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Au PS français la guerre des dames ne fait que commencer

Nov 26, 2008

Après une crise sans précédent dans l'histoire du Parti socialiste français, Martine Aubry a pris mercredi les rênes d'une formation profondément divisée sous la pression d'une Ségolène Royal qui vise "plus que jamais" la prochaine élection présidentielle.

Loin de rendre les armes, l'ex-candidate à l'Elysée, battue au final de 102 voix, a diffusé sur internet une vidéo appelant ses partisans à s'organiser pour le scrutin de 2012.

"J'ai besoin de vous, j'ai besoin de vos idées parce que nous continuons. 2012 c'est bientôt, 2012 c'est demain, 2012 c'est dans trois ans et donc c'est dès maintenant que nous nous y mettons. A très bientôt!", y déclare-t-elle.

Signe d'apaisement après les tensions de ces derniers mois, qui ont atteint leur paroxysme ce week-end entre accusations de fraude et de manipulation médiatique, Martine Aubry a convié Ségolène Royal au siège du PS pour une première rencontre.

"Nous ne faisons pas de la politique de la même manière, elle a défendu une autre ligne politique" mais elle est entourée de "gens compétents" qui ont leur place dans la future direction du parti, a dit la maire de Lille avant l'arrivée de sa rivale.

"Les Français nous attendent, on doit être à la hauteur. (...) Je respecte Ségolène Royal et défends ce à quoi elle croit", a-t-elle ajouté.

Première femme à diriger le PS, Martine Aubry a "posé ses dossiers" dans la matinée au siège du PS, où elle s'est brièvement entretenue avec son prédécesseur, François Hollande.

Elue d'extrême justesse, elle doit composer avec quatre courants internes d'un poids à peu près égal pour composer sa direction qu'elle veut "profondément renouvelée".

"Je ne souhaite pas qu'au sein du PS on ait une espèce de cohabitation entre deux lignes politiques qui donne l'impression à la sortie que plus personne ne dit rien", a prévenu sur LCI le député Claude Bartolone, l'un des soutiens de Martine Aubry.

DÉSIR

La fille de Jacques Delors doit également gérer sa propre chapelle constituée de dirigeants jusqu'alors frères ennemis, les partisans de Laurent Fabius et de Dominique Strauss-Kahn.

Tenants de lignes politiques opposées et brouillés depuis le référendum sur la Constitution européenne de 2005, ils ont tous deux brigué l'investiture présidentielle socialiste à l'automne 2006 avant d'être battus à plate couture par Ségolène Royal.

Mardi soir, lors de sa première conférence de presse, Martine Aubry, qui prône le retour d'une "gauche joyeuse", a convenu que la tâche ne serait "pas facile". "Nous allons redevenir un parti convivial, ça viendra", a-t-elle assuré.

Selon un sondage BVA pour L'Express rendu public mardi, 61% des sympathisants socialistes sont satisfaits de la voir aux manettes du PS mais ils lui préfèrent Ségolène Royal pour la prochaine présidentielle.

Message reçu cinq sur cinq par la présidente de la région Poitou-Charentes, qui a enregistré un message vidéo destiné à ses partisans dès mardi soir, dans ses bureaux parisiens, à peine le Conseil national terminé.

"Vous pouvez compter sur moi, je vais m'investir à fond puisque je vais avoir du temps, par la force des choses, mais vous me connaissez, je ne reste jamais les bras ballants", dit-elle à l'adresse des membres de son association "Désirs d'avenir". Bataille des images ou clin d'oeil du hasard, elle pose devant une affiche du film "Un tramway nommé désir".

Elle promet de mettre en place de "nouvelles formes de militantisme", des "universités de la connaissance" et d'organiser de nouvelles "fêtes de la fraternité" sur le modèle de celle du Zénith qui avait désarçonné dirigeants socialistes et commentateurs politiques en septembre.

Une sorte de programme de gouvernement parallèle qu'elle appliquera d'abord dans la trentaine de fédérations départementales désormais dirigées par ses proches.

La "bataille continue", a-t-elle prévenu mardi soir. - Reuters 

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