Cette fois, l’alarme vient de la Commission électorale indépendante (CEI) elle même. Dans un communiqué publié ce jeudi, le porte parole adjoint de cette institution affirme que la publication de la liste électorale provisoire prévue, selon le chronogramme, au 28 août prochain pourrait ne pas avoir lieu.
Alors que le camp présidentiel n’a pas encore fini de riposter aux propos du Président français Nicolas Sarkozy mettant en doute la capacité du Président Gbagbo à organiser les élections aux dates prévues cette années, c’est de la CEI, organe nationale en charge d’organiser les élection que la nouvelle alarme est venue. Dans un communiqué parvenue à le rédaction de International magazine, le porte-parole adjoint de la CEI Bamba Yacouba affirme qu’à une semaine de la date de publication de la liste électorale provisoire - prévu le 28 août prochain selon le chronogramme - "la Commission nationale de supervision de l’identification (CNSI) n’a pas encore désigné ses représentants au sein des comités d’exploitation dont la mission est capitale dans le traitement des données dans les centres de coordination et au site central, le Centre de commandement intégré (CCI) n’assure la sécurité que dans quelques centres de coordination et l’Etat n’a pas, jusqu’à présent, décaissé les cinq milliards de FCFA prévus, depuis le 31 juillet 2009, selon les recommandations de la réunion du Cadre permanent de concertation tenue le 18 mai 2009 à Ouagadougou". Ces retards, affirme t-il "font peser une lourde hypothèque sur le respect de la date de publication de la liste électorale provisoire". Face à cette situation qui sème le doute sur le processus électoral la CEI appelle à la responsabilité de chacun "pour lui permettre de respecter les principales échéances prévues" dans son chronogramme. Un jeu de cafouillage On se souvient que le 5 août dernier, les membres de la Commission nationale de supervision de l’identification (CNSI) ont, à l’issue de leur réunion publiés un communiqué alarmiste affirmant que "les retards constatés risquent d’éloigner les Ivoiriens du respect de la date du 29 novembre fixée pour le premier tour de l’élection présidentielle. Une prise de position d’autant plus surprenante que le Premier ministre, Guillaume Soro, venait de déclaré quatre jours plus tôt vouloir faire mentir les " sceptiques" qui doutent de la tenue du scrutin à la date prévue. Le communiqué de la CEI pourrait dans ce sens être perçu comme une réplique à la pression de la CNSI, laquelle réplique viserait à mettre en évidence la responsabilité de l’opérateur technique, l’entreprise française Sagem, et de l’État, chargé d’équiper les centres de coordination. "La Sagem ne cesse de demander des travaux supplémentaires dans les locaux que nous avons mis à sa disposition. Tantôt elle veut des compteurs triphasés, tantôt elle nous signale qu’il faut remplacer des ampoules ou tondre des pelouses. Elle a même exigé que les centres soient équipés de paratonnerres, et le Premier ministre, furieux, a refusé", explique Bamba Yacouba qui affirme que son institution reste "déterminée" à assurer toutes ses responsabilités dans le respect du calendrier électoral. Le premier tour du scrutin présidentiel, maintes fois reporté depuis octobre 2005, est prévu pour le 29 novembre prochain. Face a ce cafouillage, le Président Gbagbo, dont le dernier sondage de TNS-Sofres donne gagnant dans tous les cas de figure au second tour, essaye de reprendre en main le processus électoral. Le 8 août dernier, il a nommé l’ancien ministre de l’Intérieur Paul Yao-N’Dré, un "fidèle des fidèles", à la tête du Conseil constitutionnel. – L’international Magazine