Face à Ebola, "le temps joue contre nous", a mis en garde samedi l'ONU. Les mesures de lutte se multiplient face à un virus qui inquiète jusqu'en Amérique latine. En Espagne, l'aide-soignante contaminée a montré des signes d'amélioration après qu'on lui a administré un traitement expérimental.
Teresa Romero "va mieux qu'hier. Son état s'est amélioré dans la nuit. Elle est consciente, elle parle de temps en temps quand elle est de bonne humeur", a déclaré une source hospitalière sous le couvert de l'anonymat. Son état "s'améliore mais reste grave", a-t-elle ajouté.
L'aide-soignante de 44 ans a reçu vendredi soir une dose de Zmapp. Il n'existe pas encore de traitement contre Ebola mais le Zmapp, développé par une compagnie californienne, est l'un des médicaments expérimentaux essayés pour enrayer l'épidémie.
Samedi, la ministre russe de la Santé Veronika Skvortsova a assuré que son pays pourrait fournir trois vaccins contre le virus d'ici à six mois. "L'un est déjà prêt pour un essai clinique", a-t-elle ajouté, précisant que l'un des vaccins avait été créé à partir d'une souche inactive du virus.
L'OMS a pour sa part fait état de deux vaccins "prometteurs": l'un développé par la firme britannique GSK (GlaxoSmithKline), dont les essais cliniques ont déjà débuté au Mali, et l'autre par l'agence de santé publique du Canada à Winnipeg, dont la licence de commercialisation est détenue par la société américaine NewLink Genetics.
Aux Nations unies à New York, le chef de la mission de l'ONU pour la lutte contre Ebola (UNMEER) créée il y a deux semaines a souligné l'urgence de la crise. "Le temps joue contre nous. Le virus est plus rapide que nous et la situation empire de jour en jour", a déclaré vendredi Anthony Banbury.
"Nous avons un temps de retard mais il est encore temps pour nous battre et gagner la bataille", a-t-il cependant ajouté. Il a insisté sur la prévention et la préparation dans les pays qui ne sont pas encore touchés par l'épidémie.
L'épidémie, partie de Guinée fin décembre 2013, a fait 4033 morts au 8 octobre, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Au total, 8399 personnes ont été infectées dans sept pays.
En Europe comme sur le continent américain, les Etats annoncent les uns après les autres un renforcement des contrôles aux frontières pour les voyageurs provenant des pays les plus touchés par l'épidémie: Guinée, Libéria et Sierra Leone. – AfricaLog avec agence