Andry Rajoelina, président de la Haute Autorité de Transition (HAT), a proposé d'organiser l'élection présidentielle à Madagascar d'ici la fin de l'année lors d'une interview télévisée vendredi soir. "On peut organiser le référendum (constitutionnel) en septembre et les élections présidentielles avant la fin de l'année", a répondu Andry Rajoelina à trois journalistes qui l'interrogeaient sur les scénarii de sortie de crise.
"Comme la signature de l'accord politique est difficilement réalisable, il est préférable de raccourcir la durée de la Transition", a-t-il expliqué. Les négociations sous l'égide de la communauté internationale entre les principales mouvances politiques malgaches, dont celle de M. Rajoelina et celle du président évincé Marc Ravalomanana, sont suspendues depuis le 16 juin. "Si la Conférence nationale (chargée d'élaborer le projet de nouvelle Constitution mais dont le calendrier n'est pas fixé) ainsi que les autres partis politiques sont d'accord, on peut y aller", a assuré M. Rajoelina, 35 ans. "C'est notre proposition, mais il nous faut de l'aide", a-t-il ajouté. Un premier calendrier issu d'Assises nationales organisées début avril prévoyait l'élection présidentielle en octobre 2010. L'Union Européenne, qui a rencontré M. Rajoelina à Bruxelles le 6 juin, s'est déclarée opposée à une solution unilatérale de sortie de crise, réclamant la signature d'une charte de sortie de crise consensuelle et inclusive. M. Rajoelina a répondu pendant deux heures aux questions des journalistes à l'occasion d'une émission diffusée par la chaîne publique et plusieurs chaînes privées. Marc Ravalomanana ne s'était jamais prêté à cet exercice lors de ses sept années à la tête du pays. Lâché par l'armée, Marc Ravalomanana avait remis le 17 mars ses pouvoirs à un directoire militaire qui les avait immédiatement transférés à Andry Rajoelina, alors le principal opposant et qui se trouve aujourd'hui à la tête de la HAT. De nombreux pays et organisations, dont l'Union Européenne, considèrent cette prise de pouvoir comme un coup d'Etat. - AFP