Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), réunie samedi en urgence à Abuja, la capitale du Nigeria, pour trouver une issue à la crise politique en Guinée, ont décidé d'un embargo sur les armes à l'encontre de la junte et veulent empêcher le capitaine Moussa Dadis Camara de se présenter à la présidentielle du 31 janvier.
La commission économique de la CEDEAO veut faire pression pour que le capitaine Moussa Dadis Camara, arrivé au pouvoir lors d'un coup d'Etat en décembre 2008, ne se présente pas à l'élection, comme il l'avait d'ailleurs annoncé initialement, avant de changer d'avis. L'Union africaine a également déclaré attendre qu'il confirme sa non-candidature et appelé à la libération des opposants arrêtés. La junte au pouvoir est vivement critiquée par la communauté internationale, après que la garde présidentielle guinéenne a ouvert le feu sur un rassemblement pacifique organisé par l'opposition le 28 septembre. La répression aurait fait 157 morts, selon une organisation guinéenne de défense des droits de l'Homme, 57 selon la junte. "En regard des atrocités qui ont été commises et des mesures prises par les autorités du CNDD (le gouvernement guinéen) pour se procurer de nouvelles armes, les autorités ont décidé d'imposer un embargo sur les armes à la Guinée", a expliqué Mohammed Ibn Chambas, qui préside la commission économique de la CEDEAO, ajoutant que le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, servirait de médiateur. "Toutes les mesures doivent être prises immédiatement pour stopper la série d'assassinats de Guinéens innocents, qui aspirent à la restauration de l'ordre constitutionnel", avait affirmé un peu plus tôt le président nigérian Umaru Yar'Adua, qui préside aussi la CEDEAO. Ce sommet intervient au lendemain de la désignation par l'ONU d'une commission internationale d'enquête sur la répression. - AP