Selon l'armée, Nadil Malik Hasan a crié "Allah Akbar" – "Dieu est grand" en arabe -, en ouvrant le feu dans la base militaire au Texas, où 13 personnes sont mortes et 30 ont été blessées. La famille du tireur, qui se dit "choquée", précise qu'il est "un citoyen américain et aime l'Amérique".
D'après le commandant de Fort Hood, Robert Cone, qui s'est exprimé vendredi 6 novembre sur NBC, le tireur de Fort Hood a crié "Allah Akbar" ("Dieu est grand" en arabe), en ouvrant le feu jeudi sur ses camarades de la base militaire au Texas. Treize personnes sont mortes et 30 ont été blessées. Interrogé par la chaîne américaine pour savoir si le commandant Nadil Malik Hasan avait crié "Allah Akbar" en ouvrant le feu, le général Cone a répondu: "il existe des témoignages de première main de soldats ici qui le disent". La famille "en état de choc" Nadil Malik Hasan, 39 ans, un officier psychiatre dans l'armée américaine d'origine palestinienne, qui devait être envoyé en Irak, a commencé à tirer jeudi avec deux armes de poing vers 13H30 locales dans la plus grande base de l'armée américaine, à Fort Hood. L'armée américaine, qui avait dans un premier temps fait état de la mort du tireur, le commandant Nidal Malik Hasan, lors de la fusillade dans la base de Fort Hood (Texas, sud), a annoncé dans la soirée que ce psychiatre militaire avait survécu. "Il est en état d'arrestation et son état est stable", a annoncé le commandant de la base, le général Bob Cone. De nombreux soldats suivaient des examens médicaux dans le bâtiment avant d'être envoyés en mission en Irak ou en Afghanistan. La famille du commandant s'est déclarée "en état de choc", dans un communiqué. "Nous sommes en état de choc et attristés devant les événements terribles de Fort Hood", dit le communiqué envoyé par Nader Hasan, le cousin du tireur qui s'exprimait au nom de la famille en précisant que les parents de Nidal Hasan sont décédés. Un "citoyen américain" qui "aimait l'Amérique" Nader Hasan a ensuite précisé que son cousin était "un citoyen américain". "Il est né à Arlington (Virginie) et a été élevé aux Etats-Unis. Il est allé dans les écoles publiques locales et a étudié à (l'université) Virginia Tech", précise le communiqué publié sur le site du Washington post "Notre famille aime l'Amérique. Nous sommes fiers de notre pays", poursuit le communiqué. Son cousin Nader Hasan s'était déjà exprimé jeudi sur Fox News. "Il était victime de harcèlement de la part de ses collègues de l'armée", a-t-il dit. Nidal Malik Hasan, psychiatre militaire, se sentait harcelé du fait de son "origine moyen-orientale", a-t-il ajouté. "Il avait embauché un avocat militaire pour tenter de résoudre le problème. Il était prêt à rembourser l'Etat pour pouvoir quitter l'armée mais il était arrivé au bout de ses possibilités", a déclaré Nader Hasan. "Il venait d'apprendre qu'il allait être déployé sur le terrain". Harcèlement Le commandant n'a pas voulu se prononcer sur le mobile de la fusillade, ni sur les antécédents du tireur, qui n'a pas encore parlé aux enquêteurs et "ne semble pas à l'article de la mort". Le gradé a refusé d'exclure l'hypothèse d'un acte terroriste, "mais les éléments que nous avons ne s'orientent pas dans cette direction", a-t-il dit. Sur ses photos officielles, Nidal Malik Hasan montre le visage rond et souriant d'un homme d'une quarantaine d'années, au crâne dégarni. Menaces sur internet Des zones d'ombre apparaissent dans le parcours du tueur présumé. Pendant six ans avant son envoi sur la base texane de Ford Hood, le major de l'armée de 39 ans a travaillé au centre médical Walter Reed. Il était interne en psychiatrie, puis a fait une spécialisation en psychiatrie préventive et de catastrophe. Il a obtenu son diplôme à l'université militaire de Bethesda, dans le Maryland, en 2001. Pendant son internat à Walter Reed, il a rencontré des difficultés qui l'ont obligé à consulter et à subir une surveillance spécifique, a noté le Dr Thomas Grieger, qui a dirigé sa formation à l'époque. Le médecin est tenu de respecter le secret professionnel, mais il souligne que Hasan s'entendait mal avec ses patients. Il y a six mois, Hasan a attiré l'attention des agents fédéraux en raison de messages sur Internet évoquant des attentats-suicide et autres menaces. Il faisait l'analogie dans ses mails entre l'abnégation de militaires donnant leur vie pour sauver leur peloton, et les kamikazes. Tir d'une civile Le commandant Hasan a ouvert le feu vers 13h30 locales (19h30 GMT) à l'aide de deux armes de poing dans un bâtiment où de nombreux soldats suivaient des examens médicaux avant d'être envoyés en mission en Irak ou en Afghanistan. Il s'est ensuite dirigé vers une salle où se déroulait une cérémonie de remise de diplômes, à laquelle assistaient 600 personnes. "Plusieurs soldats ont réagi rapidement et ont fermé les portes de l'auditorium", a rapporté le général Cone, précisant qu'une civile avait été la première à tirer sur l'agresseur, mettant fin au massacre. Le Pentagone a diffusé des images de blessés évacués sur des brancards puis installés dans des ambulances, alors que des tireurs d'élite entouraient un bâtiment. Condamnation ferme Les réactions sont nombreuses. "C'est une horrible explosion de violence", a notamment déclaré le président américain Barack Obama. Une association islamique américaine, le CAIR, a fermement condamné la fusillade. Un membre de l'association, Ibrahim Hooper, a exprimé la crainte que le drame ne se retourne contre les musulmans américains. Fort Hood est la base la plus vaste de l'armée américaine et couvre près de 880 km2, presque autant que la ville de New York. Elle abrite plusieurs dizaines de milliers de soldats et des milliers de civils. Le massacre risque de déprimer un peu plus des forces armées stressées par la violence des combats, la fréquence et la longueur des missions en Irak et en Afghanistan - douze mois de suite, entrecoupés d'une seule permission de 15 jours. Ces déploiements à répétition sont considérés comme à l'origine d'une forte progression du nombre de suicides dans l'armée américaine. - Nouvelobs