Le chef de la junte au pouvoir en Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara, s'en est pris violemment, mercredi, à l'ambassadeur d'Allemagne en Guinée, Karl Prinz, au cours d'une rencontre avec les leaders des partis politiques.
M. Prinz avait demandé au chef de l'Etat guinéen s'il n'allait pas être candidat à l'élection présidentielle si celle-ci ne se tient pas fin 2009 comme le prévoit le chronogramme proposé par les forces vives qui ont choisi octobre pour les législatives et décembre pour la présidentielle. "M. le président, nous avons des inquiétudes lorsque vous aviez dit récemment à "Africable" que vous ne serez pas candidat si les élections sont organisées en 2009 (...) Et si c'est en 2010, seriez- vous candidat?", a demandé le diplomate allemand au chef de la junte qui venait d'achever son discours à l'adresse des leaders politiques. Très en colère, le chef de la junte a rabroué pendant au moins 5 mn l'ambassadeur qu'il a traité de tous les noms. "Je ne suis pas votre égal. Je suis le président d'un pays souverain. Vous me devez respect et considération. Vous êtes animé de mauvaise foi, voulant créer la zizanie dans un pays où les populations ont trop souffert (...)", a-t-il notamment lancé à la figure du diplomate dans une salle archicomble. Dans son discours, le capitaine Dadis avait réitéré son engagement à ne pas se présenter à la présidentielle en 2009 et promis de faire son possible pour le respect du chronogramme proposé par les forces vives. "J'ai signé le chronogramme parce que je ne voulais pas la confusion. Si j'avais dit que je n'étais pas d'accord, j'allais compromettre le processus démocratique. Nous ne regrettons pas d'avoir choisi octobre et décembre 2009 pour l'organisation des élections (...)", a-t-il dit. Le président autoproclamé de la Guinée a salué "la sagesse, la sincérité et la franchise" de la classe politique, promettant l'instauration d'un dialogue entre lui et les leaders politiques, dont le porte-parole, Jean-Marie Doré a salué la démarche du chef de la junte qui, depuis la prise du pouvoir, le 23 décembre dernier, n'avait pas rencontré les chefs des partis politiques. - Pana