Des milliers d'Irakiens sont descendus dans les rues mardi pour la deuxième journée consécutive, demandant la libération du journaliste irakien qui a jeté ses chaussures sur le président américain George W. Bush pendant une conférence de presse il y a deux jours.
Les Irakiens ont salué l'acte de Muntadhar al- Zaidi, journaliste de la télévision bagdadi basée au Caire, qu'ils considèrent comme une "action héroïque". A Mossoul, ville du nord de l'Irak, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le bâtiment abritant l'université de la ville, brandissant des pancartes et scandant des slogans, demandant la libération du journaliste et le qualifiant de "héro national". Dans la ville de Nassriyah, capitale de la province Dhi Qar dans le sud de l'Irak, des douzaines de personnes des organisations civiles locales de la tribu Zaidiya, à laquelle la famille du journaliste appartient, ont manifesté pour demander la libération de M. Zaidi. Plusieurs autres manifestations se sont déroulées dans les rues des villes de Salahoudine, Hilla et Falloujah. Lundi, des milliers de partisans de l'imam chiite radical Muqtada al-Sadr se sont rassemblés dans le quartier de Sadr City, dans l'est de Bagdad, où vit la famille de M. Zaidi, ont brûlé des drapeaux américains pour manifester contre le président Bush et ont demandé la libération du journaliste. Abdul Kareem Khalaf, chef du bureau d'opération du ministère irakien de l'Intérieur, a déclaré qu'un "mandat d'arrêt a été émis contre M. Zaidi pour infraction pour avoir lancé ses chaussures sur le président Bush et qu'il doit être puni". "Le fait de lancer les chaussures était également une insulte à l'encontre du Premier ministre Nuri al-Maliki lui-même", a insisté M. Khalaf. Mardi également, l'Union des avocats irakiens a annoncé dans un communiqué qu'il soutient M. Zaidi et qu'il prépare un groupe d'avocats pour le défendre s'il est poursuivi. "L'infraction, selon la loi irakienne, est passible de trois mois à trois ans de prison, mais pour M. Zaidi, ça pourrait être plus facile que cela car le tribunal pourrait considérer que l'acte de M. Zaidi exprimait son rejet des crimes commis par les soldats américains sur les Irakiens", a indiqué à Xinhua l'avocat Ali al-Dulaimi. Lors de la conférence de presse de dimanche soir tenue dans la zone verte de Bagdad, à laquelle était aussi présent le Premier ministre irakien Maliki, M. Zaidi, 29 ans, a jeté ses chaussures l'une après l'autre sur M. Bush en criant: "C'est un bisou d'adieu, chien!" Il a été immédiatement jeté à terre par les gardes de sécurité dimanche soir et depuis. Selon les media locaux, il est détenu par les forces de sécurité irakiennes qui l'interrogent et qui lui ont fait passer des tests d'alcoolémie et de dépistage de drogue. - Xinhua