Le deuxième tour de l'élection présidentielle en Guinée-Bissau opposera le 2 août le candidat du parti au pouvoir, Malam Bacaï Sanha, à l'opposant Kumba Yala, a indiqué jeudi la Commission nationale électorale (CNE).
"Le deuxième tour opposera Malam Bacaï Sanha du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, ex-parti unique, au pouvoir) à Kumba Yala du Parti de la rénovation sociale" (PRS, opposition)", a annoncé le président de la Commission Desejado Lima Da Costa. Selon les premiers résultats provisoires du premier tour de dimanche, M. Sanha arrive en tête avec 39,59%, suivi de M. Yala avec 29,42%. Henrique Rosa, candidat sans étiquette, a pour sa part obtenu 24,19%. Ces trois candidats sont tous d'anciens chefs de l'Etat. Les huit autres candidats se sont partagé le reste des suffrages. En janvier 2000, MM. Sanha et Yala étaient déjà au deuxième tour d'une présidentielle, organisée après une guerre civile (1998-99). M. Yala l'avait remporté avec 72% des votes mais il avait été renversé trois ans plus tard par un coup d'Etat militaire. Le scrutin présidentiel anticipé de dimanche a été organisé près de quatre mois après l'assassinat par des militaires du chef de l'Etat Joao Bernardo Vieira, quelques heures après la mort dans un attentat à la bombe du chef d'état-major des armées, le général Batista Tagmé Na Waïe. "Je remercie la communauté internationale qui a apporté une aide ayant permis la réalisation des scrutins", a ajouté M. Da Costa qui s'est félicité du déroulement "ordonné et civique" du premier tour. Le taux de participation à l'élection de dimanche est de 60%, le plus bas jamais enregistré en Guinée-Bissau, petit pays pauvre et instable d'Afrique de l'Ouest. Selon la loi, les partis contestant ces résultats disposent de 48 heures pour saisir la CNE, qui aura ensuite 48 heures pour analyser tous les recours, avant de déposer les procès-verbaux à la Cour suprême en vue d'une proclamation officielle des résultats du premier tour. "Les élections auront lieu le 2 août en pleine saison des pluies. Il faut tenir compte du fait que les déplacements seront réduits dans certaines régions qui restent inaccessibles pendant plusieurs mois de l'année", a souligné Quintino Djassi, responsable des commissions régionales électorales. - AFP