La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a bien suspendu la Guinée au cours du week-end et exigé un retour à l’ordre constitutionnel à Conakry. Toutefois, les dirigeants de la sous-région ne sont pas sur la même longueur d’onde en ce qui concerne le coup d’Etat survenu à Conakry le 23 décembre dernier.
Le président gambien Yahya Jammeh fustige ouvertement « les dirigeants irresponsables » de la sous-région qui, dit-il, ont apporté leur soutien à la junte militaire guinéenne. Le leader régional qui s’est manifesté le plus ouvertement en ce sens est le président sénégalais Abdulaye Wade. Ce dernier s’est rendu personnellement à Conakry et a demandé à la communauté internationale d’accorder aux putschistes guinéens la chance de donner la preuve de leur bonne volonté. Le message du président Wade n’a pas été entendu par la CEDEAO, qui a suspendu la Guinée lors de son récent sommet à Abuja, tout en lui offrant une aide pour rétablir la légalité constitutionnelle à Conakry. Les Etats-Unis approuvent la décision de la CEDEAO concernant la Guinée. « Les Etats-Unis se félicitent de la décision des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO de suspendre la Guinée jusqu’à l’organisation d’élections. Nous soutenons les efforts de la CEDEAO et de l’Union Africaine d’accélérer la transition de la Guinée vers un pouvoir civil. Nous réitérons notre appel en faveur du rétablissement de l’autorité civile et de l’organisation d’élections libres, équitables et transparentes dès que possible. Et nous notons qu’au moment de la mort du président Conté, la Guinée préparait des élections législatives pour le début de 2009 », a déclaré le porte-parole du département d’état américain, Sean McCormack, dans un communiqué publié lundi. Les Etats-Unis ont suspendu leur aide à la Guinée à l’exception de l’assistance humanitaire et des programmes de soutien au processus démocratique, souligne le communiqué du département d’Etat américain. – VOA