La CommunautĂ© Ă©conomique des Ătats d'Afrique de l'Ouest (CĂ©dĂ©ao) a appelĂ© mardi au calme les putschistes et l'armĂ©e loyaliste face-Ă -face au Burkina Faso oĂč elle va dĂ©pĂȘcher mercredi une nouvelle mĂ©diation de chefs d'Etat.
Les prĂ©sidents ont dĂ©cidĂ© de dĂ©pĂȘcher demain (mercredi) une dĂ©lĂ©gation de chefs d'Etat pour rĂ©tablir Michel Kafando dans ses fonctions de prĂ©sident de la Transition au Burkina Faso, a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident de la Commission de la CĂ©dĂ©ao, KadrĂ© DĂ©sirĂ© OuĂ©draogo, Ă l'issue d'un sommet extraordinaire Ă Abuja.
Les chefs d'Etat et de gouvernement du bloc régional ouest-africain ont aussi appelé la garde présidentielle à déposer les armes et demandé aux autres unités de l'armée de ne pas faire usage de la force, pour éviter des pertes en vies humaines, a déclaré M. Ouédraogo.
Ils étaient réunis dans la capitale nigériane pour discuter d'un plan de rÚglement de la crise burkinabÚ, provoquée par le coup d'Etat militaire perpétré le 17 septembre à Ouagadougou par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), unité d'élite de l'armée burkinabÚ et garde prétorienne de l'ancien président Blaise Compaoré.
Les prĂ©sidents sĂ©nĂ©galais Macky Sall et bĂ©ninois Thomas Boni Yayi s'Ă©taient rendus ce week-end Ă Ouagadougou pour nĂ©gocier un accord, qui devait ensuite ĂȘtre discutĂ© Ă Abuja ce mardi. Mais la situation a Ă©voluĂ© brusquement lundi, des unitĂ©s de l'armĂ©e loyales au rĂ©gime de transition ayant marchĂ© sur Ouagadougou et faisant dĂ©sormais face au RSP et au chef des putschistes, le gĂ©nĂ©ral Gilbert DiendĂ©rĂ©, ancien bras droit de Blaise CompaorĂ©.
Les putschistes ont libéré lundi le président Michel Kafando qui s'est réfugié à la résidence de l'ambassadeur de France.
La délégation de la Cédéao mercredi à Ouagadougou, qui comprendra les dirigeants du Nigeria, du Niger, du Togo, du Ghana, du Bénin et du Sénégal, vise à engager un dialogue politique avec toutes les parties prenantes, dans l'idée de trouver des aménagements négociés par rapport au projet d'accord de Macky Sall et Thomas Boni Yayi, selon Kadré Désiré Ouédraogo.
La Cédéao a aussi appelé toutes les parties prenantes à faire preuve de patience et à éviter tout ce qui pourrait faire avorter un consensus national.
Des observateurs militaires et humanitaires devraient ĂȘtre envoyĂ©s au Burkina Faso pour surveiller le respect des droits de l'homme, a dĂ©clarĂ© M. Ouedraogo, lui-mĂȘme un ancien Premier ministre burkinabĂš.
Les dirigeants ouest-africains ont enfin estimé que l'Union africaine et la communauté internationale devraient lever leurs sanctions contre le Burkina étant donné qu'ils ont proposé la réinstallation du gouvernement de transition. - AfricaLog avec agence