La Tanzanie a révoqué les droits d'exercice de tous ses guérisseurs traditionnels en vue de mettre fin aux meurtres d'albinos qui sont commis par des individus censés prélever des parties de leurs corps pour des rituels de sorcellerie, rapportent samedi des médias locaux.
Cette décision fait suite à un nouveau meurtre d'albinos dans la région reculée de Mwanza (nord-ouest), en bordure du lac Victoria, où sont enracinées des croyances et des pratiques anciennes. Au moins 40 meurtres de ce type ont été enregistrés dans le pays depuis le milieu de 2007. Selon la police et les défenseurs des albinos, les tueurs vendent à des sorciers les membres, les cheveux, la peau ou les organes génitaux de leurs victimes pour des rituels. "Ces sorciers ne sont que des menteurs. S'ils étaient de vrais guérisseurs, beaucoup de maladies seraient résorbées", a déclaré le Premier ministre Mizengo Pinda à Shinayanga, l'un des secteurs les plus affectés par ce phénomène. "Au lieu de cela, le pays est en butte à de nombreuses maladies et, pire encore, ils encouragent les meurtres d'albinos", a-t-il ajouté selon le journal Citizen. Les yeux, la peau et les cheveux des albinos se caractérisent par l'absence d'une substance colorante, ce qui les rend très vulnérables au cancer de l'épiderme et aux brûlures. L'extrême ensoleillement de l'Afrique orientale leur rend la vie particulièrement difficile. Ces derniers mois, les autorités tanzaniennes ont arrêté plus de 90 personnes - dont quatre policiers - soupçonnées d'avoir tué des albinos ou vendu des fragments de leurs corps. On estime à plus de 200.000 les albinos qui vivent dans le pays. - Reuters