Les anomalies observées lors de l'élection présidentielle au Gabon le 27 août 2016 mettent en question le résultat final du vote, qui s'est traduit par la réélection d'Ali Bongo Ondimba, selon les conclusions des observateurs de l'Union européenne qui vont être présentées lundi à Libreville.
Ces anomalies mettent en question l'intégrité du processus de consolidation des résultats et du résultat final de l'élection, indique le rapport final de la Mission d'observation électorale (MOE).
Le rapport doit être présenté en conférence de presse à 13h30 (11h30 GMT). La cheffe de la MOE, l'euro-députée Mariya Gabriel, devait le remettre auparavant aux ministres gabonais des Affaires étrangères et de l'Intérieur, a indiqué le ministère des Affaires étrangères.
Le 31 août, Ali Bongo avait été proclamé vainqueur (49,80% des voix) devant Jean Ping (48,23%), soit un écart minimal de 5.594 voix, selon des résultats provisoires dont l'annonce avaient provoqué des violences. La MOE pointait déjà à l'époque des anomalies dans son pré-rapport.
Les observateurs mettent essentiellement en cause les résultats dans l'une des neuf provinces du Gabon, le Haut-Ogooué, fief électoral d'Ali Bongo, où le président sortant a officiellement obtenu 95,47% des voix pour 99,93% de participation.
Il est à noter que les résultats de cette province ont inversé la tendance constatée par la mission sur la base des résultats annoncés par les gouverneurs des huit autres provinces du pays, souligne le rapport.
Le document met en cause ce taux de participation rappelant que le taux de participation au niveau national, sans le Haut-Ogooué, s'évalue à 54,24%.
Le nombre d'abstentions et des bulletins blancs et nuls dans une seule des 15 Commissions électorales locales (CEL) de cette province est supérieure à celles annoncées pour l'ensemble des 15 CEL de la province. Ce constat remet en question l'intégrité des résultats de la province, et donc le résultat final de l'élection, développe le rapport.
La MOE regrette que la Cour constitutionnelle, qui a rejeté le recours de Jean Ping, n'ait pas dissipé tous les doutes.
La confrontation des procès-verbaux, essentielle pour assurer la transparence et la confiance des parties prenantes, n'a pas eu lieu. L'accès des observateurs de la MOE UE et des parties au contentieux aux phases techniques de recompte (des voix) n'a pas été autorisé. Force est de constater que ce recompte n'a pas permis de rectifier les anomalies observées par la MOE UE lors de la phase de recensement des votes dans le Haut-Ogooué. – AfricaLog avec agence