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Alpha Condé limoge son Ministre de la Sécurité

May 28, 2013
Alpha Condé limoge son Ministre de la Sécurité

Alpha Condé regagne le pays, il limoge le Ministre de la Sécurité. De retour d’Addis-Abeba en Ethiopie où il a pris part au cinquantenaire de l’OUA devenue UA, le Président Alpha Condé est rentré ce lundi 27 mai au pays sans préalablement être annoncé par un quelconque communiqué du bureau de presse de la Présidence de la République.

On se contentera d’une banale annonce de son «retour très tôt le matin» au pays. Cette attitude du Chef de l’Etat se fera expliquer plus tard dans la soirée. En effet, l’homme se trouve vraiment meurtri par les cas de vandalisme et de morts d’hommes qui ont été enregistrés, notamment à Conakry ces derniers jours. Des cas malheureux qui ont, soit précédé ou fait suite à l’appel à marcher du jeudi 23 mai dernier par des leaders de l’opposition.

Ainsi, dès son retour au pays, deux actes majeurs ont été notés dans l’agenda du Président de la République pour que reviennent la paix et la quiétude sociale dans la capitale.

D’abord, il confère avec la hiérarchie des forces de l’ordre (gendarmerie et police). Avec ces hommes en uniforme, sans aucune présence de membre du gouvernement, il s’est mis à leur écoute pour savoir ce qui s’est réellement passé sur le théâtre des opérations de maintien d’ordre avec des scènes de violence. Chacun d’entre eux livrera sa part de vérité par rapport à son domaine d’intervention:

- colonel Ousmane Camara, Commandant en second du Haut Commandement de la Gendarmerie nationale: «nous sommes allés sur le terrain avec un esprit de dialogue avec les manifestants. Point d’utiliser même les grenades de gaz lacrymogène. Malheureusement, arrivés à Coza, alors que nous nous entretenions avec certains sages et responsables locaux, nous nous sommes vus encerclés par des manifestants armés de gourdins, de cailloux et autres armes blanches. Pour nous en dégager et neutraliser les assaillants, nous étions ainsi dans l’obligation de faire usage des grenades de gaz lacrymogène. On aurait d’autre part, souhaité que soit interdite, ne serait-ce que pour la zone de Conakry, la détention des fusils calibre de 12».

- lieutenant-colonel Ansoumane Camara, Directeur adjoint des Unités d’intervention de la police: «je peux vous assurer, M. le Président de la République, que les blessés par balle ne proviennent pas de nous. Parce que, le maintien d’ordre, c’est de 7h jusqu’à 18 h, voire 19 heures. Au-delà, c’est-à-dire 20 h, 21 h, 22 h, ce n’est plus le maintien d’ordre, car on ne sait plus d’où viennent les cailloux et autres. Et l’endroit des violences est identifié et bien connu. C’est de "Barry Deflandre" jusqu’à Coza. Et il y en a qui ont des armes à feu !».

- Quant au Directeur général adjoint de la Police nationale, Sékou Mara, il reconnait: «mort d’hommes, il y en a eu. C’est vrai. Mais, je défie quiconque qui pourrait apporter la preuve qu’un seul de ces morts a pour auteur un élément des forces de l’ordre, dans la mesure où, comme cela a été dit par mes prédécesseurs, les forces de l’ordre ne travaillent qu’avec du matériel uniquement conventionnel de maintien d’ordre. Sauf si, pour une question opérationnelle, la situation change. C’est-à-dire que du cas de maintien d’ordre, on se retrouve dans la lutte contre la criminalité. En moment-là, il y a des unités spécialisées que sont les BAC [Brigade Anti-Criminalité, NDLR]. En tout état de cause, les manifestants que nous avons en face, sont armés. Ils ont à la fois des armes à feu et des armes blanches sur eux».

- Un officier de la gendarmerie de confier qu’ «il a été interpellé lors de cette marche que les organisateurs ont qualifié de pacifiques, un individu en cagoule».

- Pour Boubacar Kassé, Directeur adjoint de la Sûreté urbaine de Conakry, «nous souhaiterions donc, pour asseoir vraiment une paix et une quiétude au niveau des quartiers, l’implication directe des élus locaux et des jeunes des quartiers qui doivent faire confiance en leur police une fois qu’ils ont connaissance de la commission de quelque infraction ou d’une quelconque présence d’individus suspects étrangers».

Le Président de la République va annoncer la mise sur pied, dans un proche délai, d’une Commission Nationale de Lutte contre les Violences et d’une Commission Nationale d’Enquête pour élucider les cas de violence déjà enregistrés.

Ensuite, dans la soirée, contre toute attente, le décret de limogeage du Ministre de la Sécurité tombe. Ainsi, par décret D/2013/099/PRG/SGG l’ambassadeur de Guinée au Sénégal, le Contrôleur général de police Madifing Diané est nommé Ministre de la Sécurité et de la Protection civile en remplacement de Mouramany Cissé qui se voit, par décret D/2013/100/PRG/SGG, nommé Ministre Conseiller à la Présidence de la République chargé de la Reforme du Secteur de sécurité.

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