La Fondation Nelson Mandela a menacé d’entreprendre des poursuites judiciaires contre le président du Congo-Brazzaville après avoir découvert que ce dernier a prétendu que la préface de son dernier livre avait été écrite par le leader anti-apartheid
La couverture du livre " Parler vrai pour l'Afrique " du Président Denis Sassou Nguesso proclame fièrement « Avant-propos de Nelson Mandela ». A l'intérieur, M. Mandela, 91 ans, est présumé saluer un homme qui est venu au pouvoir par un coup d'Etat en 1979 et qui, après avoir perdu les élections a repris le pouvoir en gagnant une guerre civile comme " l'un de nos grands leaders africains ». Mais la fondation du leader anti-apartheid, qui veille sur son héritage, a déclaré dans un communiqué : " Ceci est une affirmation erronée ". " Nelson Mandela n'a ni lu le livre, ni écrit une préface pour cela. Nous condamnons cette utilisation abusive du nom de M. Mandela." Verne Harris, son directeur général intérimaire, a précisé que la Fondation a consulté ses avocats à ce sujet. C'est scandaleux, a-t-il dit. « Absolument aucune demande n'a jamais été reçue et rien n'a été signé par Madiba [nom de clan de M. Mandela, par lequel il est souvent appelé en Afrique du Sud].» Le nom de Mandela est souvent détourné à des fins commerciales, mais sa prétendue approbation d'un personnage comme M. Sassou-Nguesso - un dictateur dont les élections sont régulièrement boycottées par l'opposition - est encore plus préjudiciable. « C'est l'un des exemples les plus grossiers ayant un impact direct de l'héritage de Madiba », a déclaré M. Harris. Dans l'avant-propos prêté à Mandela on peut lire ce qui suit : « A travers le président Denis Sassou Nguesso, je reconnais un homme qui n'est pas seulement un de nos grands dirigeants africains ... mais aussi un de ceux qui ont donné leur appui inconditionnel aux revendications de nos combattants pour la liberté, et qui ont œuvré, sans relâche, pour libérer de leurs chaînes les peuples opprimés et contribué à leur redonner dignité et espoir ». Un porte-parole de Michel Lafon, l'éditeur, a déclaré : « La préface nous a été fournie par l'auteur du livre, qui est un chef d'Etat. » Il a refusé de répondre quand on lui demande si le livre serait retiré de la vente. La Présidence du Congo n’a pas souhaité commenter cette affaire. Le Congo-Brazzaville est voisin de la grande République Démocratique du Congo. - Telegraph