Les chefs d'État des trois pays les plus touchés par Ebola (Guinée, Sierra Leone et Liberia) ont tenu dimanche un sommet de l'Union du fleuve Mano, à Conakry, pour préparer la conférence internationale des donateurs en juillet à New York.
«Ce sommet extraordinaire est la finalisation du processus préparatoire de la réunion de financement de New York qui a été convoquée par le secrétaire général des Nations unies», a affirmé à la presse, Hadja Saran Daraba Kaba, secrétaire générale de l'Union du fleuve Mano qui regroupe, outre ces trois pays, la Côte d'Ivoire.
La réunion visait à voir «comment on va intervenir à New York devant les partenaires au développement. Nous leur avons déjà envoyé les documents pour qu'ils sachent exactement dans quels secteurs ils pourront intervenir (...) parce qu'il ne faut pas laisser l'extérieur (nous) dicter» nos besoins, a dit Mme Kaba.
Les trois chefs d'État sont venus à la réunion «pour endosser ce qui a été fait à la fois au niveau technique et politique par les techniciens et les ministres», a-t-elle poursuivi, à l'issue de la réunion à laquelle la Côte d'Ivoire était représentée par son ministre des Affaires étrangères.
Mme Kaba a confirmé la somme de huit milliards de dollars réclamés par les trois pays les plus touchés par Ebola pour relancer leurs économies et éradiquer la maladie.
Ces trois pays avaient en avril, à Washington, formulé cette demande à la communauté internationale, en l'appelant «plan Marshall», en référence à celui que les États-Unis avaient mis en place pour reconstruire l'Europe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait alors annoncé qu'une conférence internationale des donateurs aura lieu à la mi-juillet à New York pour répondre aux demandes des trois pays.
Selon la Banque mondiale, le montant des pertes en Produit intérieur brut (PIB) s'élève à 2,2 milliards de dollars pour les trois pays (1,4 milliard de dollars de la Sierra Leone, 535 millions en Guinée et 240 millions au Liberia). La Sierra Leone à elle seule a vu son PIB chuter de 23,5 % en raison de l'effondrement du secteur minier.
L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976, partie en décembre 2013 du Sud guinéen, a fait depuis plus de 11 200 morts pour quelque 27 500 cas, selon l'Organisation mondiale de la Santé.
Plus de 99 % des victimes se concentrent dans trois pays voisins: la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia, officiellement déclaré exempt du virus le 9 mai. La Côte d'Ivoire n'a pas officiellement connu de cas d'Ebola. – AfricaLog avec agence