La Chine et le Sénégal ont signé samedi soir de nouveaux accords pour renforcer leurs liens économiques, à l'occasion de la visite d'Etat à Dakar du président Xi Jinping, la première à ce niveau en près de dix ans.
Arrivé samedi en fin d'après-midi à Dakar, le dirigeant chinois a été accueilli par son homologue sénégalais Macky Sall, première étape d'une tournée africaine qui doit le mener ensuite au Rwanda et en Afrique du Sud.
Les deux chefs d'Etat ont eu des entretiens sur "la coopération bilatérale, les relations sino-africaines et l'actualité internationale", a déclaré le président Sall, lors d'un point de presse conjoint avec son homologue chinois.
Il a salué la Chine comme "une des grandes économies de l'ère moderne", un peuple dont "le parcours est un message d'espoir" montrant "que le sous-développement n'est pas une fatalité et que la bataille pour le progrès se gagne d'abord par un esprit combatif".
"Chaque fois que je viens en Afrique, je peux mesurer le grand dynamisme de ce continent, promis à un avenir radieux", a indiqué le président chinois qui s'est dit "pleinement confiant en l'avenir de la coopération sino-africaine".
Les deux dirigeants avaient auparavant signé dix accords dans des domaines liés à la justice, la coopération économique et technique, les infrastructures, la valorisation du capital humain et l'aviation civile.
Le président chinois a eu droit à un accueil populaire à Dakar où de nombreuses artères étaient pavoisées aux couleurs des drapeaux des deux pays. Des dizaines de cars ayant servi au transport de partisans du président Sall pour cet accueil étaient stationnés près du palais présidentiel.
M. Xi doit remettre dimanche à Macky Sall les clés d'une enceinte de lutte, le sport le plus populaire au Sénégal, construite par des entreprises chinoises.
La Chine est le deuxième partenaire commercial du Sénégal, derrière la France, avec un volume d'échanges de deux milliards de dollars en 2016, incluant des projets d'infrastructure, selon des chiffres officiels sénégalais.
Les exportations du Sénégal vers la Chine se chiffraient à plus de 115 millions d'euros en 2017, les principaux produits exportés vers la Chine étant des minerais (zircon et titane) et les arachides. La Chine est le premier pays importateur d'arachides sénégalaises, dont les ventes ont atteint 45 milliards de FCFA (68,6 millions d'euros) en 2017 contre 24 milliards de FCFA (36,5 millions d'euros) en 2016.
La Chine est aussi le deuxième fournisseur du Sénégal après la France. Les importations de la Chine sont passées de 227 milliards FCFA (plus de 346 millions d'euros) en 2013 à 367 milliards FCFA (plus de 559 millions d'euros) en 2017.
Cette évolution est expliquée par l'accroissement des importations des produits tels que les appareils de réception, les compteurs d'électricité et les matériaux de construction (tubes, tuyaux et matériel en fer).
La hausse des importations des matériaux de construction est due à la présence des entreprises chinoises au Sénégal pour l'exécution des chantiers de l'Etat.
De nombreuses infrastructures au Sénégal, dont des stades, des routes et autoroutes, un hôpital, un Grand-théâtre, une arène nationale de lutte et un musée des civilisations noires, ont été construites par la Chine.
Globalement, les financements accordés par la Chine au Sénégal depuis 2005, année du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, dépassent 1,8 milliard d'euros.
La visite de Xi Jinping, qui doit quitter dimanche le Sénégal, est la deuxième d'un dirigeant chinois dans ce pays après celle de Hu Jintao en février 2009. - AfricaLog avec agence
L'ancien président américain Barack Obama a multiplié, à mots à peine couverts mardi, les attaques contre son successeur Donald Trump, en s'en prenant aux climatosceptiques, aux leaders «autoritaires» qui «ne cessent de mentir» et aux politiques d'immigration basées «sur la race».
Dans un discours politique très attendu à Johannesburg à l'occasion du centenaire de la naissance de Nelson Mandela, héros de la lutte anti-apartheid, Barack Obama a pris soin de ne jamais nommer l'actuel locataire de la Maison Blanche, mais ses nombreuses allusions à Donald Trump ont fait mouche dans le stade Wanderers qui lui était totalement acquis.
