En République du Congo, les autorités ont restreint les déplacements de plusieurs responsables de l’opposition, qui affirment que le président Denis Sassou-Nguesso a été réélu en juillet grâce à la fraude.
Au Congo, les élections ont dans le passé engendré des violences, notamment quand une guerre civile de deux ans a éclaté en 1997, après un conflit entre M. Sassou-Nguesso et l’ancien président Pascal Lissouba. M. Lissouba, qui vit désormais en exil, n’a pas pu se présenter en 2002 contre M. Sassou-Nguesso, ce qui a conduit à une reprise des violences dans la région du Pool. Parmi ceux qui sont affectés par ces dernières mesures figure l’ancien premier ministre Ange Edouard Poungui, un membre éminent de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) de M. Lissouba. Des responsables des services de sécurité l’auraient, selon certaines informations, empêché de prendre l’avion pour la France à trois reprises. « Moi-même et Tsaty Mabiala, le secrétaire général de l’UPADS, nous voulions nous rendre à Dolisie [ville de l’ouest du Congo] pour une réunion du parti, mais nous avons été bloqués à l’aéroport », a dit M. Poungui, se référant à un incident qui s’est déroulé début septembre. « Beaucoup de nos activités ont été interdites », a-t-il ajouté, faisant la liste de plusieurs réunions que des responsables de la sécurité avaient empêché de se tenir après les élections de juillet. De nombreuses figures de l’opposition – dont certains ont boycotté le scrutin de juillet – disent qu’elles n’ont pas été autorisées à quitter Brazzaville, la capitale, depuis la mi-août. Alors que des organisations de défense des droits humains ont condamné ces mesures comme étant des attaques délibérées et inconstitutionnelles des libertés civiles, des responsables proches du gouvernement les ont défendues. Bien que le ministre de la communication Bienvenu Okiemy ne fût pas disponible pour commenter, son prédécesseur, Alain Akoulat Atipault, a dit au journal ‘Dépêches de Brazzaville’, une publication favorable à M. Sassou-Nguesso : « L’interdiction de quitter le territoire pour M. Poungui et d’autres leaders de l’opposition intervient suite à l’ouverture d’une enquête par le procureur sur la manifestation de l’opposition le 15 juillet » - le jour où la victoire de M. Sassou-Nguesso a été annoncée. « Cette marche, que les autorités compétentes n’avaient pas autorisé, a menacé l’ordre public », a-t-il ajouté. Les partis d’opposition insistent sur le fait que la manifestation contre le truquage présumé des votes et l’intimidation avait été autorisée. - IRIN