céni étaient entachés de «doutes sérieux».
Cette prise de position de l'organisation continentale avait été dénoncée par le gouvernement et par les partisans de M. Tshisekedi comme une atteinte à la souveraineté de la RDC.
Il reste maintenant à voir quelle sera l'attitude de l'UA, qui a annoncé l'envoi lundi à Kinshasa d'une délégation de haut niveau conduite par le président de sa Commission, le Tchadien Moussa Faki, et par son président en exercice, le chef de l'État rwandais Paul Kagame.
Avec ce qui peut être vu comme un passage en force, M. Kabila prend le risque d'isoler encore un peu plus son pays en Afrique centrale. Il s'agit d'un affront en particulier pour M. Kagame, dont le pays entretient depuis 25 ans des relations complexes avec la RDC.
Le centre de réflexion International Crisis Group (ICG) estimait samedi que si M. Tshisekedi devait prêter serment, l'UA pourrait être amenée à considérer des «mesures punitives, comme refuser de reconnaître le nouveau gouvernement».
Ce dernier est le fils de l'opposant historique Etienne Tshisekedi, décédé le 1er février 2017 à Bruxelles. Il a pris la succession de son père à la tête de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
«Nous faisons honneur à tous nos héros, nous faisons honneur à nos pères fondateurs, nous faisons honneur à tous ceux qui étaient tombés sous les balles du tyran, nous faisons honneur au peuple congolais», a déclaré le secrétaire général de l'UDPS Jean Marc Kabund.
M. Tshisekedi devra cohabiter avec un premier ministre issu de l'actuelle majorité pro-Kabila, qui a obtenu une vaste majorité (337 sièges sur 500) à l'Assemblée nationale d'après la Commission électorale.
Étrangement, M. Tshisekedi considère, comme M. Fayulu, que les résultats des législatives sont incompatibles avec ceux de la présidentielle et relèvent d'une manipulation de la Céni.
Un fort déploiement policier a été constaté samedi soir à Kikwit (ouest), l'un des fiefs de M. Fayulu, où un couvre-feu avait été déclaré le 11 janvier et où cinq personnes sont mortes dans des violences postélectorales, a indiqué Léonard Mutango, le maire de la ville.
Juste avant la proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle, l'internet avait été rétabli sur tout le territoire. L'accès aux réseaux sociaux et les échanges SMS avaient été suspendus sur ordre des autorités le 31 décembre, au lendemain des élections générales. - AfricaLog avec agence
Confronté à des menaces terroristes et à une fronde sociale croissantes, le gouvernement du Burkina Faso a démissionné vendredi, selon un communiqué de la présidence.
«Le premier ministre Paul Kaba Thiéba a présenté dans l'après-midi sa démission ainsi que celle de son gouvernement». «Le président du Faso (l') a acceptée» et a exprimé «toute sa reconnaissance au premier ministre et à l'ensemble de ses ministres pour leur engagement au service de la nation», selon le communiqué.
Aucune explication n'a été donnée.
Economiste inconnu du grand public, Paul Kaba Thiéba était devenu en janvier 2016 (bien janvier 2016) le premier premier ministre du président Kaboré nouvellement élu.
Son profil correspondait à la priorité aux questions économiques et sociales donnée par M. Kaboré lors de sa campagne électorale, dans ce pays sahélien pauvre de 18 millions d'habitants qui connaît un chômage massif, notamment parmi les jeunes qui représentent près des trois quarts de la population.
Mais la question sécuritaire a rapidement pris de l'ampleur, avec la première attaque djihadiste à Ouagadougou (30 morts) une semaine après sa nomination.
Les attaques avaient commencé dans le nord du pays début 2015, puis se sont étendues en quatre ans à une large partie du territoire, devenant de plus en plus fréquentes et meurtrières. Les djihadistes ont perpétré aussi plusieurs prises d'otages. Les forces de sécurité burkinabè semblent impuissantes à enrayer ces violences.
M. Kaba Thiéba avait cependant été reconduit deux fois à la tête du gouvernement après des précédents remaniements.
Selon des sources proches de la présidence, cette démission fait suite à la volonté du président Kaboré de donner un nouveau souffle à l'action du gouvernement, confronté aussi à une fronde sociale, avec des mouvements d'humeur récurrents dans les différents services publics.
