La famille judiciaire guinéenne menace d'aller en grève générale à compter de ce jeudi si le chef de l'Etat, le capitaine Moussa Dadis Camara, "ne met pas fin à l'existence de juridictions parallèles", a-t- on appris mardi de source judiciaire dans la capitale guinéenne.
Un communiqué publié à Conakry indique que les magistrats, avocats, notaires, huissiers, greffiers et commissaires priseurs ont récemment adressé un mémorandum au chef de la junte militaire lui demandant de supprimer les juridictions parallèles qui ordonnent des "sentences expéditives, coercitives et sans recours". Les magistrats se disent menacés et violentés même dans leur bureau, dénonçant des détentions "illégales, arbitraires" à des heures illégales. "Même les caporaux se comportent comme le président de la République. Même s'ils ne sont pas en mission commandée, ils mettent des sirènes et des gyrophares, font des abus, récupèrent des gens dans leurs voitures et les passent à tabac", lit-on dans le communiqué. La famille judiciaire dénonce également "la détention illégale" de l'ancien vice-président de la commission d'audit, Amadou Mouctar Baldé, incarcéré depuis 47 jours au camp Alpha Yaya Diallo pour "frustration à l'autorité et corruption". – PANA