Bisila Bokolo est la présidente de la chambre de commerce Espagne-Etats-Unis. Masters en Relations internationales et un autre en Business Administration, Bisila Bokoko, née en Espagne de parents équato-guinéens est la première africaine noire à travailler pour IVEX, le bureau régional du gouvernement de Valences. En 2005, son expérience, son dévouement, son intégrité et son enthousiasme lui valent le poste de Présidente de la Chambre Espagnole de Commerce aux Etats-Unis où elle est assise sur les dossiers de 400 compagnies hispaniques.
AfricaLog : Comment arrivez-vous à gagner la confiance de ces 400 compagnies hispaniques dont vous gèrez les dossiers ?
Bisila Bokolo: J’ai développé une très bonne relation avec ces compagnies par mon dévouement au travail et la passion que j’y porte ; Ce qui, en fait, commande le respect…Je me sens part d’elles et ceci m’aide à comprendre leurs inquiétudes et leurs besoins quand elles viennent ici. Elles me font confiance du fait que je comprends la culture des business à l’américaine ; ce qui facilite la lecture des deals entre les compagnies espagnoles et les Etats-Unis.
L’économie mondiale est secouée. Comment voyez-vous l’avenir de la ‘’Chambre’’ et quelle politique adoptez-vous actuellement pour un futur meilleur ?
La chambre se porte à merveille. Nous pensons que c’est dans ces temps de crise que les compagnies espagnoles doivent répondre présentes sur le marché américain afin d’en saisir des opportunités. Personnellement, je leurs recommande d’être présentes dans tout marché émergeant comme le marché africain par exemple. Ainsi, la crise ne doit pas être une entrave à leur élan. Nous avons crée des nouveaux programmes d’autofinancement et continuons des recherches pour faire mieux et plus.
Quelle comparaison faites-vous du système de commerce et investissement entre les trois secteurs privés américain, espagnol et africain?
Il n’est pas facile de comparer ces trois marchés étant donné qu’ils sont très différents. Il est plutôt possible de penser en terme de marché triangulaire entre eux. Le secteur privé américain explore déjà le marché africain et l’Espagne joue le pont entre les deux… C’est une opportunité pour chacun d’eux. Bien que la ‘’Chambre’’ ne travaille pas avec des corporations africaines- parce que ce n'est pas sa mission- je sais cependant que d’autres chambres sur place en Espagne travaillent avec elles…
Sous votre administration, vous avez rendu le chapitre de la Chambre d’Atlanta une réalité. Comment se porte-t-elle?
Nous avons, sous mon management, ouvert un bureau à Washington DC et un autre à Atlanta. Ces bureaux se portent bien. Nous sommes entrain de travailler à mettre en place ceux de Los Angeles et de Chicago. L’année passée, avec le gouverneur Perdue de l’Etat de la Géorgie, nous avons organisé une grande mission de commerce qui nous a conduit des Etats-Unis à Barcelone et Madrid / Espagne.
Qu’est-ce qui ramène l’Afrique à votre mémoire et aussi, la voyez-vous prendre part au concert des nations ?
L’Afrique est présente 24/7 en moi. Mon amour pour elle est inexplicable…Je ne suis pas née en Afrique que j’ai d’ailleurs visitée [Le Ghana et la Guinée Equatoriale] pour la première fois très récemment, mais le contexte social dans lequel j’ai été élevée est un ensemble de coutumes, de culture, de langage, de nourriture et habillement africains…et je suis extrêmement fière de mon continent et de mes origines. Et encore, plus j’avance en âge plus j’embrasse mes racines…Il me manque cette joie de vivre de mon continent ! L’Afrique ne se porte peut-être pas mieux tant il y a de problèmes à résoudre mais je vois beaucoup de progrès, de compréhension et de volonté entre nous maintenant…Je rencontre de plus en plus d’africains professionnels et hautement instruits que j’admire et qui me rendent fière dans ma vie tant professionnelle que privée; des gens pleins d’espoir et d’ambitions qui commandent le respect par leur dur travail. Je suis encore plus fière lorsque ces afropolitains comme moi retournent partager ce qu’ils ont appris à l’Etranger avec ceux qui vivent dans le continent…
Quel conseil aux femmes africaines qui aimeraient marcher sur vos traces aujourd’hui?
N’utilisez jamais votre passé et vos origines comme excuses pour ne pas prendre l’escalier du succès. Pleins de gens chercheront à vous décourager mais continuez la marche et restez focalisées sur votre objectif. Ne prêtez pas attention aux échecs mais plutôt à vos goals. Ne permettez à personne de vous dire que vous ne pouvez pas atteindre vos buts et qu’il y a quelque chose que vous êtes incapables de faire. Soyez fières de ce que vous êtes et n’affichez pas la peur devant vos ennemis…Enfin, parce qu’il y a encore de ces gens qui ont de problèmes avec les noirs, nous devons plutôt le prendre avec stratégie et intelligence, car pour moi, il a toujours été un avantage d’être une femme noire.
Sur le Net : http://www.spainuscc.org
Interview réalisée par Andy Kalala