De semaine en semaine la fissure entre Paris et Abidjan ne cesse de se transformer en brèche. Raison de ce changement d’humeur, l’Élysée ne ferait plus confiance aux autorités ivoiriennes pour respecter le calendrier de l’élection présidentielle.
Abidjan a fixé la date du scrutin présidentiel tant attendu au 29 novembre 2009. Mais le Chef de l’État français Nicolas Sarkozy, qui parle de « promesses fallacieuses » n’y croit plus et laisse entendre que l’armée française (900 hommes) n’aura pas « vocation » à servir de « substitut à des processus électoraux défaillants ». Lors des obsèques du Feu Président Bongo le 16 juin dernier à Libreville, Nicolas Sarkozy, comme à son habitude n’a pas mâché les mots. Faisant allusion à son homologue Laurent Gbagbo qui selon lui se maintient "au pouvoir sans élections depuis 2005", le Chef de l’État français a invité les gabonais à ne pas glisser sur la même pente. Interrogation sur une mission confiée à Paul N’zi... « La crise a commencé avec l’ivoirité », a noté Nicolas Sarkozy, qui n’a jamais caché son amitié à Alassane Ouattara, dont la nationalité ivoirienne est contestée par une partie de la population. Des déclarations à faire siffler les oreilles du Président ivoirien qui, resté à Abidjan ce jour (...il ne se considère pas comme un membre de la Françafrique), se faisait représenter à Libreville par sa charismatique épouse Simone Gbagbo, et son Premier ministre Guillaume Soro, chef de l’ex-rébellion, aujourd’hui organisé en structure politique. Pour sûr donc, Sarkozy n’est pas content de Gbagbo et il ne manque pas une occasion pour le faire savoir. Tout aurait commencé avec une mission que ce dernier aurait confiée à N’zi Paul David. Selon des sources françaises, Laurent Gbagbo aurait mandaté son Directeur de cabinet qui a séjourné il y a quelques semaines à Paris d’aller sensibiliser Claude Guéant, le Secrétaire général de l’Elysée (...dont la visite officielle à Abidjan a été reportée aux aux "calendes grecques") de l’éventualité d’un autre report des élections en Côte d’Ivoire pour des raisons techniques. Dans les milieux ivoiriens à Paris où il a participé à certaines réunions privées, on affirme en effet que Paul N’zi a porté un doute sur la tenue des élections présidentielles au 29 novembre. "Qui vous a dit que les élections auront lieu le 29 novembre ?" se serait-il interrogé au cours d’une de ces réunions selon "Le Nouveau Réveil". Pour le Président Gbagbo, les élections c’est le 29... A Abidjan cependant, l’entourage proche du chef du Chef de l’État ivoirien reste ferme. "Le chef de l’Etat n’a jamais demandé à un de ses collaborateurs de parler de l’élection en son nom à Paris", nous affirme au téléphone un proche conseiller sous couvert de l’anonymat. En attendant, Laurent Gbagbo ne se lasse plus de le répéter : les élections auront lieu en Côte d’Ivoire le 29 novembre prochain. "La première des choses que je peux donc dire à toute la Côte d’Ivoire, à toutes les composantes politiques de la Côte d’Ivoire, c’est qu’il y a des problèmes sur lesquels nous ne devons pas polémiquer. Nous devons être d’accord pour dire que le 29 novembre 2009, nous devons tous aller aux élections" a t-il encore déclaré lors d’un discours à Bandama (Korhogo). – L’international Magazine