La multinationale Trafigura a signé à Londres un accord amiable portant sur 30 millions de livres (33 millions d'euros) avec les quelque 31.000 plaignants dans l'affaire du déversement en 2006 de déchets toxiques à Abidjan, a annoncé à l'AFP un porte-parole de la société.
"L'accord a été signé samedi soir tard" entre Trafigura et l'avocat des plaignants tout juste revenu d'Abidjan avec le feu vert d'au moins 75% de ses clients (seuil légal), a expliqué cette source, précisant que l'indemnisation totale représentait 30 millions de livres, au lieu des 180 réclamés à l'origine. Chaque plaignant recevra 750.000 francs CFA, soit 1.150 euros, a indiqué le porte-parole. Trafigura était l'affréteur du cargo Probo Koala, dont le déversement de résidus toxiques avaient causé, selon la justice ivoirienne, la mort de 17 personnes et des milliers d'intoxications. Cet accord met fin à la procédure engagée contre Trafigura au Royaume-Uni. Un procès devait s'ouvrir devant la Haute cour de Londres le 6 octobre. "Depuis août 2006, les parties ont investi énormément de temps et d'argent afin de réaliser une analyse détaillée des événements survenus à Abidjan en 2006", précise la déclaration commune finale, indiquant que "plus de 20 experts indépendants" de divers domaines avaient oeuvré. "Ces experts indépendants n?ont pas été en mesure d'établir un lien entre l'exposition aux produits chimiques émanant des déversements d?une part, et les décès, les fausses couches, les naissances d?enfants mort-nés, les malformations, les pertes d?acuité visuelle ou d'autres maladies graves et chroniques", poursuit le document. Le cabinet d'avocats des plaignants "Leigh Day and co, à la lumière des conclusions des experts, reconnaît désormais que les déversements ne pouvaient, au pire, qu'avoir provoqué des symptômes passagers semblables à ceux de la grippe et des crise d'anxiété", ajoute-t-il. "Trafigura est totalement innocenté par les conclusions des experts des deux parties", a déclaré Eric de Turckheim, directeur de Trafigura, cité dans un communiqué. Aucun représentant des plaignants n'était joignable à Londres dimanche matin. - AFP