Trois jours après les violentes manifestations de l'opposition, le président malgache Marc Ravalomanana s'est dit ouvert au "dialogue" jeudi et a promis d'autoriser à nouveau la radio de son rival, Andry Rajoelina, le maire de la capitale Antananarivo.
C'est la fermeture de cette radio d'opposition qui avait déclenché lundi un mouvement de protestation et des manifestations, accompagnés d'émeutes ayant fait au moins 43 morts. Dans un communiqué diffusé jeudi par ses services à l'issue d'un conseil des ministres consacré à la crise actuelle, le président Ravalomanana s'est dit ouvert au "dialogue" et à la "discussion". Le chef de l'Etat a également fait un geste en direction du jeune maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, 34 ans, en promettant le retour en ondes de sa radio. "Le président a confirmé que les émissions de cette station privée seraient rétablies", a ajouté le communiqué. Depuis sa fermeture lundi, la radio privée de Rajoelina a déjà recommencé à émettre, mais son signal est faible et intermittent. Le maire de la capitale accuse le gouvernement de Ravalomanana de mauvaise utilisation des fonds publics et de menace à la démocratie. Il affirme avoir le soutien de l'armée et se dit prêt à prendre la tête d'un gouvernement intérimaire. Toutefois, la Constitution malgache impose un âge minimal de 40 ans pour être président de la République. Depuis lundi, les tensions semblent s'être apaisées dans cette ancienne colonie française située dans l'océan Indien au large des côtes sud-est de l'Afrique. Mercredi, lors d'un rassemblement de 10.000 personnes, Rajoelina a appelé à une grève générale dans le pays et à une nouvelle manifestation pour la journée de samedi. – AP