L’ancien chef d’Etat, renversé par un coup d’Etat militaire en septembre, doit passer des examens médicaux. La date de son départ et sa destination n’ont pas été communiquées.
Le Sénégal inaugure un train express régional (TER) à Dakar, lancé par le président Macky Sall pour moderniser les transports, ayant coûté plus d'un milliard d'euros et censé mettre fin aux bouchons monstres dans la métropole ouest-africaine.
Le chef de l'Etat va présider dans la nouvelle ville de Diamniadio, près de Dakar, la cérémonie de mise en service de la ligne, dont les travaux ont démarré il y a cinq ans, a-t-on appris auprès de ses services.
Le trafic passagers devrait prendre son rythme de croisière d'ici une dizaine de jours, après "un programme découverte" offert dans un premier temps aux usagers afin qu'ils puissent "s'approprier" ce nouveau moyen de transport, selon les mêmes sources.
Le TER doit relier en une vingtaine de minutes les 36 km séparant Dakar de Diamniadio, un tronçon sur lequel les usagers perdent habituellement des heures en voiture.
Les trains vont rouler à une vitesse de pointe de 160 km/h et pourront transporter 115.000 personnes par jour, de 05H00 à 22H00, selon les promoteurs. Les rotations seront effectuées par 15 rames de quatre voitures chacune, construites par le groupe français Alstom.
La construction du TER et de ses nouveaux rails a impliqué "une vingtaine d'entreprises" françaises dont Eiffage, Engie, Thales, SNCF mais aussi turques et sénégalaises. La mise en service a été plusieurs fois reportée depuis le lancement des travaux début 2017.
Ils ont coûté 780 milliards de FCFA (plus de 1,1 milliard d'euros) financés sur fonds propres et grâce à des prêts - notamment français - par l'Etat du Sénégal, "propriétaire de toute l'infrastructure", a affirmé à Abdou Ndéné Sall, directeur général de la Senter, la société de patrimoine du TER détenue à 100% par l'Etat sénégalais.
Le délai "peut paraître long mais nous avons battu des records de vitesse dans la construction malgré la Covid-19. Le TER sera un des moyens de transport les plus modernes du monde", a déclaré Stéphane Volant, président du conseil d'administration de la Seter, société d'exploitation du TER et filiale de la Société publique française de transport ferroviaire (SNCF).
Le TER est un volet du Plan Sénégal Emergent (PSE), un programme de développement censé s'achever à l'horizon 2035 et initié par le président Sall, au pouvoir depuis 2012.
Il vise à désengorger Dakar, qui concentre sur 0,3 % du territoire le cinquième des 17 millions de Sénégalais et la quasi-totalité des activités économiques du pays. Les embouteillages coûtent officiellement à la ville 152 millions d'euros par an.
A côté d'une autoroute à péage fonctionnelle depuis dix ans, le TER sera combiné à des lignes de bus rapides devant prochainement circuler sur des voies réservées. Il doit, dans une seconde phase, permettre de rejoindre en 45 mn l'aéroport de Diass, sur 57 km.
Le transport à Dakar est actuellement assuré par des bus, des "cars rapides", des véhicules usagés et des taxis. Il ne permet pas "de répondre de manière satisfaisante aux besoins des déplacements estimés à 124.000 passagers en heure de pointe du matin", selon un document de la Banque africaine de développement, partenaire du projet TER.
Le Sénégal a signé un "contrat de gestion, d'exploitation et de maintenance" du TER, de cinq ans renouvelable avec la filiale de la SNCF Seter, "le temps de transférer certaines compétences au personnel sénégalais", a précisé Abdou Ndéné Sall.
Il est prévu que le Sénégal prenne 34% du capital de la Seter d'ici six mois, selon M. Volant. Le projet va employer 1.000 personnes dont 984 Sénégalais et 16 expatriés.
Les tarifs vont de 500 FCFA (moins d'un euro) à 1.500 FCFA (2,29 euros) jusqu'à Diamniadio en deuxième classe contre un tarif unique de 2.500 FCFA (environ 4 euros) en première classe.
Les partisans du pouvoir présentent le TER comme un succès du président Sall mais des milliers d'expropriés crient leur colère.
"Le TER nous a appauvris", affirme Amina Bayo, responsable d'un collectif d'expropriés dénonçant un "projet coûteux" et réclamant 76 millions d'euros d'indemnisation à l'Etat, qui dit avoir satisfait à ses obligations sans préciser le montant des sommes accordées.
