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Présidentielle en Guinée: le Tigre maintient le cap

May 06, 2010

Le président par intérim de la Guinée-Conakry, le général Sékouba Konaté, au risque de se repéter, a donc tranché : la présidentielle aura lieu le 27 juin 2010, comme initialement arrêté. Et tous ceux qui connaissent l’homme, surtout au sein de ses frères d’armes, savent qu’il n’a qu’une parole, celle d’un officier qui se parjure rarement. Avec les qualités d’un bon militaire en plus.

Ce ne sont pas les rebelles libériens qui diront le contraire, eux qui, au plus fort de la guerre à la frontière commune, ont eu à subir les foudres de celui que ses camarades ont surnommé le Tigre.
L’histoire veut qu’il ait défait plusieurs rébellions de Charles Taylor, s’attirant ainsi la sympathie de "Fory" (sage), le général Lassana Conté, qui lui confia alors la direction du BATA (Bataillon aéroporté). Bref, Sékouba Konaté est un bon soldat.

Lorsqu’il y a quelques jours de cela, le draft du projet de nouvelle constitution concoctée par le Conseil national de transition (CNT) a été déposé sur son bureau pour promulgation, le chef de l’Etat intérimaire avait deux options : la rendre Loi fondamentale par décret ;
ou la passer par la voie référendaire, le chemin du peuple.

En réaffirmant le 30 avril dernier devant les représentants d’institutions régionales et internationales que le scrutin sera organisé le 27 juin prochain, Sékouba Konaté privilégie à l’évidence le premier choix.
"Malgré les tensions, la présidentielle se tiendra le 27 juin 2010", a-t-il laissé entendre, face à James Victor Gbebo, Ibrahima Fall et Saïd Djinit, respectivement président de la Commission de la CEDEAO, président de la Commission de l’UA et représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest.

Traduction : je signerai donc par décret le projet de nouvelle constitution, pour qu’on avance rapidement, pour que le vote se tienne à bonne date.

Face donc aux chicaneries politiques, le garant de la transition s’en tient au strict respect du calendrier électoral. Ce rigorisme calendaire du général met aussi la communauté internationale et la classe politique guinéenne devant leurs responsabilités.

En effet, que n’a-t-on pas entendu après l’intrusion de Dadis Camara et de ses camarades au devant de la scène politique guinéenne ? Que n’a-t-on pas ouïe dire après la tragédie du 28 septembre 2009 et lors des pourparlers interguinéens de Ouaga ?

"Nous voulons des élections rapides et transparentes, afin que les Guinéens retrouvent la voie du développement", entendait-on sérimer comme une antienne dans la bouche des personnalités politiques et syndicales.

D’où vient donc qu’à mesure que la date fatidique approche, certains trouvent des subterfuges pour appeler à un report ? Surtout que les bailleurs de fonds ont accepté de cracher dans le bassinet.
Il est vrai que la CENI a du pain sur la planche, les listes électorales demeurant imparfaites, surtout avec le vote de la diaspora, mais après 50 ans de régime concentrationnaire et militaire, la Guinée n’a pas le droit de rater cette première : un vrai scrutin ouvert.

Sékouba Konaté ne veut pas porter la responsabilité devant l’Histoire d’avoir fait capoter ce rendez-vous. Les Guinéens, non plus, on l’espère. – L’Observateur Paalga
 

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