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La presse passe au peigne fin les cent jours de la Junte en Guinée

Apr 01, 2009

La presse guinéenne fait le bilan à mi- parcours de la gestion du président auto proclamé, le capitaine Moussa Dadis Camara, trois mois après son arrivée au pouvoir, le 23 décembre 2008, à la tête de jeunes officiers militaires.

En de pareilles circonstances, les éditorialistes sont partagés entre d’un côté, des louanges flatteuses des médias d’Etat et de l’autre, les critiques acerbes de la presse privée. Dans l’unanimité, la presse guinéenne se réjouit de la lutte contre le narcotrafic, les détournements des deniers publics, la nomination de jeunes civils et militaires à des postes de responsabilité, le recouvrement des créances de l’Etat.

Tout comme elle s’st enthousiasmée pour la restructuration de l’armée, les audits dans les mines, la récupération du patrimoine de l’Etat, la baisse des prix des produits pétroliers, le retour des Saoudiens et des Canadiens en Guinée.

"Globalement, nous estimons que le bilan de ces 100 jours est positif. Il se situe même au dessus de la moyenne’’, annonce, fier, Idrissa Chérif, conseiller spécial du chef de la junte guinéenne cité par le bimensuel "Le Populaire".

Un point de vue partagé avec l’éditorialiste de la radio nationale, qui estime qu’avec le nouveau régime, c’est l’espoir, s’il faut, une nouvelle ère pour la Guinée et les Guinéens.

Pour sa part, l’hebdomadaire "La Transparence’’, titre à sa une :’’Moussa Dadis Camara ou le Moise National’’.

"L’Indépendant’’, dans son numéro 823, évoquant les 100 jours du jeune capitaine daddis Camara, écrit : "ce qui a été fait est bien positif, mais c’est peu par rapport à ce qui reste à faire’’.

"Le bilan est maigre, mais nous l’apprécions’’ dira un syndicaliste de l’éducation, cité dans lamême livraison de "L’indépendant".

Un dirigeant politique affirme sans détour : "grâce au Capitaine Moussa Dadis, nous sommes en train de savoir tout ce qui s’est passé en Guinée’’.

"Je n’arrive pas à lire la vie politique guinéenne. La confusion est totale", tonne l’écrivain guinéen Thierno Monenembo, auteur d’une dizaine de romans, dans une interview accordée à l’hebdomadaire ‘’La Lance’’.

"Le populisme, on sait où ça mène. Les populistes sont au début sympathiques, mais ils finissent toujours par tuer’’ dit-il, désabusé.

Dans le même numéro, l’éditorialiste énumère le bilan à mi- parcours à : "Beaucoup de gestes, de gesticulations, de théâtralisation, d’apparentes immaturités politiques, de décisions à l’emporte pièces, de suspensions de ministres".

L’hebdomadaire satirique ‘’Le Lynx’’, écrit, dans un article intitulé ‘’fin de l’état de grâce’’, que le président guinéen ‘’symbolise la jeunesse, le renouveau, mais la R.U.P.T.U.R.E’’.

Le journal évoque les insuccès de la junte citant la non maîtrise de la délinquance militaro policière, le verbalisme excessif et peu professionnel qui frise la cacophonie, le déficit de respect des procédures judiciaires, les bavures contre des personnalités politiques et syndicales’’.

Après le capitaine autoproclamé, la presse guinéenne se prépare pour analyser le bilan à mi-parcours du gouvernement formé par le Premier ministre Kabiné Komara. - APA

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