"L'argent investi dans le TER aurait pu servir à réhabiliter le réseau ferroviaire sénégalais. Le TER n'était pas une priorité", affirme l'économiste sénégalais Demba Moussa Dembélé. - AfricaLog avec agence
Les rebelles tigréens ont balayé les craintes d'un "bain de sang" à Addis Abeba s'ils devaient entrer dans la capitale éthiopienne pour renverser le gouvernement d'Abiy Ahmed, estimant que la population ne leur est pas "farouchement opposée”.
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a imposé dimanche à Accra des sanctions individuelles aux dirigeants de la transition malienne, en raison du retard dans l'organisation des élections, a annoncé un responsable de cette organisation régionale.
"Toutes les autorités de la transition sont concernées par des sanctions qui vont entrer en application immédiatement", a dit le président de la Commission de la Cédéao, l'Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, à l'issue d'un Sommet extraordinaire sur la situation au Mali et en Guinée, où des militaires ont également pris le pouvoir.
Ces sanctions comprennent l'interdiction de voyager et le gel de leurs avoirs financiers, a-t-il détaillé, précisant qu'elles visaient aussi les membres de leurs familles
Selon lui, "le Mali a officiellement écrit" au président en exercice de la Cédéao, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, pour lui notifier qu'il n'était pas possible que les élections se déroulent à la date prévue.
"La Cédéao a décidé de sanctionner tous ceux et celles qui sont impliqués dans le retard" de l'organisation des élections programmées pour le 27 février 2022 au Mali, a expliqué M. Kassi Brou.
Selon le communiqué final, des sanctions supplémentaires vont être étudiées et proposées au cours du prochain sommet en décembre "si la situation persiste".
A l'occasion d'un sommet le 16 septembre à Accra, l'organisation régionale avait exigé des militaires maliens le "respect strict du calendrier de la transition" vers le rétablissement d'un pouvoir civil.
Fin octobre, une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite au Mali avait insisté auprès des autorités sur l'importance de respecter le calendrier électoral censé permettre le rétablissement d'un gouvernement civil.
Après le putsch du 18 août 2020 à Bamako, la Cédéao avait suspendu le Mali de ses rangs et stoppé les échanges financiers et commerciaux avec ce pays, en proie à un cycle de violences jihadistes et intercommunautaires.
La Cédéao avait levé ces sanctions après avoir obtenu de la junte la nomination de deux civils, Bah Ndaw et Moctar Ouane, respectivement aux fonctions de président et de Premier ministre de transition, ainsi que son engagement à rendre le pouvoir aux civils dans un délai de 18 mois maximum.
Mais depuis, le colonel Assimi Goïta, a opéré en mai dernier un nouveau coup de force en déposant MM. Ndaw et Ouane et en se faisant investir président de la transition.
La Cédéao avait alors à nouveau suspendu le Mali de ses organes de décisions, mais n'avait pas pris de nouvelles sanctions.
Le 26 octobre, le Mali avait déclaré "persona non grata" le représentant spécial de la Cédéao, Hamidou Boly, lui reprochant des "agissements incompatibles avec son statut". Celui-ci avait quitté le pays le lendemain.
Les dirigeants de la Cédéao ont dimanche "condamné l'expulsion" de M. Boly.
Ils ont également maintenu les sanctions individuelles déjà prises contre les militaires qui se sont emparés du pouvoir le 5 septembre en Guinée et la suspension de ce pays de l'organisation, a dit M. Brou.
Les dirigeants des Etats membres de la Cédéao ont réitéré la nécessité d'organiser les élections dans un délai de six mois en Guinée et insisté sur "l'urgence de libérer" le président déchu Alpha Condé, 83 ans, en résidence surveillée depuis le coup d’Etat.
Ils ont en outre nommé Mohamed Ibn Chambas envoyé spécial de la Cédéao pour la Guinée, un pays à l'histoire tourmenté, qui a connu pendant des décennies depuis l'indépendance des régimes autoritaires ou dictatoriaux jusqu'à l'élection de M. Condé en 2010.
Fin octobre, une délégation de la Cédéao à Conakry avait relevé une "dynamique positive" en Guinée "vers un retour à l'ordre constitutionnel”.
"Des progrès ont été réalisés. Il y a des aspects positifs qu'il faut noter", avait estimé Jean-Claude Kassi Brou qui dirigeait la délégation, citant l'adoption d'une charte de la transition et la mise en place progressive des organes de la transition. - AfricaLog avec agence
C’est un enjeu régulièrement rappelé quand on parle de distribution et de production des vaccins. L’Afrique est une grande oubliée de la vaccination contre le coronavirus notamment parce qu’une bonne partie de ses pays peine à acheter des doses. Conséquence, à peine 5 % de la population éligible du continent est vaccinée. L’Afrique du Sud, pays africain le plus touché par la pandémie, avec plus de 2,9 millions de cas et 88.300 décès, a donc décidé de tout mettre en œuvre pour ne plus dépendre des pays les plus développés et de l’aide internationale.