«Compte tenu de l'époque incertaine et étrange dans laquelle nous vivons, les informations apportent chaque jour leur lot de titres perturbants qui donnent le tournis», a lancé l'ancien président au début de son intervention devant plus de 10 000 personnes.
La veille, Donald Trump avait consterné l'Amérique en tournant le dos aux alliés des États-Unis et en donnant des gages à son homologue russe Vladimir Poutine.
À Johannesburg, Barack Obama s'en est pris aux hommes politiques «autoritaires» qui ont recours à «la politique de la peur» et «ne font que mentir».
«Les politiques semblent rejeter le concept de vérité objective, des gens inventent», a-t-il lancé, déclenchant des rires nourris. «Nier les faits peut mettre à mal la démocratie», a-t-il mis en garde alors que son successeur dénonce à longueur de journée les «fake news».
«Je ne peux pas trouver de terrain d'entente avec quelqu'un qui affirme que le changement climatique n'existe pas, quand tous les scientifiques disent l'inverse», a poursuivi Barack Obama.
Un des premiers gestes de Donald Trump à la Maison Blanche avait été de retirer les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat, l'estimant «injuste» pour l'industrie de son pays.
Sur la politique d'immigration lĂ encore, Barack Obama s'en est pris directement Ă son successeur.
«Il n'est pas faux d'insister sur le fait que les frontières nationales importent (...) mais cela ne peut pas être une excuse pour des politiques d'immigration basées sur la race», a-t-il estimé lors d'une de ses rares interventions publiques depuis son départ de la Maison-Blanche début 2017.
Son discours à Johannesburg a marqué le point d'orgue des célébrations du centième anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, né le 18 juillet 1918 et décédé le 5 décembre 2013.
Les deux hommes partagent un destin en commun qui les a fait entrer dans l'Histoire: ils sont devenus le premier président noir de leur pays.
Après vingt-sept ans dans les geôles du régime raciste blanc, Nelson Mandela a été élu à la présidence en 1994, poste qu'il a conservé jusqu'en 1999. Barack Obama a lui occupé la fonction suprême aux États-Unis de 2009 à 2017.
Mardi, il a salué la mémoire d'«un vrai géant de l'histoire». «La lumière de «Madiba» (surnom de Nelson Mandela) brille toujours avec beaucoup d'éclat», a-t-il assuré, défendant la «vision» du prix Nobel de la paix sud-africain.
L'occasion pour Barack Obama de faire une digression pour saluer la victoire de la France au Mondial de football et la diversité identitaire des Bleus.
«Tous ces mecs ne ressemblent pas, selon moi, à des Gaulois. Ils sont Français», a-t-il lancé sous les applaudissements, regrettant cependant que «le monde n'ait pas tenu les promesses» de Madiba.
«Les discriminations raciales existent toujours en Afrique du Sud et aux États-Unis» et «la pauvreté a explosé», a-t-il dénoncé.
Près d'un quart de siècle après la fin officielle de l'apartheid en 1994, le racisme attise les tensions dans la «nation arc-en-ciel» et la pauvreté persiste dans le pays le plus inégalitaire au monde, selon la Banque mondiale.
«Mandela et Obama sont les symboles de la victoire sur l'adversité», a lancé mardi sur le podium la dernière épouse de Nelson Mandela, Graça Machel, vêtue d'une lumineuse robe et coiffe bleu roi.
«Ils ont tous les deux donné de l'espoir à des millions de jeunes qui se sont identifiés avec leur parcours humble», a-t-elle souligné.
Dans la foule, les Sud-Africains étaient aux anges. «Je suis vraiment ravi qu'Obama s'en soit pris à Trump» et à sa politique d'immigration qui «ne respecte pas nos frères et soeurs en quête d'une nouvelle vie aux États-Unis», a salué Karabo Tima, un consultant de 25 ans. - AfricaLog avec agence
Le jour de gloire est arrivé pour les Bleus qui ont gagné la deuxième Coupe du monde de leur histoire, 20 ans après celle de 1998, en dominant la Croatie 4-2 au bout d'une incroyable finale du Mondial-2018, dimanche à Moscou.
Et c'est sous une pluie battante, à 19h32 exactement, que le capitaine Hugo Lloris a soulevé le trophée tant convoité, remis par le président de la Fifa Gianni Infantino sur le podium où se trouvaient trois chefs d'État, le Français Emmanuel Macron, le Russe Vladimir Poutine et la Croate Kolinda Grabar-Kitarovic.
