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L'opposition gabonaise en ordre dispersé pour la présidentielle

Aug 26, 2009

Une constellation de candidats à la succession d'Omar Bongo se présentent à l'élection présidentielle de dimanche, facilitant ainsi la tâche du fils aîné du président défunt, Ali Bongo, adoubé par le Parti démocratique du Gabon (PDG).

De nombreux Gabonais n'ont encore jamais vu de bulletin de vote portant un autre nom que celui de l'ex-chef de l'Etat, qui a régné 40 ans sur l'"émirat" pétrolier du golfe de Guinée.

Le désir d'échapper au destin dynastique de nombreux autres pays africains y est certes réel, mais aucun rival crédible n'a émergé parmi les adversaires d'Ali Bongo.

"Il y a 22 candidats d'opposition et nous pensons que cela va fragmenter le vote", déplore l'opposante Annie Léa Meyé, à l'origine d'une pétition en faveur de la création d'un front uni qui a recueilli 4.000 signatures.

"Notre initiative est un appel en faveur d'une candidature unique pour le changement", ajoute-t-elle. A quatre jours du scrutin, cet appel était resté lettre morte.

La disparition, le 8 juin, du "baobab gabonais", considéré comme l'un des piliers de la "Françafrique", a laissé un vide politique dans ce petit pays qui, outre le pétrole, est riche en uranium, en fer et en bois précieux.

Les inégalités sociales y sont toutefois criantes, et nombreux sont les détracteurs d'Omar Bongo qui l'accusaient d'enrichissement personnel, mais le Gabon reste un pôle de stabilité dans une région en proie à la tourmente.

"LA TRANSPARENCE N'EXISTE PAS"

La crainte de la fraude au profit de son fils, âgé de 50 ans, agite l'opposition. Les Gabonais semblent toutefois loin de l'apathie manifestée récemment par les électeurs nigériens et congolais, à en juger par le nombre de T-shirts à l'effigie des candidats aperçus dans la rues de Libreville, où les affiches d'Ali Bongo sont omniprésentes.

Ses adversaires l'accusent de bénéficier de l'important "trésor de guerre" du PDG pour financer sa campagne.

"Avec le PDG, rien n'a changé en 40 ans", lance un commerçant à la retraite, décidé à voter pour Casimir Mba Oyé, ancien chef du gouvernement qui a claqué la porte du parti au pouvoir pour dénoncer l'investiture d'Ali Bongo.

"On ne peut pas continuer avec des gens qui sont là depuis si longtemps (...) La transparence n'existe pas. Les Gabonais veulent une nouvelle république et un nouveau chef d'Etat, pas le PDG", ajoute-t-il.

A l'exception de Pierre Mamboundou, adversaire malheureux d'Omar Bongo à deux reprises et dont l'Union du peuple gabonais n'a jamais siégé au gouvernement, de nombreux candidats entretenaient des liens avec le défunt président, ce qui n'est pas sans conséquences en terme de crédibilité.

"On ignore ce qu'André Mba Obamé et les autres feront après le scrutin. Vont-ils rester dans l'opposition ou rejoindre les rangs du PDG", s'interroge le commentateur Wenceslas Mamboundou, évoquant l'ancien ministre de l'Intérieur, membre du parti présidentiel depuis 23 ans.

Le résultat du scrutin devrait être connu dans les heures qui suivront la fermeture des bureaux de vote et certains observateurs craignent des troubles en cas de contestation.

"Les gens sont nerveux en cette période pré-électorale. Ce n'est pas arrivé depuis 40 ans", souligne un diplomate occidental, qui n'hésite toutefois pas à balayer le risque de guerre civile. "Tout ce que vous avez à faire, c'est de tenir Libreville", dit-il. - Reuters

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