Soutenue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’entreprise sud-africaine de biotechnologie Afrigen, basée au Cap, mène un projet pilote qui fera appel à «l’ingénierie inverse» à partir d’un vaccin déjà existant, pour reconstituer une formule proche du vaccin à ARNm de Moderna. Les premières doses devraient être prêtes pour des essais cliniques d’ici un an, selon la directrice d’Afrigen, Petro Terreblanche. Des négociations sont en cours pour obtenir un contrat de licence avec le géant pharmaceutique américain pour la production.
Mais le projet va plus loin que la production d’une simple «copie» du vaccin Moderna, d’autant que les groupes pharmaceutiques américains font tout pour ne pas lever leurs brevets. L’idée est de faire évoluer ce vaccin pour l’adapter aux conditions climatiques et de production des pays africains. Alors que les vaccins à ARNm existants doivent être stockés à basse température, la formule d’Afrigen ne nécessitera idéalement que peu ou pas de réfrigération, et pourra être produite dans plusieurs pays africains. - AfricaLog avec agence
Ce 11 Octobre doit s'ouvrir le procès censé clarifier les circonstances du meurtre de Thomas Sankara en 1987. Un procès sans Blaise Compaoré.
Même s'il n'est plus de ce monde, Thomas Sankara suscite toujours l’admiration, notamment auprès de certains jeunes sur le continent africain. C'est le cas de Justin Sogbedji qui a déménagé au Burkina Faso depuis le Bénin voisin il y a trois ans. Le jeune homme admire ainsi la statue de Thomas Sankara, haute de cinq mètres. Elle a été érigée dans le centre de Ouagadougou l'année dernière et attire de nombreux visiteurs. Elle exerce également une fascination sur Justin qui explique vouer une admiration sans faille à Sankara.
"C'est un homme de combat, j'aime son histoire depuis mon enfance. C'est pour cela que quand je suis venu ici, j'ai vu la statue et je me suis dit qu'il faut que je prenne une photo", précise-t-il.
Justin peut à présent admirer la statue de Thomas Sankara et visiter le mémorial qui lui est consacré. Un mémorial étroitement lié au décès de l'ancien président.
C'est dans un bâtiment non loin de l'emplacement de la statue que celui-ci a été tué avec ses compagnons. Le procès qui s'ouvre lundi 11 Octobre est censé élucider comment Thomas Sankara, arrivé au pouvoir après un coup d'Etat le 4 août 1983, et douze autres officiers, ont été tués le 15 octobre 1987. Le principal prévenu, Blaise Compaoré,
ancien compagnon de Thomas Sankara et son successeur à la présidence, a déjà fait savoir qu'il ne sera pas présent.
Jean-Hubert Bazié, journaliste à la retraite et chargé de communication pour le monument Thomas Sankara, déplore cette décision et rappelle que ce n'est pas le premier rendez-vous que Blaise Compaoré n'honore pas.
"Le père de Sankara disait toujours qu'il attendait la visite de Blaise Compaoré pour savoir ce qui s'était passé à l'époque. Il n'est plus en vie. Mais Compaoré n'a jamais fait cette visite", explique Jean-Hubert Bazié.
Le politologue Aziz Fall, qui coordonne la campagne internationale "Justice pour Thomas Sankara", déplore également l'absence de Blaise Compaoré au procès. Mais il insiste aussi sur le rôle de la France,
l'ancienne puissance coloniale. Un rôle qui doit être selon lui clarifié. "Je ne pense pas que ce soit un complot local. C'était international. Cela a mis fin à la dernière révolution sur le continent africain", déplore Aziz Fall.
Thomas Sankara, qui faisait campagne pour une production industrielle et agricole localisée en Afrique, est encore vénéré par ses partisans.
Selon Ismael Kinda, porte-parole du mouvement "Le Balai citoyen", il reste un héros à ce jour car "il s'est battu contre ce qui mine la société. Il s'agit notamment de la corruption, de l'injustice, du chômage, de l'analphabétisme et de la pauvreté en général." Mais il y a probablement d'autres raisons encore. En tous cas, depuis Thomas Sankara, aucun autre politicien n'a été un "héros" qui lui soit comparable. - AfricaLog avec agence
Le 29 Juillet 2011, le président Américain Barack Obama recevait le Guinéen Alpha Condé, l'Ivoirien Alassane Ouattara, le Béninois Boni Yayi et le Nigérien Mahamadou Issoufou à la Maison Blanche.
