Ouf! La fameuse maladie qui était jusque-là non identifiée et qui sévissait dans le sud forestier près de la frontière sierra-léonaise depuis le 9 février 2014, vient d’être identifiée.
Après avoir fait près de 40 morts, c’était l’inquiétude sur tous les visages. Surtout, lorsqu’elle a créé la désolation dans la famille du directeur de l’hôpital de Macenta qui venait d’accueillir un de ses parents qui en souffrait. Et lui, et les siens, et le malade hôte, ils ont tous succombé suite à la contagion qui a suivi l’arrivée de ce dernier sur les lieux.
Heureusement, les autorités sanitaires ont multiplié les efforts, aidées par l’OMS et MSF Suisse afin de pouvoir identifiée ce que beaucoup qualifiaient de «maladie mystérieuse».
Des échantillons de "ses manifestations" ont été prélevés et acheminés d’urgence en France pour enfin, trouver le nom et l'origine de cette maladie pour son éradication. Heureusement que le Ministre de la Santé et de l’Hygiène publique et son personnel ont mis en place une politique de communication qui a permis de situer sur ladite «maladie mystérieuse», faute de l’avoir identifiée.
Le médecin-colonel Rémy Lamah à travers une déclaration radiotélévisée, a situé en ces termes: «A ce jour [vendredi, 22 mars 2014 ; NDLR], 49 cas de maladies fébriles dont 29 décès ont été recensés. Ces cas ont été enregistrés dans les préfectures de Guéckédou, Macenta, Kissidougou et à Conakry. Cette maladie se manifeste par une poussée de fièvre, de diarrhée, des vomissements, une fatigue prononcée et parfois un saignement».
Le Ministre de rassurer: «Face à cette situation, le Ministère de la Santé en collaboration avec ses partenaires a envoyé sur le terrain une mission d’investigation rapide pour déterminer la nature de cette maladie. Les premiers résultats confirment la présence d’un virus responsable des fièvres hémorragiques».
Ainsi, dans la situation de doute dans laquelle se manifestait cette malade, il a été pris une série de mesures d’urgence dont la première a été de déclarer une «EPIDEMIE DE FIEVRE VIRALE HEMORRAGIQUE EN GUINEE».
Ensuite, d’expliquer les causes de la pathologie: «Cette maladie qui a déjà causé un nombre important de décès se transmet essentiellement d’une personne malade à une personne saine et aussi par des objets souillés appartenant à des personnes malades ou décédés. Aussi, la consommation de viande d’animaux de brousse infectés peut-elle être également une source de contamination».
Enfin, d’inviter:
«- au Traitement gratuit de tous les malades dans les centres d’isolement,
- à Informer les populations sur les mesures d’hygiène individuelles et collectives,
- à une Responsabilisation exclusive du traitement des corps des malades décédés au personnel de santé et à la Croix rouge guinéenne pour limiter la contamination,
- au Recensement de toutes les personnes qui ont eu des contacts directs avec les malades décédés et ceux présentant les signes évoqués ci-dessus,
- à la Diffusion des messages de sensibilisation au niveau des médias (radio, TV, internet)».
La mesure qui a vraiment été saluée, est celle qui a consisté à inviter les populations à ne pas céder à la panique donc, «de garder leur sérénité car des mesures adéquates sont prises pour le contrôle de cette maladie».
Pendant ce temps, les 36 prélèvements effectués et acheminés sur Paris depuis le lundi 17 mars avaient été transférés à Lyon ; d'où les résultats d'analyse de ces échantillons devaient être envoyés en Guinée dans les quarante-huit heures.
Ainsi, dans la journée de ce samedi 22 mars 2014, le Chef de la division prévention et lutte contre la maladie au Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, a annoncé la bonne nouvelle celle de l’identification de la FIEVRE VIRALE HEMORRAGIQUE qui sévissait jusqu’à maintenant sans nom, ni origine: «L’épidémie est une fièvre Ebola, selon le diagnostic fait à Lyon, en France».
Dr Sakoba Kéita de préciser, par ailleurs: « Dans la journée d’hier [vendredi 21 mars 2014; NDLR] nous avons eu les premiers résultats venus de Lyon qui nous ont annoncé la présence du virus de la fièvre Ébola comme étant à l’origine de cette flambée de fièvre fébrile en Guinée Forestière principalement» tout en revoyant le bilan à la hausse: «nous avons recensé 49 cas dont 34 décès».
D’autre part, l'organisation médicale internationale "Médecins Sans Frontières" (MSF) a annoncé toujours dans la journée du samedi, à travers un communiqué, «le lancement d'une intervention d'urgence dans le pays».
Déjà , "MSF" en collaboration avec le Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, a mis en place une structure d’isolation des cas suspects à Guéckédou, et se prépare à faire de même à Macenta. De sources proche de "MSF" annonce l’envoi très prochain de quelque 33 tonnes de matériels qui vont être acheminées par deux avions au départ de la Belgique et de la France.
L’OMS annonce, de son côté, que «Vingt-quatre (24) médecins, infirmiers, logisticiens et spécialistes de l'hygiène et de l'assainissement sont déjà sur place alors que d'autres personnes vont renforcer l'équipe au cours des prochains jours».
Précision d’AfricaLog: La fièvre Ébola
Le nom de virus Ébola provient du nom d'une rivière passant près de la ville de Yambuku, en République démocratique du Congo. C'est à l'hôpital de cette localité que fut identifié pour la première fois le filovirus, lors d'une épidémie qui débuta le 1er septembre 1976.
La fièvre Ébola est une fièvre hémorragique foudroyante qui s'attaque à l'humain et aux autres primates, principalement transmise par la chauve-souris. Son apparition chez l'homme semble récente (premier cas recensé en 1976) bien que l'on retrouve chez certaines populations africaines des traces d'anticorps.
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