Des acteurs de la société et des partis politiques de l'opposition demandaient depuis plusieurs mois la démission de plusieurs membres du gouvernement, particulièrement des ministres chargés de la Sécurité et de la Défense nationale.
Le chef d'état-major général des armées a été limogé la semaine dernière.
Dernier épisode en date des violences djihadistes, un cadre canadien d'une compagnie minière, enlevé mardi dans le nord-est du Burkina, a été retrouvé mort mercredi soir, vraisemblablement assassiné par ses ravisseurs pendant leur fuite.
Six autres ressortissants Ă©trangers sont retenus en otages. - AfricaLog avec agence
Laurent Gbagbo a été acquitté mardi de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale, qui a ordonné la mise en liberté de l'ancien président ivoirien, infligeant un nouveau revers à l'accusation de cette juridiction internationale.
«La Chambre fait droit aux demandes d'acquittement présentées par Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé (ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes) concernant l'ensemble des charges» retenues contre eux et «ordonne la mise en liberté immédiate des deux accusés», a déclaré le juge président Cuno Tarfusser.
Cette décision avait été prise, car «l'accusation ne s'est pas acquittée de la charge de la preuve conformément aux critères requis» par la justice internationale.
M. Gbagbo, 73 ans et M. Goudé, 47 ans, vont toutefois devoir passer encore au moins une nuit dans leur cellule du centre de détention de La Haye. Le procureur peut encore contester leur mise en liberté lors d'une audience prévue mercredi à 4h. Il aura également la possibilité de faire appel.
L'heure était à la fête dans le banc des accusés au moment de l'énoncé des acquittements. M. Gbagbo et M. Goudé sont tombés dans les bras l'un de l'autre, sous les applaudissements de leurs sympathisants.
Scènes de liesse
Scènes de liesse également en Côte d'Ivoire, où la nouvelle de la prochaine libération de M. Gbagbo a été saluée par des cris de joie, des danses et des concerts d'avertisseurs à Gagnoa, la ville natale de l'ancien président.
«Je suis content. Il n'a rien fait de mal et il a fait 7 ans de prison. C'est important qu'il soit libéré, c'est notre leader», a lancé un de ses partisans, Bertin Sery.
L'ancienne première dame ivoirienne, Simone Gbagbo, a également laissé éclater sa joie. «Ma conviction était faite, le président Laurent Gbagbo n'est pas coupable de tout ce dont on l’accusait».
Le porte-parole du gouvernement ivoirien, Sidi Tiemoko Touré, est resté sur sa réserve après l'acquittement: «On ne commente pas la décision de justice. Mais en toutes choses, il faut garder de la compassion pour les victimes» de la crise post-électorale qui a fait environ 3000 morts en 2010-2011.
Premier ancien chef d'État Ă avoir Ă©tĂ© remis Ă la CPI, M. Gbagbo Ă©tait jugĂ© pour des crimes commis pendant la crise post-Ă©lectorale de 2010-2011, nĂ©e de son refus de cĂ©der le pouvoir Ă son rival, l'actuel prĂ©sident ivoirien Alassane Ouattara. Â
«Impunité des crimes»
M. Gbagbo et Charles Blé Goudé étaient accusés de quatre chefs de crimes contre l'humanité : meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, pour lesquels ils ont toujours plaidé non coupable.
Après avoir occupé le palais présidentiel pendant plusieurs mois, Laurent Gbagbo avait finalement été arrêté en avril 2011 par les forces du président Ouattara, soutenues par l'ONU et la France, avant d'être remis à la CPI.
«Enfin la Côte d'Ivoire entière va pouvoir tourner la page des tristes événements de 2010-2011», a réagi Pascal Affi N'Guessan, président du Front Populaire Ivoirien (FPI), fondé par M. Gbagbo, avant d'ajouter: «Pour le FPI, les conditions sont désormais réunies pour l'unité en vue de la reconquête du pouvoir en 2020», date de la prochaine présidentielle dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, premier producteur mondial de cacao.