À Paris, les Champs-Élysées ont été envahis avant même le coup de sifflet final par une foule en liesse, comme partout en France.
Enterrés, les scores étriqués, comme dans la dernière édition (Allemagne-Argentine, 1-0 a.p.): il n'y avait jamais eu autant de buts dans une finale de Mondial depuis... 1966 (Angleterre-RFA, 4-2 a.p.)!
Eh oui, dans la capitale russe, l'étoile était bleue, décrochée par Antoine Griezmann, impliqué sur trois buts français, mais aussi par Paul Pogba et Kylian Mbappé, qui ont tué le match.
Mais voilà , quand la France tutoie les sommets, il se passe toujours quelque chose d'exceptionnel: c'étaient les deux coups de tête de Zinédine Zidane en 1998 face au Brésil de Ronaldo (3-0), puis son coup de boule en 2006 (défaite contre l'Italie aux tirs au but).
Dimanche, il y eut pour la première fois dans une finale de Mondial un but contre son camp, lorsque Mario Mandzukic déviait dans ses cages le coup franc de Griezmann (18e), mais aussi un recours à l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) entraînant un penalty, transformé par le même «Grizou» (38e). Là encore une première.
Incroyable finale, décidément, quand N'Golo Kanté, jusqu'alors un des meilleurs joueurs du tournoi, passait totalement au travers de son match, au point d'être remplacé par Steven N'Zonzi dès la 55e minute; puis quand Hugo Lloris commettait une énorme boulette en ratant son crochet sur Mandzukic, qui n'en demandait pas tant (69e). Même si le gardien, finalement peu sollicité, a fait aussi une belle claquette, sur une frappe puissante de Ante Rebic (48e).
«Une compétition est réussie quand elle est gagnée», avait assené le président Macron en visite à Clairefontaine fin mai pendant la préparation, exhortant la sélection à décrocher la «deuxième étoile» devant un Deschamps un brin gêné, lui qui ne promet jamais la lune.
Il la décroche plutôt qu'il n'en parle, «Dédé la Gagne», en entraîneur matois obsédé par le résultat. Et le capitaine de l'âge d'or de l'équipe française (doublé Mondial-1998/Euro-2000) a rejoint le Brésilien Mario Zagallo et l'Allemand Franz Beckenbauer, vainqueurs de Coupe du monde comme joueurs puis sélectionneurs.
Au coup de sifflet final, il a salué les supporters, les deux bras levés, les poings fermés. «Ne rien lâcher, ne jamais rien lâcher», comme il aime dire. Avant d'être porté en triomphe par ses joueurs.
«C'est tellement beau, tellement merveilleux», a-t-il exulté sur TF1. «Je suis super heureux pour ce groupe-là , car on est parti de loin quand même. Cela n'a pas été toujours simple, mais à force de travail, d'écoute... Là ils sont sur le toit du monde pour quatre ans».
Les Bleus avaient raté le toit de l'Europe en 2016 (défaite 1-0 a.p. contre le Portugal), et cette rancoeur s'est muée en rage. Ils avaient cédé à l'euphorie en battant l'Allemagne championne du monde en demi-finale de cet Euro à domicile ? Pas cette fois, ont assuré les cadres après la victoire contre la brillante Belgique en demie (1-0). Ils étaient favoris ? Ils l'ont assumé, au détriment des Croates de Luka Modric, élu Ballon d'Or du tournoi, qui connaissaient là leur première finale.
Mandzukic et Ivan Perisic, buteurs pour renverser l'Angleterre en demie (2-1 a.p.), ont été cette fois leurs héros paradoxaux, en marquant encore, mais le premier contre son camp puis grâce à Lloris, le second pour l'égalisation, avant d'offrir un penalty d'une main malheureuse.
Les Croates avaient eu un jour de récupération en moins et disputé trois prolongations dans les tours précédents, c'est-à -dire l'équivalent d'un match en plus. Et cela s'est vu, dans la chaleur de cet après-midi moscovite, malgré un contrôle du jeu. Mais l'équipe à la Deschamps aime subir, pour mieux piquer.
