La secrétaire d'Etat française aux droits de l'Homme Rama Yade a déclaré samedi qu'elle n'était "pas opposée" à une loi contre le port du voile intégral, estimant sur Europe 1 qu'il fallait "agir", au nom de la "défense de la laïcité et de la dignité de la femme".
Interrogée sur une éventuelle interdiction, elle a répondu: "Je n'y serai pas opposée, si cette solution peut permettre à la laïcité d'affirmer clairement ses principes et si ça peut permettre de protéger les femmes qui sont obligées de porter la burqa". "Il faut à titre préventif, à titre de défense de la laïcité, de défense de la dignité de la femme, agir. Quelle que soit la méthode, loi, règlement, décret, peu importe", a-t-elle estimé. Mme Yade a jugé que le port de la burqa est "un phénomène qui se développe, en tous cas à l'oeil, c'est visible". "Je suis élue d'une ville de la banlieue parisienne. Dans le quartier populaire où j'ai grandi, avant je ne voyais jamais de femme en burqa, aujourd'hui c'est quelque chose que nous voyons régulièrement", a-t-elle dit. Elle a souligné la nécessité de mener en outre "une action pédagogique (...) vis-à -vis de certains musulmans de France qui seraient convaincus que la burqa est l'expression d'une identité ou d'une religion". Le président Nicolas Sarkozy doit s'exprimer sur l'opportunité de voter une loi interdisant le port du voile intégral à l'occasion de son discours devant le Congrès du Parlement lundi. Le débat sur le port du voile intégral par certaines femmes musulmanes est brusquement monté ces derniers jours, avec la demande par une soixantaine de députés d'une commission d'enquête parlementaire sur le sujet. - AFP