Un partisan de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a été condamné à six mois de prison ferme pour avoir appelé à des marches de protestation contre la candidature d'Alassane Ouattara à la présidentielle du 25 octobre, a-t-on appris samedi de source judiciaire.
Interpellé à son domicile le 13 septembre, Samba David est membre de la Coalition nationale pour le changement (CNC) qui s'oppose au président sortant Alassane Ouattara et qui avait appelé à des marches pour protester contre la validation de la candidature de M. Ouattara à la présidentielle dans trois semaines.
Ces protestations avaient dégénéré dans plusieurs villes du pays, causant la mort de deux personnes et en blessant plusieurs autres.
Détenu jusqu'à son procès vendredi dans "les locaux de la direction de surveillance du territoire (DST)", Samba David a été jugé coupable de "trouble à l'ordre public" et "discrédit sur une décision de justice".
"La condamnation de M. Samba est le résultat d'un procès politique mené par une justice inféodée au régime", a déploré Me Toussaint Dako, un de ses avocats.
Pour lui, les droits de M. Samba, fondateur de la Coalition des indignés, un mouvement de la société civile, ont été "largement violés".
La CNC critique les conditions d'organisation de la présidentielle en Côte d'Ivoire, dont le premier tour doit se tenir le 25 octobre, et exige la "dissolution" de la Commission électorale indépendante (CEI), en charge du scrutin, qu'elle considère favorable au président sortant.
Lundi, l'ancien Premier ministre (2005-2007) Charles Konan Banny, l'ex-président de l'Assemblée nationale Mamadou Koulibaly, les députés Bertin Konan Kouadio et Kacou Gnangbo, ainsi que l'administrateur de société Siméon Konan Kouadio, tous candidats contre Ouattara et pour la plupart membres de la CNC, ont pris la tête d'une manifestation pour dénoncer l'organisation du scrutin à venir.
Le chef de l'Etat ivoirien sortant Alassane Ouattara fait figure de grand favori pour ce scrutin dont la campagne électorale se déroulera du 9 au 23 octobre.
L'élection du 25 octobre est cruciale pour la stabilisation du pays, après la crise post-électorale de 2010-2011, épilogue sanglant d'une décennie de tensions politico-militaires. Plus de 3.000 Ivoiriens sont morts en cinq mois de violences causées par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. - AfricaLog avec agence