Et cette bascule s'est opérée autour de l'heure de jeu, quand Pogba d'une frappe du gauche (59e) et Mbappé du droit (65e), tous deux depuis l'extérieur de la surface, faisaient chanter le Coq un peu plus fort encore.
Le Parisien de 19 ans, élu meilleur jeune du tournoi, devenait le deuxième plus jeune buteur en finale de la Coupe du monde, derrière... Pelé, bien sûr (17 ans en 1958). Et les comparaisons avec le légendaire Brésilien de refleurir, après avoir éclos lors de sa performance en 8e de finale contre l'Argentine (4-3) qui avait secoué la planète foot.
Deuxième étoile pour l'éternité dans le ciel des Bleus, et des images qui resteront au long de leur parcours, un premier tour laborieux, ce match d'anthologie contre les Argentins de Lionel Messi, puis maîtrise et solidarité contre l'Uruguay (2-0) et la Belgique (1-0).
Solidarité défensive, et fraternité, voilà le credo de cette équipe-là . Les Bleus devaient rentrer en France ce lundi pour être reçus en héros par le peuple de Paris et à l'Élysée, après une nuit mémorable. Pour ainsi dire à la belle étoile. - AfricaLog avec agence
Le Sri Lanka cherche d'urgence un bourreau, ont indiqué vendredi les autorités pénitentiaires après la fin du moratoire sur la peine de mort pour les trafiquants de drogue annoncée par le président du pays.
Une annonce pour un poste de responsable qui exécutera des prisonniers par pendaison va être publiée la semaine prochaine, a précisé Thushara Upuldeniya, porte-parole du système pénitentiaire. Le candidat choisi touchera 35,000 roupies (environ 200 euros) par mois, a-t-il ajouté.
Le président du Sri Lanka Maithripala Sirisena a annoncé cette semaine que les trafiquants de drogue allaient désormais être exécutés alors qu'ils purgent actuellement des peines de prison à vie.
Aucune exécution n'a eu lieu au Sri Lanka depuis 1976. Des condamnations à la peine de mort sont régulièrement prononcées pour meurtre, viol et des crimes liés à la drogue, mais elles ont été jusqu'à présent commuées en prison à perpétuité.
Selon M. Upuldeniya, 373 personnes ont été condamnées à morts dans son pays, dont 18 pour des crimes graves liés à la drogue.
Un organisme chargé des exécutions existe toujours, mais ses trois bourreaux démissionné.
"Nous devons être prêts à procéder à des exécutions après la décision du gouvernement cette semaine", a souligné le porte-parole.
Le gouvernement sri-lankais dit s'inspirer de la politique suivie aux Philippines. "Nous allons essayer de rééditer ce succès", a expliqué son porte-parole Rajitha Senaratne, évoquant notamment un déploiement de l'armée pour lutter contre la drogue.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2016, le président philippin Rodrigo Duterte a déclaré une guerre sans merci au trafic de drogue. La police philippine dit avoir tué environ 4.200 toxicomanes et trafiquants présumés mais les défenseurs des droits affirment qu'il faut multiplier ce chiffre par trois et dénoncent des exécutions extrajudiciaires.
L'ONG Amnesty International a exhorté les autorités du Sri-Lanka à ne pas revenir à la peine capitale. - AfricaLog avec agence
L'actrice de films pornographiques Stormy Daniels, actuellement en litige judiciaire avec Donald Trump, a été arrêtée dans la nuit de mercredi à jeudi dans un club de strip-tease de l'Ohio où elle se produisait, accusée "d'attouchements" sur des clients, selon la police.
Poursuivie pour "activité sexuelle illégale", elle a été libérée après avoir payé une caution d'environ 6.000 dollars, selon un document judiciaire.
"C'est un coup monté pour des raisons politiques. Cela montre (que la partie adverse) est désespérée. Nous combattrons ces accusations bidon", a affirmé sur Twitter son avocat, Michael Avenatti, qui la représente dans l'affaire l'opposant à M. Trump, avec qui elle assure avoir eu une liaison.
Stormy Daniels avait commencé sa prestation au Sirens Gentlemen's club, dans la ville de Columbus, vers 23H30 mercredi.
"Pendant sa performance, après avoir ôté son haut et exposé ses seins, elle a commencé à amener de force les têtes des clients dans sa poitrine et utilisant ses seins nus pour gifler les clients", selon un document de la police diffusé par les médias locaux.