L'acquittement de MM. Gbagbo et GoudĂ© est « une victoire de la justice », s'est fĂ©licitĂ© l'avocat principal de l'ancien prĂ©sident ivoirien, Emmanuel Altit. Â
Mais la dĂ©cision des juges ravive les critiques sur la CPI, qui essuie un nouveau camouflet.Â
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Les avocats de l'État ivoirien ont qualifiĂ© mardi de «non-sens» et de «surprenante» la dĂ©cision de la CPI. Â
«C'est une décision surprenante parce que quatorze demandes de mises en liberté ont été successivement refusées et on ne peut pas imaginer qu'à chaque fois la CPI n'ait pas examiné les faits. Pour nous c'est inexplicable: 3500 morts et il n'y a pas de coupable», a déclaré Me Jean-Pierre Mignard.
La plupart des tentatives de la Cour de juger des personnalités politiques de haut rang - presque toutes en Afrique - se sont terminé par des échecs ou des acquittements.
Dernier acquittement en date, celui de l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba en juin 2018. Il avait d'abord été condamné à 18 ans de prison pour des crimes commis par sa milice en Centrafrique entre 2002 et 2003.
Mais selon la défense de M. Gbagbo, son acquittement après plus de sept ans en détention et plus de deux ans de procès est, au contraire, une preuve de «professionnalisme et d'indépendance». «En rendant cette décision, la CPI a contribué à bâtir sa légitimité», a estimé Emmanuel Altit.
L'acquittement des deux hommes est «un nouveau pas vers l'impunité des crimes commis lors des violences post-électorales», a regretté la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH).
Le procureur de la CPI, Fatou Bensouda, a regretté la décision des juges, «décevante et inattendue».
En Côte d'Ivoire, M. Gbagbo est toujours sous le coup d'une condamnation de 20 ans qui date de janvier 2018 pour crimes économiques. Deux autres condamnés dans la même affaire sont libres-condamnés mais pas écroués. Il est peu probable que la police ivoirienne tente d'arrêter M. Gbagbo une fois de retour dans le pays. - AfricaLog avec agence
Un nouveau gouvernement et un nouveau cabinet présidentiel gabonais ont été annoncés samedi soir depuis le Maroc, pays où le président Ali Bongo est en convalescence.
Le premier ministre récemment nommé, Julien Nkoghe Bekale, a détaillé samedi soir la composition du nouveau gouvernement, sans changement majeur, dans une vidéo enregistrée au Maroc et diffusée sur la télévision nationale gabonaise vers 22 hGMT.
Les ministres devront prĂŞter serment devant le prĂ©sident de la RĂ©publique, comme le prĂ©voit la nouvelle Constitution. Â
Victime d'un accident vasculaire cérébral le 24 octobre, M. Bongo est en convalescence au Maroc.
Les Gabonais attendent de savoir comment se déroulera la prestation de serment, et où elle se fera.
Le cabinet présidentiel, sans vrai changement lui aussi, a également été annoncé,  vers 20 hGMT, dans une vidéo enregistrée au Maroc par le secrétaire général de la présidence, Jean-Yves Teale.
Directeur de cabinet depuis 2017, Brice Laccruche Alihanga, reste en poste.  Ancien cadre de la banque BGFI, il est réputé proche de la première dame, Sylvia Bongo.
Vendredi soir, une nouvelle Assemblée nationale a été mise en place, après une période de huit mois sans députés.  Fin avril, la Cour constitutionnelle avait constaté la vacance de l'Assemblée, jugeant que le gouvernement avait échoué à tenir les législatives dans les temps. Le travail législatif avait été transféré au Sénat.
A Libreville, les rumeurs enflent sur le retour du président dans les prochains jours.
L'état de santé d'Ali Bongo fait l'objet de nombreuses spéculations.
Les partis d'opposition et la société civile ne cessent d'appeler la Cour constitutionnelle à constater une vacance du pouvoir.
Ils jugent le président en incapacité de gouverner, tout en parlant de «guerres de clans» autour des proches du chef de l'État, opposant notamment Brice Laccruche au chef des services de renseignement, Frédéric Bongo.
