Le président ivoirien Laurent Gbagbo, resté au pouvoir depuis la fin de son mandat en 2005 à la suite de la crise que connaît son pays, briguera sa succession au scrutin prévu le 29 novembre, a annoncé mercredi son épouse Simone Gbagbo.
"Le président Gbagbo nous a envoyés vous dire qu'il accepte d'être candidat", a déclaré Mme Gbagbo durant un rassemblement au complexe sportif d'Anyama, au nord d'Abidjan. "Il est prêt à aller à nouveau faire la campagne, se présenter pour gagner le fauteuil de président", a-t-elle poursuivi sous les acclamations. Elu pour cinq ans en 2000, Laurent Gbagbo a été victime d'une tentative de coup d'Etat en 2002, qui a plongé le pays dans une grave crise politico-militaire. Il est depuis lors resté maître de la seule moitié sud du pays. "Mais avant d'aller déposer sa candidature, il a souhaité qu'on vous informe d'abord", a ajouté la Première dame, indiquant que des délégations avaient été chargées d'annoncer cette nouvelle le même jour "dans toute la Côte d'Ivoire". Mme Gbagbo, présidente du groupe parlementaire du Front populaire ivoirien (FPI, parti présidentiel) à l'Assemblée nationale, a délivré ce message au cours d'un rassemblement avec des représentants des femmes, des jeunes et des chefs coutumiers d'Anyama. Considérée comme une "dure" du camp présidentiel, elle est députée d'Abobo, circonscription proche de cette commune. Après une série de textes restés lettre morte, Laurent Gbagbo a signé en mars 2007 l'accord de paix de Ouagadougou avec le chef de la rébellion Guillaume Soro, devenu son Premier ministre. Cet accord a entraîné une nette baisse de la tension, même s'il n'a pas permis pour l'heure la réunification véritable du pays. Investi par son parti en août 2008, M. Gbagbo n'avait jusqu'à présent jamais annoncé sa candidature à sa succession, même s'il laissait de plus en plus clairement transparaître ses intentions pour ce scrutin sans cesse reporté depuis 2005. Il devrait être opposé à l'ex-chef de l'Etat Henri Konan Bédié, renversé par un putsch en 1999, et l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara. Le dépôt des candidatures doit se clore le 16 octobre. Cette annonce survient alors que la date du 29 novembre reste sujette à caution, en raison des retards accumulés dans la préparation du scrutin. "Il faut que l'élection présidentielle ait lieu en 2009. On peut le faire et on doit le faire pour la Côte d'Ivoire, pour l'Afrique de l'ouest et on va le faire", a déclaré mardi M. Gbagbo en recevant la liste électorale provisoire, sans se prononcer sur le 29 novembre. - AFP