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Ville morte à Conakry

Feb 15, 2016
Ville morte à Conakry

Le syndicat guinéen a appelé à une journée ville morte ce lundi 16 février 2016 sur toute l’étendue du territoire national. Les représentants des travailleurs via les deux centrales syndicales CNTG (confédération nationale des travailleurs de Guinée) et USTG (Union syndicale des travailleurs de Guinée) exigent une baisse du prix du litre du carburant à la pompe. Le prix est estimé à 8.000 fg soit 1 dollar US en ce moment. Cette journée donc toutes les activités sont au ralenti. Magasins, boutiques fermés, circulation paralysée. Des violences ont été enregistrées dans la haute banlieue de la capitale Conakry où des barricades ont été érigées tôt le matin. Des élèves venus dans leurs écoles ont été renvoyés à la maison par leurs responsables.

La journée ville morte est une réussite soutient Mamadou Mansaré secrétaire Général adjoint d’une des centrales syndicales, la confédération nationale des travailleurs de Guinée. Il ajoute que le mot d’ordre ne sera pas levé tant que le gouvernement n’obtempère pas. Le gouvernement de son coté solidifie son argument par la crise économique qui risque de frapper le pays. Le ministre porte parole du gouvernement guinéen Albert Damantang Camara demande un moratoire au syndicat et au patronat jusqu’en fin mars 2016. C’est à cette époque que le FMI pourra octroyer à la Guinée un prêt sinon le pays s’enfoncera dit-il. Une doléance à laquelle ne compte pas céder ces deux unités. Dans le centre ville pendant que la plupart des fonctionnaires sont restés à la maison, le gouverneur de la banque centrale de la République de Guinée Louncény Nabé accompagnés des agents des forces de maintien d’ordre ont fait irruption dans des banques. Il a sommé les responsables de ces banques d’ouvrir et de servir leurs clients. Une situation qualifiée d’inadmissible par la FESABAG (fédération syndicale autonome des banques, assurances et Microfinance de Guinée. Abdoulaye Sow le secrétaire Général de la FESABAG condamne avec la dernière énergie cet acte.

Ces deux centrales syndicales disent poursuivre leur initiative jusqu’à la satisfaction complète de leurs revendications.

Dans les rues de la capitale Conakry des citoyens ont donné leurs avis face à cette journée ville morte.

Sia Kpoghomou citoyenne du quartier kipé dans la commune de ratoma: je suis pour la journée ville morte. Il faudrait que l’Etat comprenne le cri de cœur de sa population. Nous vivons aussi sur la planète terre, donc quand il ya baisse sur le marché mondial, ça doit se ressentir aussi chez nous.

Alpha Barry du quartier cimenterie: le guinéen souffre. Les deux partis (gouvernement et syndicat ndlr…) doivent s’entendre pour finir avec cette crise.
Aminata Batchily élève au collège solo primo: c’est nous les apprenants qui payons le lourd fardeau des décideurs politiques. Rester des jours sans venir à l’école nous retarde dans les programmes scolaires. Surtout qu’on a des examens à préparer, il faut une décrispation de la crise pour nous sauver.

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