La burqa est un signe "d'asservissement" de la femme qui "ne sera pas la bienvenue sur le territoire de la République", a déclaré lundi Nicolas Sarkozy devant le Congrès. Mais le président a soutenu l'idée que le Parlement se saisisse de cette question, "la meilleure façon de procéder".
"Le problème de la burqa n'est pas un problème religieux, c'est un problème de liberté, c'est un problème de dignité de la femme", a-t-il lancé lors de son discours devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles. "La burqa, ce n'est pas un signe religieux, c'est un signe d'asservissement, c'est un signe d'abaissement". "Je veux le dire solennellement: la burqa ne sera pas le bienvenue sur le territoire de la République française. Nous ne pouvons pas accepter dans notre pays des femmes prisonnières derrière un grillage, coupées de toute vie sociale, privées de toute identité, ce n'est pas l'idée que la République française se fait de la dignité de la femme". "Le Parlement a souhaité se saisir de cette question, c'est la meilleure façon de procéder", a-t-il constaté. "Il faut qu'il y ait un débat et que tous les points de vue s'expriment. Où ailleurs qu'au Parlement pourraient-ils mieux s'exprimer?". Le chef de l'Etat ne s'est toutefois pas prononcé ni sur la forme de ce débat, ni sur l'opportunité ou non de légiférer sur cette question. "La laïcité, ce n'est pas le refus de toutes les religions (...) La laïcité, c'est un principe de neutralité et un principe de respect", avait-il insisté. "Nous ne sommes pas menacés par le cléricalisme, nous le sommes davantage par une forme d'intolérance qui stigmatiserait toute appartenance religieuse". "Je le dis en pensant en particulier aux Français de confession musulmane, nous ne devons pas nous tromper de combat. Dans la République, la religion musulmane doit être autant respectée que les autres religions". Le débat sur une éventuelle interdiction de la burqa avait été relancé la semaine dernière par une proposition signée par une soixantaine de députés de tous les groupes qui réclament la création d'une commission d'enquête parlementaire. Déposée le 9 juin dernier, cette proposition de résolution, rédigée par le député-maire communiste de Vénissieux André Gerin, demande la création d'une commission d'enquête sur le port de la burqa pour dresser un état des lieux et définir des préconisations pour mettre un terme à cette "dérive communautariste". Plusieurs membres du gouvernement se sont exprimés sur le sujet, apparaissant divisés sur l'opportunité d'interdire ou non la burqa et sur la question de légiférer ou non. AP