Des heurts sporadiques ont opposé dans la nuit de samedi à dimanche des bandes de manifestants aux forces de sécurité à Port-Gentil, la deuxième ville du Gabon, qui a connu des émeutes ces derniers jours après l'annonce de la victoire, contestée par certains, d'Ali Bongo à la présidentielle.
"Au cours de la nuit, il s'agissait de groupes de cinq à six personnes. Les forces de sécurité les dispersaient et ils disparaissaient", a déclaré à Reuters un habitant de la ville, Guy-Roger Regoula. C'est à Port-Gentil, terminal pétrolier du Gabon, qu'a eu lieu l'essentiel des violences constatées dans le pays après l'annonce de l'élection d'Ali Bongo, fils du défunt président Omar Bongo. Dimanche, le couvre-feu était toujours en vigueur dans Port-Gentil, où les forces de sécurité maintenaient une forte présence, ont rapporté des témoins. Ali Ben Bongo, vainqueur déclaré de la présidentielle de dimanche dernier, a lancé un appel au calme après les troubles. "Il faut absolument que le calme revienne sur tout (...) le territoire", a dit Bongo à la radio RFI. "Nous sommes un pays de droit et il y a donc des institutions qui sont là pour tous ceux qui ont des recours", a-t-il continué. Un habitant de Port-Gentil, Joël Adandé, a déclaré à Reuters qu'il n'y avait plus de pillages dans la ville. "Que pilleraient-ils ? Ils ont tout pillé déjà ", a-t-il souligné, en ajoutant que même les épiceries avaient été vidées de leurs provisions en deux jours de violences. La capitale Libreville est restée relativement calme mais les autorités ont été prises de court par les troubles à Port-Gentil, où le consulat de France et un foyer sportif et social appartenant à la compagnie Total ont été incendiés. Des parachutistes français gardent le consulat de France et Total a rapatrié les membres de son personnel et leurs familles à Libreville. Samedi, la France a rappelé qu'elle conserverait une position de neutralité entre opposants politiques au Gabon après l'annonce de la victoire contestée d'Ali Bongo. Paris a dans le même temps minimisé les violences qui ont visé jeudi des intérêts français dans le pays et le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a indiqué qu'aucun plan de rapatriement des Français n'était à l'ordre du jour. - Reuters