L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a accusé dimanche les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) d'avoir perpétré un massacre ayant fait 321 morts et enlevé 250 personnes, dont 80 enfants, en décembre 2009 dans la région de Makombo, située dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).
Selon un communiqué transmis à l'Associated Press, «Le massacre de Makombo est l'un des pires jamais commis par la LRA (armée de résistance du Seigneur) dans ses 23 ans d'histoire sanglante, pourtant il n'a pas été signalé pendant des mois» a souligné Anneke Van Woudenberg, chercheuse pour la division Afrique au sein de l'ONG.
Le rapport, qui s'appuie sur une mission de recherche conduite en février par Human Rights Watch dans la région du massacre, «documente les meurtres violents commis lors de l'attaque bien planifiée menée par la LRA du 14 au 17 décembre dans la région reculée de Makombo, située dans le district du Haut-Uélé».
Selon l'ONG, les soldats de la LRA auraient attaqué «au moins dix villages».
«La mission de maintien de la paix des Nations Unies au Congo (MONUC) dispose d'environ 1 000 soldats dans les régions du Nord-est du Congo touchées par la LRA - bien trop peu nombreux pour protéger correctement la population. Néanmoins, au lieu d'envoyer d'autres troupes, la force de maintien de la paix, sous la pression du gouvernement congolais pour qu'elle se retire du pays d'ici juillet 2011, envisage de retirer des troupes du nord-est d'ici juin, dans la première phase de sa réduction d'effectifs», alarme l'ONG basé à New York.
En octobre 2009, l'organisation internationale Médecins sans frontières alertait qu'un an après le déclenchement des violences en 2008 dans le district du Haut-Uélé, dans le nord de la République démocratique du Congo (RDC), les attaques des rebelles ougandais de la LRA et les affrontements s'étendaient à de nouvelles zones, et poussaient des centaines de milliers de personnes à fuir.
Depuis la fin 2008, la population des Haut-Uélé et Bas-Uélé s'est trouvée prise dans un cycle de violence lié aux attaques commises par le groupe rebelle ougandais de la LRA (Armée de résistance du Seigneur) et à l'offensive des forces ougandaises et congolaises contre la LRA.
Dans un rapport rendu public en octobre dernier, un collectif de 84 organisations de défense des droits de l'Homme avait déclaré que plus d'un millier de civils avaient été tués et près de 900 000 jetés sur les routes dans l'est de la RDC depuis janvier 2009.
Selon ce rapport, compilé par des ONG qui comprennent ActionAid, Human Rights Watch, International Crisis Group et Oxfam, la plupart des massacres ont été commis par des miliciens hutu rwandais ainsi que par des soldats gouvernementaux congolais.
L'armée congolaise tente de chasser ces miliciens, repliés dans l'est du Congo-Kinshasa (provinces des Sud et Nord-Kivu) après avoir participé au génocide de 1994 au Rwanda. - AP