Le séjour estival du président camerounais Paul Biya dans deux prestigieux hôtels en France, où il aurait dépensé près de 900.000 euros, a provoqué une intense polémique au Cameroun, ouvrant pour la première fois un large débat autour de sa fortune. Paul Biya est retourné dans son pays le 5 septembre après trois semaines de vacances dans la station balnéaire française de La Baule (ouest).
Le chef de l'Etat et sa suite d'une quarantaine de personnes ont occupé 43 chambres dans les prestigieux hôtels L'Hermitage et Le Royal, du groupe Lucien Barrière, dépensant près de 900.000 euros, selon des informations diffusées fin août par les médias français. Depuis, ces révélations, largement reprises par les médias camerounais, provoquent des réactions controversées. Le gouvernement et le parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), sont montés au créneau, dénonçant un "complot médiatique". Il s'agit d'une "intox", s'est insurgé le secrétaire général adjoint du RDPC, Grégoire Owona, cité par la presse. M. Biya "est victime d'une agression de forces tapies dans l'ombre, qui manipulent les médias même hors des frontières nationales", a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary. Fin juin, son prédécesseur avait aussi vivement réagi après la publication d'un rapport écrit par une ONG française, le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), sur les "biens mal acquis" de M. Biya. La presse camerounaise avait multiplié les articles sur le sujet. - AFP