L'ONU a lancé mardi un cri d'alarme face à la "folie" des viols commis par les belligérants en République démocratique du Congo (RDC), dénonçant son utilisation comme "arme de guerre" dans le conflit. "Encore une fois, nous dénonçons les violations des droits de l'homme par les parties belligérants au Congo, il semble que cette folie du viol continue", a expliqué lors d'un point de presse la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), Elisabeth Byrs.
Face à la recrudescence des violences, les Nations Unies ont appelé à arrêter l'utilisation du viol comme une "arme de guerre", a ajouté Mme Byrs. "Nous demandons que les coupables soient traduits en justice. Le 5 octobre, à Bunyakiri (Sud-Kivu, est de la RDC), cinq femmes ont été violées par, on pense, des membres de l'armée nationale, et une femme a été tuée", a-t-elle encore raconté. Au moins 5.387 cas de viols de femmes ont été rapportés dans la province du Sud-Kivu au cours des seuls six premiers mois de l'année, dont environ 90% ont été supposément commis par des groupes armés ou des forces régulières, selon l'ONU. De nombreux cas ne sont pas répertoriés, a souligné la porte-parole d'OCHA, mais leur nombre a "certainement" augmenté depuis le début en mars d'une opération contre les rebelles hutu rwandais au Nord et Sud-Kivu. Quelques cas de viols dans l'est du pays ont également été mis sur le compte de Casques bleus, mais une commission d'enquête n'a trouvé aucune preuve pour étayer ces accusations, avait déclaré en août le général sénégalais Babacar Gaye qui commande la force militaire de la Monuc (Mission de l'ONU en RDC). Ces viols "sont complètement inacceptables, peu importe qui les commet. L'ONU a toujours dit qu'elle appliquait la tolérance zéro pour les violences sexuelles", a rappelé Mme Byrs. - AFP