Une loi de l'Ohio interdit de toucher un danseur nu ou à moitié nu dans un club, à part les membres de sa famille proche.
Parmi les clients du club présents ce soir-là se trouvaient plusieurs policiers. Ils se sont rapprochés de la scène après avoir observé l'"activité infractionnelle". Et Stormy Daniels a reproduit alors des gestes similaires sur deux policiers, dont une femme. - AfricaLog avec agence
La promesse du président élu du Mexique de gouverner «près du peuple» est radicale: il ne vivra pas à la résidence présidentielle, il va baisser son salaire, voyagera sur des vols commerciaux mais refuse aussi d'avoir des gardes du corps, ce qui inquiète les experts en sécurité.
«Même si je dois terminer sans chemise, il y aura de l'austérité», a promis Andres Manuel Lopez Obrador après sa victoire historique le 1er juillet à l'élection présidentielle mexicaine.
Le vétéran de gauche, élu sur un programme anticorruption et antisystème, se déplace entouré d'un essaim de journalistes et d'admirateurs fervents.
«Je n'ai vu cela qu'avec Paul McCartney», commentait le jour de l'élection Giordano Garduño, un habitant de Mexico, devant le tumulte provoqué par «AMLO», comme on le surnomme, selon ses initiales.
Sasha Vazquez, une jeune fille de 27 ans au look hippie, est encore émue d'avoir pu approcher le président élu qui prendra ses fonctions le 1er décembre.
«De près comme de loin, il dégage de bonnes vibrations, son amour le protège, il n'a pas besoin de gardes du corps», estime-t-elle, un bandeau «Peace and AMLOve» dans les cheveux.
Au soir de sa victoire, des milliers de personnes se sont rassemblées sur le Zocalo, la place centrale historique de Mexico, certains brandissant des bougies à son effigie, habituellement réservées aux saints.
«Je vous aime comme vous m'aimez, et même un peu plus! », leur a lancé Lopez Obrador sous une pluie de confettis.
Mais cette idylle se heurte à la réalité d'un pays de plus en plus violent: cette campagne électorale aura été la plus sanglante de l'histoire récente du pays avec 145 politiciens tués.
En 2017, le Mexique a par ailleurs enregistré le chiffre record de 25 324 homicides.
Sans voiture blindée, AMLO est constamment en contact direct avec des personnes qui l'attendent par dizaines, jour et nuit, devant son siège de campagne qui lui sert pour l'heure de bureau.
Certains lui offrent des livres, des vĂŞtements faits Ă la main ou encore lui font des demandes personnelles.
«Je suis venue lui demander de l'aide parce que mon fils est en prison depuis cinq ans injustement», explique Rosalia Flores, une femme âgée arrivée en fauteuil roulant au bureau d'Obrador avec un dossier qu'elle veut lui remettre.
Comme elle, des étudiants, des agriculteurs ou des habitants expulsés de leur domicile sont venus ce jour-là lui demander de l'aide.
La sécurité de ses bureaux sera toutefois rudement mise à l'épreuve vendredi avec la visite du chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, accompagné notamment du gendre du président Trump, Jared Kushner.
Lorsque le président élu s'est rendu au Palais national la semaine dernière pour rencontrer le président sortant, Enrique Peña Nieto, la horde de médias et des admirateurs collés à sa voiture a fait voler en éclat les protocoles de sécurité présidentiels.
Les forces de police n'ont pu empêcher l'entrée de la foule au palais. Une femme est parvenue à se frayer un chemin jusqu'à Lopez Obrador, qui l'a finalement enlacée et embrassée sur la joue.
«Je ne veux pas avoir de gardes du corps, les citoyens vont prendre soin de moi (...) J'espère juste qu'ils ne m'écraseront pas», a souri Obrador.
Cette approche inquiète les experts en sécurité, et même certains proches du président élu.
Pareille stratégie est une «erreur totale, qui résulte davantage du caprice que d'une réflexion», estime Alejandro Hope, ancien agent du renseignement et consultant en sécurité.
Celle que Lopez Obrador a désignée comme sa future ministre de l'Intérieur, Olga Sanchez, s'interroge également sur cette extrême proximité avec les gens.
