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Arrestation d’Alpha Condé: La part de vérité de Koureissy Condé

Feb 03, 2014
Arrestation d’Alpha Condé: La part de vérité de Koureissy Condé

Rentré le jeudi 30 janvier de Paris, il y a quelques jours, Dr Sékou Koureissy Condé est aussitôt entré en contact avec AfricaLog par rapport à certaines curiosités. En effet, l’ancien Ministre de la Sécurité, actuellement Consultant international, avait été entrepris par votre site dans la Capitale de l’Hexagone à la suite de la Conférence sur la Réconciliation nationale qu’il venait d’animer «avec brio», selon les participants autour du thème "Réconciliation Nationale : Mythe ou Réalité".

Les curiosités ont porté sur beaucoup de passages des propos de l’homme et, plus particulièrement, sur l’arrestation du candidat à la présidentielle, Alpha Condé, en 1998.

On se souvient que chacun avait interprété à sa façon le décret relevant Koureissy Condé de ses hautes fonctions de Médiateur de la République par le Chef de l’Etat actuel, ancien prisonnier de l’époque où le ci-devant nommé était Ministre de la Sécurité du Général Lansana Conté.

Pour Dr Koureissy, l’acte d’Alpha Condé s’explique par le fait qu’«Il avait promis à une Communauté et il en avait d’ailleurs parlé au général Facinet Touré qu’il a finalement nommé à ce poste».

Alors, Sékou Koureissy est-il étranger à l’arrestation d’Alpha Condé à Pinè dans la préfecture de Lola? Très serein, il répond: «Cette question m’avait été posée 18 fois lors de ma conférence à Paris. Mais, je puis vous dire, et je l’avais dit à Paris, ce sont mes amis Kassory Fofana et Cellou Dalein Diallo [tous deux Ministres à l’époque ; NDLR] qui m’ont informé que le candidat Alpha Condé a été arrêté. Sinon, je n’étais pas du tout au courant».

Une autre question: où a-t-il été arrêté? Dr Koureissy de répondre par une interrogation: «Cette question ne devrait plus être à l’ordre du jour. Vous a-t-on dit qu’il a été arrêté autre part qu’en territoire guinéen?»

Qu’en est-il de la proposition du transfèrement du célèbre "prisonnier" de la Capitale Conakry pour la préfecture de Kindia, à 145 km environ? L’ancien Ministre de la Sécurité est tout sûr de ses propos en répondant: «C’est moi qui me suis opposé au transfert de monsieur Alpha Condé de la Capitale à la prison de Kindia».

Aussitôt, l’homme s’empresse de révéler: «J’ai défendu les droits de monsieur Alpha Condé. Vous savez quand même qu’il a purgé ses années de prison à l’issue de laquelle il est sorti comme il y est entré. C’est-à-dire, sain et sauf ?»

Il souligne, d’autre part: «Dire que j’ai aidé Alpha Condé en prison, c’est même peu dire parce que j’ai défendu ses droits, encore une fois. Savez-vous combien de journalistes, d’avocats célèbres et autres militants des droits humains sont entrés en Guinée sans visa? Ministre de la Sécurité que j’étais à l’époque, j’avais donné instruction aux Commissaires se trouvant à l’aéroport de laisser passer tous ceux qui venaient pour ce dossier».

N’était-ce pas pour contribuer à mieux assoir la thèse officielle d’accusation portée contre monsieur Alpha Condé? Dr Sékou Koureissy de répondre: «Je ne vous cache pas que la façon avec laquelle j’ai géré ce dossier a jeté du froid sur les relations entre le Président Conté et moi. Il me voyait, quelque part, comme complice de M. Condé! Ce qui fait que j’ai aussitôt quitté le pays après qu’il m’ait remercié du Gouvernement, pour me rendre aux USA. L’entourage du Président Conté et certaines personnes ont dit au Général Conté que c’est moi qui aidais Alpha Condé …», a-t-il ajouté.

Quelle est la nature des relations entre Pr. Alpha Condé et Dr Sékou Koureissy, aujourd’hui? Le spécialiste en criminologie et Représentant de African Crisis Group répond: «Nous avons eu à nous expliquer. Et, en hommes, nous nous sommes compris».

En attendant, il refuse de porter tout chapeau de la responsabilité de l’arrestation d’Alpha Condé: «Il y a d’autres acteurs de l’époque qui sont encore en vie. Pourquoi, on ne les interroge pas. C’est très simple, que chacun assume sa part de responsabilité ! La chance que l’on a dans cette affaire, c’est que tous les acteurs et autres témoins de l’époque sont encore en vie et lucides. Ils évoluent d’une façon ou une autre dans le paysage sociopolitique guinéen. Certains sont dans l’opposition, d’autres dans la majorité présidentielle. Mais tous, sont encore en vie et respirent. Alors, … !»
Pour lui, c’est non sans fierté que «J’ai défendu et aidé Alpha Condé. Il a été arrêté, emprisonné, jugé pendant six mois, il a été libéré, par après. Dieu merci, en parfaite santé».

Comme si son amour-propre était touché par l’évocation de ce dossier, l’homme lâche: «Sidya Touré était le Premier ministre à l’époque. Qu’il dise ce qu’il a fait ! Dans le gouvernement, il n’y avait que Kassory Fofana, Lamine "Capi" Camara, Cellou Dalein Diallo et moi, qui militions pour la libération d’Alpha Condé. Alors, que ceux qui continuent à m’incriminer apportent la moindre preuve matérielle».

Dr Koureissy de lancer un défi: «Je défie quiconque de prouver mon implication dans l’arrestation du Pr. Alpha Condé. D’ailleurs, durant les six mois de procès, mon nom n’est apparu nulle part. Consultez les documents des avocats, aussi bien de la défense que de l’accusation. Vous ne verrez nulle part, le nom de Sékou Koureissy Condé. Nulle part ! Même quand je suis allé aux Etats-Unis, des enquêtes ont été menées autour de ma personne, encore une fois, nulle part, mon nom n’est apparu nulle part dans la "cabale" qui a conduit à l’arrestation de monsieur Alpha Condé».

A propos de la sortie d’El hadj Boubacar Biro Diallo, Président de l’Assemblée nationale à l’époque des faits, Dr Sékou Koureissy Condé a exprimé tout le respect qu’il voue au "Vieux". Il s’est limité à dire qu’ils ont collaboré ensemble quand il était fonctionnaire à l’Assemblée et qu’ils ont tissé de «bons rapports. Je continue à lui témoigner le même respect…».

Il a conclu en ces termes: «Comme je l’ai dit récemment en France, les Guinéens ont droit au respect et à la vérité afin que plus rien ne vienne perturber le processus de paix et de réconciliation nationale, symbolisés par la fin de la transition et la mise en place d'une nouvelle Assemblée nationale souveraine».

AfricaLog.com

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