Le principal opposant au régime nigérien, Mahamadou Issoufou, a indiqué avoir été inculpé lundi dans le cadre d'une affaire de malversations financières, mais laissé en liberté provisoire.
"J'ai été inculpé (...), j'ai expliqué au juge d'instruction qu'il ne s'agit pas d'une affaire de détournement de deniers mais d'une affaire politique", a affirmé à la presse M. Issoufou. Début septembre, une trentaine de députés du parlement dissous en mai par le chef de l'Etat, essentiellement des opposants, ont été inculpés par le même juge qui les a placé en liberté conditionnelle. Selon une source judiciaire, ces interpellations ont fait suite à l'ouverture d'une enquête par le parquet consécutive à l'inspection des comptes du Parlement qui a révélé des irrégularités (faux marchés, fausses factures et faux frais de missions notamment). Mahamadou Issoufou, président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), avait indiqué la semaine dernière avoir été empêché de quitter le territoire alors qu'il se trouvait à l'aéroport de Niamey et son passeport lui a été retiré. Ancien Premier ministre et président du parlement dans les années 90, il a été deux fois candidat malheureux à la présidentielle, en 1999 et 2004, face à l'actuel président Mamadou Tandja. Dans un communiqué les ex-parlementaires inculpés ont affirmé être également interdits de voyager et ont dénoncé "des règlements de compte politiques". Ils estiment que leurs démêlées judicaires sont dus au fait que le parlement avait refusé d'examiner en 2008 une demande des partisans du président qui souhaitaient voir son deuxième quinquennat prolongé de trois ans. Après avoir dissout le parlement en mai, M. Tandja, 71 ans, a finalement obtenu par le biais d'un référendum constitutionnel très controversé de rester au pouvoir jusqu'en 2012 au lieu de se retirer en décembre 2009 comme initialement prévu. Des législatives sont prévues le 20 octobre et des municipales en décembre. - AFP