Le président français a fait plusieurs annonces lors du sommet Afrique-France consacré aux sociétés civiles africaines, françaises et à la diaspora –, dont la création d’un «Fonds d’innovation pour la démocratie en Afrique», avec une «gouvernance indépendante», ainsi que plusieurs initiatives culturelles.
Ce fonds, doté de 30 millions d’euros sur trois ans, doit aider les «acteurs du changement», notamment sur les questions de gouvernance et de démocratie, comme l’a recommandé le rapport élaboré par l’intellectuel camerounais Achille Mbembe, chargé de préparer le sommet qui se déroule à Montpellier, dans le sud de la France. Remis à Emmanuel Macron, le rapport d’Achille Mbembe sur les nouvelles relations entre l’Afrique et la France prône «un véritable dialogue d’égal à égal» fondé sur «un rapport neuf à la vérité, une plus grande capacité d’écoute et un changement de regard».
Il appelle également à «relancer la dynamique de restitution et expérimenter les musées de demain», à «accompagner la jeunesse africaine vers l’emploi», à «créer une commission intercontinentale sur la transparence économique», à « tisser un nouveau narratif entre l’Afrique et la France» ou à «refonder les relations avec l’Europe du XXIe siècle».
Parmi ces propositions, la mise à l’étude d’une maison des mondes africains et des diasporas, future institution dédiée à l’Afrique, a également été retenue. Une mission d’étude devra rendre ses propositions dans les six mois.
Un fonds d’amorçage doté de 10 millions sera également créé pour aider des entreprises africaines innovantes du secteur du numérique, dans le cadre de l’initiative Digital Africa de soutien aux start-up africaines.
La France va aussi mettre en place un fonds pour aider les musées africains à accueillir des œuvres internationales et un programme de soutien aux académies sportives africaines.
Emmanuel Macron, hôte du sommet et seul chef d’État présent – les chefs d’État africains n’ont finalement pas été conviés –, a par ailleurs annoncé la restitution fin octobre au Bénin de 26 œuvres pillées au palais d’Abomey, ainsi que d’œuvres qui seront remises à la Côte d'Ivoire, dont, selon des sources diplomatiques, le Djidji Ayokwe, célèbre tambour parleur Ebrié actuellement au musée du Quai Branly-Jacques-Chirac et réclamé de longue date par Abidjan. - AfricaLog avec agence
Mohamed Beavogui a été nommé chef du gouvernement de la Guinée par le président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya.
L’organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé le déploiement massif du premier vaccin antipaludique chez les enfants vivant en Afrique subsaharienne et dans des zones à risque, lequel pourrait sauver des dizaines de milliers de vies.
Maladie très ancienne, signalée dès l’Antiquité, le paludisme se manifeste par de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires puis par des cycles de frissons, de fièvre et de sueurs.
Un enfant meurt toutes les deux minutes du paludisme dans le monde, selon l’OMS.
«C’est un moment historique. Le vaccin antipaludique tant attendu pour les enfants est une percée pour la science, la santé infantile et la lutte contre le paludisme», a déclaré le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, cité dans un communiqué.
«L’utilisation de ce vaccin en plus des outils existants pour prévenir le paludisme pourrait sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année», a-t-il ajouté.
Le «RTS,S», produit par le géant pharmaceutique britannique GSK, est un vaccin qui agit contre un parasite (Plasmodium falciparum) transmis par les moustiques, le parasite le plus mortel à l’échelle mondiale et le plus prévalent en Afrique.
Pour l’Afrique, où le paludisme tue plus de 260 000 enfants âgés de moins de 5 ans chaque année, ce vaccin est synonyme d’espoir, d’autant que les craintes d’une résistance du paludisme aux traitements augmentent.
Au total, cinq espèces de parasites du genre Plasmodium, tous transmis par les piqûres de moustiques, sont responsables de cette maladie.
Le Plasmodium falciparum est l’espèce la plus pathogène et responsable des cas mortels.
«Nous avons longtemps espéré un vaccin antipaludique efficace et maintenant, pour la première fois, nous avons un vaccin recommandé pour une utilisation généralisée», a-t-il ajouté.
Depuis 2019, trois pays d’Afrique subsaharienne, le Ghana, le Kenya et le Malawi, ont commencé à introduire le vaccin dans des régions sélectionnées où la transmission du paludisme est de modérée à sévère. Deux ans après le début de ce premier test grandeur nature au monde, 2,3 millions de doses de vaccin ont pu être administrées.
Fabriqué par le géant pharmaceutique britannique GSK, le «RTS,S» est le premier vaccin, et le seul jusqu’à présent, ayant montré une efficacité pour réduire significativement le nombre des cas de paludisme, y compris de paludisme grave menaçant le pronostic vital, chez les enfants. - AfricaLog avec agence