«Le président de la République doit évidemment avoir un système de sécurité qui le protège, car la gouvernance est en jeu, la stabilité de l'État», a-t-elle déclaré dans un entretien avec Milenio.
Devant les critiques, AMLO aurait infléchi sa position et envisagerait d'avoir un système de sécurité alternatif, même s'il se refuse à faire appel à l'état-major présidentiel qui, traditionnellement, protège les présidents mexicains.
Pour Hope, avec ou sans l'état-major présidentiel, quelqu'un doit garantir l'intégrité du président et de sa famille, le secret de ses communications, la logistique de ses voyages et la sécurité des chefs d'État en visite au Mexique. - AfricaLog avec agence
Le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, a décidé mercredi «une amnistie totale » pour tous les prisonniers politiques et tous les opposants condamnés ou interdits d'activité, selon un décret lu à la télévision nationale.
«J'accorde l'amnistie totale à tous les citoyens condamnés par les tribunaux [...] pour des délits politiques dans l'exercice de leur activité, purgeant ou non leur peine», stipule le décret présidentiel en précisant que l'amnistie concerne également toute personne «privée de liberté ou empêchée d'exercer son droit politique dans le pays».
Cette mesure spectaculaire dans un pays dirigé d'une main de fer par le président Obiang depuis 1979 survient à moins de deux semaines d'un «dialogue national» qu'il a lui-même convoqué.
Le décret présidentiel précise que ce dialogue, annoncé en juin, se tiendra «du 16 au 21 juillet».
L'amnistie «doit permettre une large participation de tous les acteurs politiques» à ce dialogue «entre le gouvernement et les partis politiques légalisés, acteurs politiques de l'intérieur et de la diaspora, société civile et confessions religieuses», selon le président.
Il s'engage à garantir «liberté» et «sécurité» à tous les participants à ce dialogue, auquel doivent également assister, en tant qu'observateurs, des représentants de la communauté internationale, dont François Lounceny Fall, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique centrale.
L'amnistie était l'une des principales conditions posées par l'opposition de l'intérieur et de la diaspora pour prendre part à ce dialogue national.
Jusqu'alors, les dirigeants du principal parti d'opposition équato-guinéen, Citoyens pour l'innovation (CI), ont affirmé ne pas avoir été conviés au dialogue national.
CI a été dissous fin février en raison de la «menace qu'il constitue pour la sûreté de l'État», à la suite de la condamnation de 21 militants à plus de 30 ans de prison pour «sédition, désordre public, atteintes à l'autorité et blessures graves». Il réclame l'annulation de sa dissolution depuis.
Toutefois, «l'amnistie totale», décrétée par Teodoro Obiang Nguema, devrait théoriquement permettre la libération des prisonniers membres de ce parti qui avait été légalisé en 2014 à l'issue d'un précédent dialogue national de moindre envergure que celui qui doit avoir lieu prochainement.
CI dénonce régulièrement les exactions dont sont victimes ses militants emprisonnés. Mardi soir, il a affirmé que l'un d'eux était mort récemment en prison à Evinayong des suites de «tortures» en début de semaine.
Les autorités militaires et le directeur de la prison d'Evinayong ont refusé que le prisonnier reçoive des soins, selon ce parti d'opposition.
En février, l'Union européenne s'était inquiétée de la «forte détérioration de la situation des droits de l'homme» en Guinée équatoriale. - AfricaLog avec agence
Le président français Emmanuel Macron est arrivé mardi à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, où il a donné une conférence de presse coinjointe avec son homologue Muhammadu Buhari et a insisté sur les questions de sécurité, mais aussi sur la "vivacité" culturelle de l'Afrique, dont le Nigeria est la "vitrine".
Dans la lutte contre l'insurrection jihadiste de Boko Haram, M. Macron a réitéré les engagements de la France pour un accompagnement dans la "défense et la stabilisation de la région du Sahel", notamment à travers la force du G5 Sahel, qui a été au coeur des discussions de sa précédente étape de cette nouvelle tournée africaine, à Nouakchott.
"Vous avez un ami en France", a-t-il assuré au chef d'Etat nigérian, qui fait toujours face à Boko Haram, dans le nord-est du pays.