Il s'agit de «débats», dit-on de source proche de la présidence, qui affirme que M. Bongo gouverne et se prépare à rentrer au Gabon.
Lundi, une tentative de coup d'État a eu lieu au Gabon, les putschistes ayant en partie justifié leur action par les conséquences de l'état de santé d'Ali Bongo. - AfricaLog avec agence
La République démocratique du Congo semble s'engager jeudi dans la voie d'une alternance  historique avec l'annonce de la victoire à l'élection présidentielle d'un opposant, Félix Tshisekedi, cependant aussitôt contestée par une partie de l'opposition et par l'Église, et déjà marquée par le sang.
Actant la première transition démocratique depuis l'indépendance du pays en 1960, la Commission électorale nationale indépendante (CÉNI) a déclaré Felix Tshisekedi, 55 ans, vainqueur de la présidentielle avec 38,57% des voix, devant l'autre candidat de l'opposition divisée, Martin Fayulu (34,8%) selon des résultats provisoires.
Annoncée après une longue attente aux premières heures de l'aube, la nouvelle a été accueillie par des foules de jeunes en joie dans les rues de Kinsasha ou de Goma - «On remercie le bon Dieu !» - et des concerts de chants et de klaxons.
Mais le mécontentement des pro-Fayulu s'est également fait entendre et certains de ses fiefs ont été le théâtre de violences. En particulier à Kikwit où au moins deux policiers et deux civils sont morts dans la répression de la contestation des résultats.
«On nous a volé la victoire», criaient les partisans de M. Fayulu à Kisangani (nord-est) où la police a usé de gaz lacrymogènes et fait des tirs de sommation.
De fait, Martin Fayulu a immédiatement rejeté les résultats et dénoncé un «véritable putsch électoral». «Ces résultats n'ont rien à voir avec la vérité des urnes», a-t-il affirmé.
La puissante Église catholique, qui avait déployé 40 000 observateurs le jour du scrutin et appelé la commission électorale à ne pas trahir «la vérité des urnes», a également mis en doute ces résultats. «Tels que publiés par la CÉNI, (ils) ne correspondent pas aux données collectées par notre mission d'observation», a déclaré le porte-parole de l'épiscopat, l'abbé Donatien Nshole.
Fait notable cependant, les évêques n'ont pas donné le nom de celui qu'ils pensent avoir gagné et ont officiellement pris acte de la publication des résultats «qui, pour la première fois dans l'histoire de notre pays ouvre la voie à l'alternance au sommet de l'État».
La France, elle, est étonnamment montée au créneau.
«Il semble bien que les résultats proclamés [...] ne soient pas conformes aux résultats» réels et que M. Fayulu est «a priori» le vainqueur du scrutin du 30 décembre, a déclaré son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian à la télévision CNews, assurant s'appuyer sur les chiffres de la mission d'observation de l'Église catholique.
Les États-Unis, pour leur part, ont réclamé une «clarification» du résultat.
«Nous exhortons toutes les parties à rester calmes lors de la poursuite du processus» électoral et «nous attendons la clarification des questions soulevées lors du dépouillement du scrutin», a déclaré dans un communiqué le département d'État américain.
Washington dit par ailleurs «relever l'importance de la décision du président Joseph Kabila de respecter les termes de son mandat conformément à la Constitution et de transférer le pouvoir à un successeur».
La RDC, plus grand pays d'Afrique subsaharienne, vit en effet une double situation historique. C'est la première fois qu'un opposant est proclamé vainqueur d'une élection présidentielle. C'est aussi la première fois que le président sortant accepte de se retirer, conformément à la Constitution, qui interdisait à Joseph Kabila de briguer un troisième mandat d’affilée.
Mais ce scrutin à un tour, reporté trois fois depuis 2016, n'efface pas non plus le souvenir de sa réélection en 2011 entachée de violences et de fraudes.
Dès jeudi matin, le chef de l'ONU Antonio Guterres a exhorté à «s'abstenir d'actes violents» dans un pays marqué par de nombreux conflits internes et deux guerres régionales. L'Union européenne et l'Union africaine ou l'Afrique du Sud ont appelé au calme.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir vendredi pour discuter de la situation en RDC.
Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, dit «Fatshi», haute taille et carrure massive, hérite du nom de son père Etienne, figure historique de l'opposition en RDC décédé le 1er février 2017, et de la machine de guerre laissée en héritage, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), fondée dans les années 80 contre la dictature du maréchal Mobutu et au sein de laquelle il a gravi tous les échelons.
Il faisait équipe pour ce scrutin avec un «ticket», l'ex-président de l'Assemblée Vital Kamerhe. Mais c'est à Joseph Kabila qu'il a dédié ses premières paroles après avoir été «provisoirement élu» selon les termes officiels.
«Aujourd'hui, nous ne devons plus le considérer comme un adversaire mais plutôt comme un partenaire de l'alternance démocratique dans notre pays», a-t-il déclaré.
«Je serai le président des Congolais qui m'ont élu et de ceux qui ne m'ont pas élu», a-t-il ajouté à l'adresse des partisans de ses rivaux.
La Cour constitutionnelle doit publier les résultats définitifs, qui peuvent encore faire l'objet de recours, dans les dix jours. Une possibilité évoquée par la coalition au pouvoir même si celle-ci a «pris acte» des résultats provisoires.
Son candidat, l'ex-ministre de l'Intérieur sous sanctions de l'Union européenne Emmanuel Ramazani Shadary, n'est arrivé qu'en troisième position avec 23,8%. Les 18 autres candidats font des scores anecdotiques.
Ce sont désormais les résultats des élections législatives, qui ont eu lieu le même jour que la présidentielle, qui sont attendus et qui permettront de déterminer les capacités de M. Tsishekedi à diriger le pays-s'il est confirmé.
Ces derniers jours, son camp avait tendu la main au président Kabila.
Avant même la proclamation des résultats «une rencontre» entre MM. Tshisekedi et Kabila avait été évoquée par l'UDPS «pour préparer la passation pacifique et civilisée du pouvoir».
A quoi le gouvernement avait répondu qu'il n'allait «pas rejeter la main tendue parce qu'il y a un temps pour tout, un temps pour s'opposer et se disputer l'électorat mais aussi un temps pour s’unir».
Ces échanges ont suscité la colère du camp Fayulu.
A mots voilés, ses partisans ont mis en garde contre un échange de bons procédés. «Kabila n'a pas à dire: je veux telle personne, je ne veux pas de telle. Ce n'est pas sa résidence privée, ni une affaire de famille, c'est une affaire d'État», a dit la porte-parole de la coalition Lamuka formée autour de M. Fayulu, Eve Bazaiba.
Pour le centre de recherche EXXAfrica, si la victoire de Tshisekedi est «très surprenante», elle prend cependant sens dans le contexte actuel où le président sortant pourra «user de son influence sur Tshisekedi, qui doit désormais son ascension au contrôle de Kabila sur la commission électorale».
Joseph Kabila, 47 ans, est au pouvoir depuis l'assassinat de son père le 16 janvier 2001, Il restera en fonction «jusqu'à l'installation effective du nouveau président élu». - AfricaLog avec agence
«Si vous êtes en train de manger, arrêtez. Si vous êtes en train de prendre un verre, arrêtez. Si vous dormez, réveillez-vous. Réveillez vos voisins [...], levez-vous comme un seul homme et prenez le contrôle de la rue».
Une tentative de coup d'État menée par une poignée de soldats serait en cours au Gabon, pays dont le président, malade, est absent depuis deux mois et demi et où le gouvernement n'assure plus que les affaires courantes.
Le chef du commando, qui s'est prĂ©sentĂ© comme Ă©tant le lieutenant Ondo Obiang Kelly, commandant-adjoint de la Garde rĂ©publicaine (GR) chargĂ©e de la protection de la prĂ©sidence gabonaise, a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© et deux autres membres ont Ă©tĂ© tuĂ©s, a annoncĂ© la prĂ©sidence dans l'après-midi. Â
Pour la première fois dans l'histoire du Gabon, un groupe de militaires est apparu lundi à l'aube à la radio-télévision nationale (RTG), à Libreville, appelant à un soulèvement et annonçant la prochaine formation d'un «Conseil national de restauration» de la démocratie.
