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Des massacres au Soudan du Sud

Dec 24, 2013
Des massacres au Soudan du Sud

Des soldats du Soudan du Sud ont commis une série de meurtres ethniques dont un massacre, des exécutions et des viols après des combats il y a plus d'une semaine, ont rapporté lundi des témoins.

Deux témoins ont affirmé avoir été arrêtés parmi quelque 250 hommes par des soldats du gouvernement puis conduit dans un poste de police de la capitale Juba où un massacre a eu lieu auquel seules douze personnes ont survécu.

Les deux témoins, qui ont été blessés, ont réussi à s'enfuir et ont trouvé refuge dans une base des Nations unies à Juba. Selon eux, seuls douze hommes ont survécu au massacre.

Les témoignages de plusieurs autres personnes ont également décrit des actes de violence ethniques accompagnés de meurtres et de viols commis depuis le 15 décembre.

Des affrontements dans cette nation la plus jeune du monde opposent depuis le 15 décembre les troupes fidèles au président Salva Kiir à celles de son rival Riek Machar, l'ancien vice-président éjecté en juillet.

Salva Kiir accuse Riek Machar de coup d'Etat alors que ce dernier reproche au président d'exploiter les tensions avec l'armée pour effectuer une épuration ethnique. Les rebelles de Machar se sont d'ores et déjà emparés de quelques sites au nord de Juba où des crimes ethniques ont été perpétrés.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a exhorté mardi l'ancien vice-président Riek Machar à cesser les hostilités armées et à négocier avec son rival, le président Salva Kiir, a indiqué un responsable américain.

Le chef de la diplomatie américaine l'a pressé de mettre en oeuvre un cessez-le-feu et de commencer des pourparlers politiques, a déclaré ce fonctionnaire américain, rendant compte d'une conversation téléphonique ce mardi entre MM. Kerry et Machar.

Ce dernier avait révélé plus tôt dans un entretien à la radio française RFI s'être entretenu avec M. Au moins 45.000 civils sud-soudanais ont trouvé refuge dans des bases onusiennes débordées, dont 20.000 dans la seule capitale Juba, a indiqué l'ONU mardi. Face à l'ampleur de la crise, le chef de l'ONU Ban Ki-moon a recommandé au Conseil de sécurité de renforcer de 5.500 hommes le contingent de quelque 7.000 Casques bleus déjà présent dans le pays.

Les Etats-Unis, parrains de l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011, sont très impliqués diplomatiquement avec plusieurs interventions du président Barack Obama, des appels de M. Kerry et la visite lundi de leur envoyé spécial Donald Booth, lequel a rencontré le président Kiir.

Washington a également évacué quelque 400 de ses ressortissants et déployé à Djibouti 150 Marines et des appareils militaires.

Un charnier a été découvert à Bentiu, capitale de l'Etat pétrolier d'Unité (nord), a déclaré mardi à Genève Mme Navi Pillay, Haut-commissaire de l'ONU en charge des droits de l'homme.

Nous avons découvert un charnier à Bentiu, et il y en aurait deux autres à Juba, a précisé Mme Pillay dans un communiqué publié à Genève. Ce commmuniqué ne précise pas le nombre de cadavres retrouvés.

Mme Pillay a également dénoncé des exécutions de masse, en dehors de tout jugement, le ciblage d'individus sur la base de leur appartenance ethnique et les détentions arbitraires, qui ont eu lieu au Soudan du Sud ces 10 derniers jours.

Mme Pillay a aussi fait part de sa grande inquiétude concernant le sort des nombreuses personnes qui ont été arrêtées et qui sont détenues dans des lieux inconnus, parmi lesquelles figurent quelques centaines de civils, arrêtés lors de perquisitions de maisons et d'hôtels à Juba.

Des centaines de membres des forces de police du Soudan du Sud auraient également dû rendre les armes et été arrêtés.

Il y a un sentiment de peur palpable parmi les membres des deux ethnies Nuer et Dinka, qu'ils vont être tués en raison de leur appartenance ethnique, a encore indiqué Mme Pillay.

La haut responsable de l'ONU a également lancé un appel à la fin des violences contre les civils dans le pays.

Il faut qu'il y ait des déclarations claires et des actes de la part de tous ceux qui occupent une fonction de contrôle politique ou militaire que les violations des droits humains ne seront pas tolérées et que les responsables seront traduits en justice, a déclaré Mme Pillay.

En droit international, les personnes qui détiennent le pouvoir politique et militaire peuvent être tenues pour responsable des violations commises par leurs subordonnés, ajoute le communiqué de l'ONU.

En conséquence, la Haut commissaire demande instamment à tous les leaders politiques, qu'ils fassent partie ou non du gouvernement, de prendre des mesures immédiates pour prévenir toute nouvelle violation des droits de l'homme dans le pays.

Mme Pillay a aussi demandé à la communauté internationale de redoubler d'efforts en faveur de la protection des civils, y compris par un renforcement de la mission de l'ONU au Soudan du Sud (UNMISS). – AfricaLog avec agence

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