Les banques, les marchés et les stations-services étaient fermés lundi à Conakry, en application d'un mot d'ordre syndical demandant aux travailleurs de rester chez eux pour prier en mémoire des victimes du massacre du 28 septembre, a constaté l'AFP.
L'activité était très réduite dans la capitale guinéenne en ce début de semaine. Très peu de véhicules circulaient et il était difficile de trouver un taxi. Par ailleurs, les écoles n'avaient pas encore ouvert leurs portes, la rentrée n'étant prévue que jeudi. Dans un communiqué diffusé la semaine dernière, l'intercentrale syndicale s'était "inclinée pieusement devant les dépouilles mortelles des (...) martyrs de la démocratie en Guinée", des manifestants de l'opposition tués il y a deux semaines par les forces de défense et de sécurité dans un stade de Conakry. Les syndicats avaient alors demandé aux Guinéens "d'observer deux journées d'hommage et de compassion et de recueillement en guise de protestation et de solidarité, le 12 et le 13 octobre". Le secrétaire général de l'ONSLG (organisation nationale des syndicats libres de Guinée), Yamodou Touré, avait expliqué à l'AFP: "cela signifie que tous les travailleurs des secteurs public, privé et informel, sont invités à rester chez eux, pour prier à la mémoire des personnes tombées sous les balles du massacre du 28 septembre". La junte affirme que 56 civils ont été tués et 934 personnes blessées au cours de la répression d'une manifestation de l'opposition dans un stade de Conakry par des militaires le 28 septembre, tandis que l'organisation guinéenne de défense des droits de l'homme (OGDH) estime que plus de 157 personnes ont été tuées et 1.200 blessées, dont de nombreuses femmes violées. - AFP