Le chef du groupe, qui a lancĂ© cet appel Ă la radio, «a Ă©tĂ© arrĂŞté», selon la prĂ©sidence, affirmant que «la situation est sous contrĂ´le». Â
Les forces de sécurité ont «pris le bâtiment [de la radio] d'assaut, abattu deux membres du commando et libéré les otages», selon le communiqué. Les six membres du commando, après avoir «neutralisé» les gendarmes devant la RTG ont «intercepté et séquestré cinq journalistes et techniciens» et lu leur communiqué, selon la même source.
Les forces de sécurité ont été déployées à Libreville pour maintenir l'ordre, a déclaré de son côté le porte-parole du gouvernement, Guy-Bertrand Mapangou. Mais, selon lui, les frontières du pays restent ouvertes.
En revanche, internet était coupé dans Libreville.
L'Union africaine a «fermement» condamné «la tentative de coup», réaffirmant «le rejet total par l'UA de tout changement inconstitutionnel de pouvoir».
Paris a également condamné cette tentative de coup d'État, appelant au «strict respect» de la Constitution dans cette ancienne colonie française et pays producteur de pétrole.
Des blindés des forces de sécurité gabonaises ont bloqué l'accès à l'un des grands boulevards de Libreville.
Dans un quartier populaire proche de la radio, des dizaines de jeunes ont incendié une voiture et enflammé des pneus, semblant vouloir répondre à l'appel au soulèvement des mutins.
Les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants mais la situation était calme dans le reste de la ville.
Le lieutenant Ondo Obiang Kelly s'est dit lors de la lecture de son message président d'un Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS), jusque-là inconnu. Deux militaires, coiffés des bérets verts de la GR et tenant des fusils d'assaut, se tenaient derrière lui.
Le mouvement «demande à tous les jeunes des forces de défense et de sécurité et à toute la jeunesse gabonaise de se joindre à nous», a déclaré le militaire en annonçant la prochaine formation d'un «Conseil national de restauration » afin de «garantir au peuple gabonais une transition démocratique».
«Si vous dormez, réveillez-vous !»
Victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) le 24 octobre dernier en Arabie saoudite, le chef de l'État, Ali Bongo Ondimba, âgé de 59 ans et dont la famille est au pouvoir depuis 1967, a été transféré ensuite au Maroc, où il poursuit depuis sa convalescence sans qu'aucune date n'ait été fixée pour son retour au Gabon.
La vacance du pouvoir n'a pas été déclarée en l'absence du chef de l'État. La Cour constitutionnelle a transféré une partie de ses pouvoirs au premier ministre et au vice-président. Le gouvernement ne fait qu'assurer les affaires courantes.
«Si vous êtes en train de manger, arrêtez. Si vous êtes en train de prendre un verre, arrêtez. Si vous dormez, réveillez-vous. Réveillez vos voisins [...], levez-vous comme un seul homme et prenez le contrôle de la rue», a encore déclaré le militaire à la radio.
Il a invité «tous les hommes du rang et les sous-officiers» à se procurer «armes et munitions» et à «prendre le contrôle» des points stratégiques du pays comme les édifices publics et les aéroports.
Il a appelé la population à les soutenir, «pour sauver le Gabon du chaos».
Le 31 décembre, le président Bongo, affaibli, avait pris la parole depuis Rabat pour la première fois depuis son hospitalisation. Sa déclaration du Nouvel An a été qualifiée par les militaires du MPJFDS de «honte» pour un «pays [qui] a perdu sa dignité».
Dans leur message, les militaires putschistes ont dénoncé la «confiscation du pouvoir par ceux qui le 31 août 2016 ont fait assassiner nos jeunes compatriotes», en référence aux troubles qui avaient suivi la dernière élection présidentielle qui avait vu la réélection, contestée par l'opposition, d'Ali Bongo.
Le président a succédé en 2009 à son père Omar, à la mort de ce dernier, et a été réélu en 2016. Omar Bongo a dirigé le Gabon de 1967 à sa disparition. - AfricaLog avec agence