M. Buhari a rappelé que l'ensemble des pays frontaliers du Nigeria sont francophones, et que l'aide de la France est ainsi essentielle pour la bonne coordination de la lutte avec ses voisins.
"Je suis très reconnaissant à la France du soutien que l'on reçoit", a-t-il assuré.
Mais Emmanuel Macron a insisté sur le fait que "le coeur de cette visite est d'élargir le partenariat entre la France et le Nigeria sur des sujets culturels, économiques et sportifs", le moyen selon lui de donner des "perspectives et des opportunités à la jeunesse" pour qu'elle ne rejoigne pas les mouvements jihadistes.
"Il faut donner à voir la vitalité du secteur culturel africain, dont le Nigeria est une vitrine", a-t-il déclaré.
Après cette conférence de presse, Emmanuel Macron s'est aussitôt envolé vers Lagos, capitale économique et culturelle d'Afrique de l'Ouest, où il devait assister à une soirée insolite rythmée de concerts, de théâtre et de défilés de mode, au Shrine, salle de concert fondée par le roi de l'afrobeat défunt, Fela Kuti.
Cette soirée sera l'occasion d'annoncer le lancement de la Saison culturelle africaine en France en 2020.
Le choix de ce lieu a surpris un grand nombre de Nigérians, comme l'a rappelé un journaliste local lors de la conférence de presse. Sur la façade du Shrine, alors qu'attendent des centaines d'invités, une grande banderole souhaitant la bienvenue au président français frôle une pancarte pour rappeler aux visiteurs que l'usage de drogues est interdit au Shrine.
"C'était avant tout une bonne excuse pour moi d'y retourner", s'est amusé M. Macron, qui a effectué son stage de l'Ecole nationale d'administration (ENA) à l'ambassade de France du Nigeria il y a plus de 15 ans.
"C'est un lieu iconique pour la culture africaine. Fela Kuti a crée une société civile contestataire, qui montre qu'au Nigeria, il existe un dialogue permanent", a-t-il expliqué devant le président Buhari.
Cette sortie ne manque pas d'ironie sachant que c'était le général Muhammadu Buhari lui-même qui avait fait emprisonner Fela lors de son premier passage au pouvoir dans les années 1980.
Au Shrine, Macron veut montrer une Afrique moderne, et sa venue au Nigeria - quelques mois après sa visite au Ghana - démontre une claire intention d'avoir des rapports plus étroits avec l'Afrique anglophone.
"On parle toujours de l'Afrique d'avant, mais trop rarement de Nollywood (l'industrie cinématographique du Nigeria est la deuxième au
monde en terme de production), de la musique contemporaine", portée notamment par les artistes nigérians sur le reste du continent.
Mercredi, après une rencontre avec de jeunes entrepreneurs nigérians, le président devait inaugurer la nouvelle Alliance Française, qui ambitionne de devenir un haut lieu de démocratisation culturelle à Lagos.
Il devait rencontrer également de jeunes entrepreneurs nigérians, et a assuré vouloir tisser des liens économiques et estudiantins entre la France et le Nigeria.
Le Nigeria reste un partenaire indispensable pour la France. Son marché de 180 millions de personnes est incontournable et le pays, avec une production globale de quelque 2 millions de barils/jour, représente plus de 10% de la production du groupe français Total. - AfricaLog avec agence
Le président du Malawi, Peter Mutharika, était lundi la cible de vives critiques de l'opposition et de la société civile qui exigent sa démission après la révélation d'une enquête officielle l'accusant de corruption à un an des élections générales.
Ce rapport confidentiel du Bureau anticorruption (ACB) soupçonne M. Mutharika et son Parti démocratique progressiste (DPP) d'avoir touché l'équivalent de 195.000 dollars de pots-de-vin d'une entreprise qui avait remporté un contrat pour la fourniture de rations alimentaires à la police.
Interrogé, le directeur de l'ACB Reyneck Matemba a confirmé l'authenticité du rapport.
"Je peux confirmer que l'ACB a (...) ouvert une enquête et que nous sommes près de la conclure".
Le porte-parole du chef de l'Etat, Mgeme Kalilani, a démenti catégoriquement toute irrégularité de sa part, affirmant que l'argent qu'il avait perçu était un don fait à son parti. "Le président Peter Mutharika n'a jamais reçu le moindre argent de (l'entreprise contractante) Pioneer Investments", a-t-il assuré. "Tout ce qu'il a fait c'est de signer un chèque au profit de la municipalité de Blantyre en paiement d'un logement offert par la municipalité au parti".
