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Victoire écrasante du "oui" lors du référendum à Mayotte

Mar 30, 2009

Les électeurs de Mayotte se sont très largement prononcés dimanche par référendum pour la départementalisation de leur île de l'océan Indien.

Le "oui" l'a emporté avec 95,2% des suffrages exprimés, d'après les résultats définitifs communiqués par le ministère de l'Intérieur.

Le "non" a recueilli 4,8% des voix.

Quelque 72.000 électeurs étaient appelés aux urnes à l'occasion de ce scrutin qui fera de Mayotte le 101e département français et le cinquième département d'outre-mer (Dom) à l'horizon 2011. La participation s'est établie à 61, 02%.

Le "oui" était donné largement favori dans la mesure où l'intégralité de la classe politique et des syndicats avaient fait campagne pour la départementalisation de cette île restée française de l'archipel des Comores.

Paris a accueilli "avec satisfaction" les résultats du référendum.

"C'est un moment historique pour Mayotte et pour les Mahorais. C'est un rêve porté par plusieurs générations qui se réalise ce 29 mars 2009", a déclaré le président Nicolas Sarkozy dans un communiqué.

"Avec un nouveau statut et grâce au travail de tous les Mahorais, Mayotte pourra construire les bases d'un développement prospère et durable, en lien avec ses partenaires régionaux de l'océan Indien", a ajouté le chef de l'Etat.

Mayotte, située à 400 km à l'est du Mozambique et à 300 km à l'ouest de Madagascar, est une ancienne colonie française qui s'était opposée par référendum à l'indépendance en 1974 et 1976, contrairement aux autres îles des Comores.

Depuis 2000, l'île bénéficie du statut de collectivité d'outre-mer.

La départementalisation de l'île devrait entraîner des modifications culturelles importantes pour les 186.000 Mahorais - musulmans à plus de 95% - comme la suppression définitive de la polygamie, l'élévation de l'âge légal pour le mariage de 15 à 18 ans ou la diminution des attributions des juges musulmans ("cadi").

Les habitants devraient bénéficier au même titre que les Français d'aides sociales comme le revenu de solidarité active (RSA) mais paieront aussi des impôts qui n'existent pas pour l'heure sur l'île, comme la taxe d'habitation.

Le Premier ministre, François Fillon, indique dans un communiqué que "le processus de départementalisation, avec les droits et les devoirs nouveaux qui en découlent, sera progressif pour ne pas bouleverser les équilibres économiques et sociaux du territoire de Mayotte".

Le gouvernement proposera rapidement au parlement les textes nécessaires à la mise en place de la nouvelle collectivité et à l'application progressive du droit commun, précise Matignon. - Reuters

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