La Chine et l'Afrique se réunissent dimanche et lundi à Charm el-Cheikh, en Egypte, pour renforcer des relations économiques déjà en pleine expansion, en dépit des craintes d'un "néo-colonialisme" chinois.
La quatrième conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), à laquelle participent une cinquantaine de pays, sera inaugurée par le président égyptien Hosni Moubarak et le Premier ministre chinois Wen Jiabao. Plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement, dont les présidents du Zimbabwe et du Soudan, Robert Mugabe et Omar el-Béchir, y sont attendus. Lors de la dernière édition de cette manifestation triennale en 2006, la Chine avait notamment promis de doubler son aide à l'Afrique. Selon les statistiques officielles chinoises, les investissements directs chinois sur le continent africain sont passés de 491 millions de dollars en 2003 à 7,8 milliards fin 2008. Les échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique ont quant à eux décuplé depuis le début de la décennie: ils ont atteint 106,8 mds USD en 2008, une hausse de 45,1% sur un an. Mais ces chiffres spectaculaires ne vont pas sans craintes. La Chine, qui applique la règle du "strictly business" dans ses investissements et ne parle jamais des droits de l'Homme, est régulièrement accusée de "néo-colonialisme" et de cautionner à coups de milliards de dollars des régimes foulant les droits de l'Homme aux pieds. Wen Jiabao a tenu à souligner dans l'avion qui le menait en Egypte que la coopération énergétique n'était "que l'un des domaines" des relations entre la Chine, grande consommatrice de métaux et de pétrole, et l'Afrique, qui en regorge. "En aucun cas la Chine ne vient en Afrique seulement pour les sources d'énergie", a-t-il déclaré. "L'objectif de la Chine en aidant l'Afrique est de renforcer sa capacité propre de développement. Mieux vaut apprendre à pêcher à quelqu'un plutôt que de lui donner du poisson". "Il ne s'agit pas, comme le disent certains, d'une tentative de la Chine de coloniser l'Afrique", a pour sa part affirmé le ministre égyptien du Commerce et de l'Industrie, Rachid Mohammed Rachid, évoquant plutôt "une équation gagnant-gagnant entre la Chine et l'Afrique". Selon une première version de la Feuille de route devant être adoptée par la conférence, publiée par l'agence officielle égyptienne Mena, la Chine doit s'engager à "augmenter le volume de l'aide apportée à l'Afrique (...) et réduire ou annuler les dettes dues par les Etats africains". Elle doit également "augmenter les investissements sur le continent africain et ouvrir davantage son marché". - AFP