Ces explications n'ont pas suffi au chef du principal parti d'opposition, qui a exigé lundi la démission du chef de l'Etat.
"Il a échoué à prouver qu'il était un homme d'Etat et qu'il était exemplaire (...) il doit démissionner immédiatement", a plaidé lors d'une conférence de presse Lazarus Chakwera, le patron du Parti du congrès du Malawi (MCP).
"Nous avons perdu toute confiance en lui", a renchéri le responsable d'un groupe d'ONG de la société civile, Gift Trapence, "s'il n'a pas quitté ses fonctions dans deux semaines, nos descendrons dans les rues pour l'y contraindre".
Elu en 2014, M. Mutharika a été investi lundi par son parti pour briguer un nouveau mandat à la présidentielle de mai 2019.
Mais il est de plus en plus contesté. Des milliers de personnes ont défilé en avril dans plusieurs villes de ce petit pays pauvre d'Afrique australe pour protester contre la corruption, les premières manifestations antirégime depuis 2011.
Elle aussi impliquée dans un scandale financier, la prédécesseure de M. Mutharika, Joyce Banda, a annoncé qu'elle briguerait l'investiture de son parti pour la présidentielle.
Elle est rentrée en mai au Malawi après quatre ans d’exil. - AfricaLog avec agence
Michael Cohen, l'ex-avocat de Donald Trump au centre d'une enquête pénale, a pris ses distances avec le président américain en affirmant qu'en cas d'inculpation, sa «priorité» serait de protéger sa famille et non le président, dans une interview diffusée lundi.
Depuis que ses bureaux et son domicile ont été perquisitionnés le 9 avril par les enquêteurs fédéraux, le sort de Michael Cohen et sa loyauté envers le président, pour lequel il a travaillé 10 ans durant, font l'objet d'intenses spéculations.
Surnommé le «pitbull» de Trump pour lequel il a géré de nombreux dossiers délicats, il s'était dans le passé dit prêt à « prendre une balle » pour protéger le président.
Depuis, beaucoup spéculent sur le fait que Cohen pourrait, en cas d'inculpation, décider de coopérer avec les enquêteurs pour éviter une lourde peine et leur fournir des informations potentiellement compromettantes pour le président.
Michael Cohen, marié à une immigrée ukrainienne, a semblé conforter cette possibilité dans une interview à la chaîne ABC diffusée lundi.
Interrogé pour savoir ce qu'il ferait s'il devait choisir entre protéger le président ou protéger sa famille, il a choisi la deuxième possibilité.
«Pour être parfaitement clair, c'est à ma femme, ma fille, mon fils et mon pays que va d'abord ma loyauté», a-t-il déclaré à ABC.
Personne ne sait exactement de quoi et quand pourrait être inculpé Cohen.
Depuis les perquisitions, lors desquelles des millions de fichiers ont été saisis, cet avocat et homme d'affaires est perçu comme en sursis.
Les documents saisis font l'objet d'un tri laborieux, sous contrĂ´le d'un juge, pour Ă©carter ceux qui pourraient relever de la relation confidentielle avocat client entre Cohen et Trump.
Le tri devrait s'achever le 5 juillet, et Cohen doit changer d'avocat dès le tri terminé, retardant potentiellement son inculpation.
S'il a été impliqué dans des affaires parfois douteuses d'immobilier et de licences de taxis jaunes, Michael Cohen s'est surtout rendu célèbre pour avoir payé, juste avant l'élection présidentielle de 2016, 130 000 dollars à l'actrice du porno Stormy Daniels, qui affirme avoir été brièvement la maîtresse de Trump en 2006, en échange de son silence sur leur relation.
Ce paiement pourrait constituer un financement illégal de campagne électorale.
Cohen a aussi reçu, après l'élection, quelque 500 000 dollars d'une société d'investissement liée à l'oligarque russe Viktor Vekselberg, proche de Vladimir Poutine, ainsi que 1,2 million de dollars des laboratoires pharmaceutiques suisses Novartis, qui espéraient obtenir grâce à lui un accès à l'administration Trump. - AfricaLog avec agence