Le président américain, Barack Obama, a appelé ses concitoyens à l'action pour renforcer les droits et les libertés aux États-Unis, après avoir prêté serment pour son second mandat devant des centaines de milliers de personnes enthousiastes rassemblées au coeur de Washington.
Dans un discours solennel de 20 minutes, à la tribune installée sur les marches du Capitole, M. Obama a cité la déclaration d'indépendance des États-Unis, dont il est le 44e président, pour appeler ses concitoyens à poursuivre ce que les fondateurs du pays avaient entrepris.
«Notre voyage ne sera pas terminé tant que nos femmes, nos mères et nos filles ne pourront gagner leur vie comme le méritent leurs efforts. Notre voyage ne sera pas terminé tant que nos frères et soeurs homosexuels ne seront pas traités comme tout le monde par la loi», a lancé M. Obama.
«Notre voyage ne sera pas terminé tant que nous n'aurons pas trouvé une meilleure façon d'accueillir les immigrés pleins d'espoir qui voient les États-Unis comme le pays du possible. [...] Notre voyage ne sera pas terminé tant que tous nos enfants [...] ne seront pas assurés qu'ils sont protégés du mal», a-t-il dit, en citant nommément Newtown, la ville qui fut le théâtre d'un massacre d'écoliers à la mi-décembre.
«Maintenant, des décisions nous incombent, et nous ne pouvons pas nous permettre de retard», a-t-il dit, allusion au fait qu'il devra composer au début de son second mandat, comme à la fin du premier, avec un Congrès partiellement aux mains de ses adversaires républicains.
M. Obama a aussi promis que les États-Unis réagiraient «à la menace du changement climatique, en gardant à l'esprit que ne pas le faire constituerait une trahison pour nos enfants et les générations futures».
Le dirigeant a également assuré que son administration maintiendrait des «alliances fortes» partout dans le monde. «Personne n'a plus intérêt à un monde en paix que le pays le plus puissant», a-t-il plaidé en promettant de «soutenir la démocratie de l'Asie à l'Afrique, des Amériques au Moyen-Orient».
Peu auparavant, M. Obama avait prononcé la rituelle prestation de serment prévue par la Constitution.
«Moi, Barack Hussein Obama, je jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de président des États-Unis et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, de protéger et de défendre la Constitution des États-Unis», a-t-il dit pour la deuxième fois en 24 heures.
Une cérémonie intime et expédiée en quelques dizaines de secondes avait déjà eu lieu dimanche à la Maison-Blanche, le 20 janvier à midi étant la date et l'heure précises que fixe la Constitution pour le début des mandats présidentiels. La tradition veut toutefois que, lorsque le 20 tombe un dimanche, les cérémonies publiques soient reportées au lendemain.
Lundi, M. Obama a levé la main droite et posé la gauche sur deux bibles tenues par sa femme, Michelle : celle d'Abraham Lincoln, qui a aboli l'esclavage et sauvé l'Union, et celle de Martin Luther King, dont la mémoire est justement honorée aujourd'hui lundi aux États-Unis.
Près de 2 millions de personnes avaient assisté à la première prestation de serment de M. Obama il y a quatre ans. Cette année, les organisateurs attendaient jusqu'à 800 000 spectateurs. Une foule immense se pressait sur le Mall, agitant des milliers de drapeaux par des températures légèrement positives.
La capitale fédérale était pratiquement en état de siège lundi, d'énormes 4x4 blindés de l'armée bloquant dès avant l'aube les artères pour faire respecter aux véhicules un périmètre de sécurité qui se voulait hermétique. Quelque 30 000 membres des forces de l'ordre étaient mobilisés.
La chanteuse Beyoncé a chanté l'hymne national américain en conclusion de la cérémonie au Capitole. Les Obama, à l'issue d'un déjeuner dans le bâtiment du Congrès, doivent prendre en début d'après-midi la tête d'un défilé sur l'avenue Pennsylvania vers la Maison-Blanche. Ils assisteront ensuite à l'arrivée du reste de la parade sur une tribune montée près de la résidence exécutive.
La journée, que MM. Obama et son vice-président Joe Biden ont entamée à 8 h 40 par une messe à Saint John's, l'«église des présidents» proche de la Maison-Blanche, se conclura par des bals d'investiture au palais des Congrès. Katy Perry, Stevie Wonder et les acteurs-chanteurs «oscarisés» Jamie Foxx et Jennifer Hudson s'y produiront. - AfricaLog avec agence