L'ancien Premier ministre portugais Antonio Guterres continuait vendredi sa course en tête pour succéder en janvier prochain à Ban Ki-moon comme secrétaire général de l'ONU, en consolidant son avance, selon des diplomates.
A l'issue d'un quatrième tour de scrutin indicatif au Conseil de sécurité, douze des quinze pays membres l'ont encouragé, soit un vote positif de plus qu'au précédent vote.
Deux l'ont découragé --c'est-à -dire ont émis un vote défavorable--, un de moins qu'au scrutin précédent, et un autre pays était sans opinion.
M. Guterres devance assez nettement, tout comme au tour précédent, le chef de la diplomatie slovaque Miroslav Lajcak. Celui-ci obtient dix voix pour (une de plus), quatre contre et une sans opinion.
En troisième position, l'ex-ministre serbe des Affaires étrangères Vuk Jeremic a reçu neuf votes pour, quatre contre et deux sans opinion.
Suivent Srgjan Kerim, ex-chef de la diplomatie de Macédoine, qui progresse (8/7/0), la patronne bulgare de l'Unesco Irina Bokova qui stagne (7/5/3), l'ancien président slovène Danilo Turk (7/6/2) et Susana Malcorra, ministre argentine des Affaires étrangères (7/7/1).
Ensuite, on trouve l'ex-Première ministre néo-zélandaise Helen Clark, la Costaricaine Christiana Figueres, ancienne négociatrice de l'ONU pour le climat, et l'ancienne ministre des Affaires étrangères de Moldavie Natalia Gherman.
C'est la quatrième fois que M. Guterres, ancien Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés (2005-2015) âgé de 67 ans, devance les nombreux candidats en lice.
Mais deux tours supplémentaires de scrutin --toujours à huis clos et à bulletins secrets-- sont prévus, les 26 septembre et 4 octobre, selon des diplomates.
Le 4 octobre les cinq grandes puissances membres du Conseil, qui ont un droit de veto (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine), pourront s'en servir pour bloquer l'un ou l'autre des candidats, ce qui changerait la donne.
Le nom du prochain secrétaire général ne devrait être annoncé qu'en octobre au plus tôt.
L'Assemblée générale entérinera ensuite ce choix et il ou elle prendra ses fonctions en janvier pour un mandat de cinq ans renouvelable.
Une tradition non écrite voudrait que le poste revienne à l'Europe de l'Est, seule région à ne pas encore avoir eu de secrétaire général. L'idée qu'une femme puisse diriger l'ONU, après huit hommes depuis la création de l'organisation, fait aussi son chemin.
Mais l'importance de ces deux critères s'est estompée au fil des votes. Parmi les cinq hommes et cinq femmes encore en lice, la candidate la mieux placée, Irina Bokova, n'est que cinquième.
Pour l'ambassadeur français François Delattre, ce quatrième scrutin a aidé à faire avancer le processus de sélection du prochain secrétaire général en clarifiant encore davantage la situation entre les différents candidats.
C'est un pas positif pour faire émerger un candidat que le Conseil de sécurité pourra recommander à l'Assemblée générale dans les prochaines semaines, a-t-il poursuivi.
L'ambassadeur britannique Matthew Rycroft a réitéré son appel aux candidats les moins bien placés à se retirer de la course pour réduire l'éventail et se concentrer sur le choix du secrétaire général le plus solide. – AfricaLog avec agence