Saïd Djinnit appelle à la reprise des discussions le 3 juin 2013. Dans une déclaration faite vendredi 31 mai à Dakar, au Sénégal, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, facilitateur international du dialogue inter-guinéen, appelle à la reprise des discussions le lundi 3 Juin 2013.
En exclusivité, AfricaLog a reçu ladite déclaration et il la propose à ses lecteurs:
«1. Je me réjouis de ce que le calme soit revenu à Conakry au lendemain des manifestations publiques qui ont entraîné des violences graves et, malheureusement, la perte de nombreuses vies humaines. Je me réjouis aussi des déclarations allant dans le sens de l'apaisement faites par les différents acteurs politiques ces derniers jours. En particulier, je salue la déclaration du Président de la République du 29 mai 2013 dans laquelle il a notamment invité tous les citoyens à dédier la journée du vendredi 31 mai 2013 à la prière et au recueillement pour la consolidation de la paix, de la cohésion sociale et de l’unité nationale.
Je salue sa décision de maintenir sa porte toujours ouverte à tous pour discuter de l’avenir du pays dans le respect et l’esprit du vrai dialogue.
Je me réjouis en outre de la décision prise par les responsables de l'opposition de suspendre leurs manifestations publiques afin de permettre aux élèves et étudiants de se préparer et de participer aux examens dans des conditions propices de tranquillité et de sérénité. Je salue la disposition affirmée par les parties à dialoguer.
2. En ma qualité de facilitateur international, et au nom du Secrétaire général des Nations Unies, j'exhorte tous les acteurs guinéens à tout faire pour maintenir ce climat apaisé.
Je les engage à adhérer pleinement aux termes de la déclaration contre la violence signée le 23 avril 2013 par le Gouvernement et les partis politiques. Je les exhorte à s’abstenir de tous discours ou comportements susceptibles d’inciter à la violence et à la haine ethnique.
J'invite toutes les parties à préserver la Guinée qui est leur bien commun et à sauvegarder son tissu social caractérisé par un brassage interethnique forgé par des siècles de coexistence pacifique, de respect mutuel et de tolérance.
3. Je tiens à rappeler une nouvelle fois l’impérieuse nécessité pour toutes les parties prenantes de faire du dialogue le seul et unique moyen de règlement des différends et des désaccords sur le processus électoral.
Dans ce contexte, et dans l’esprit de la réunion de reprise de contact et de concertation organisée à la primature le 22 mai entre une délégation gouvernementale dirigée par le Premier Ministre et les leaders de l’opposition, en ma présence, j'invite les parties à se retrouver dès le lundi 3 Juin 2013 pour renouer le dialogue et engager des discussions sur le processus électoral.
4. J'encourage les parties à participer à la prochaine rencontre dans un esprit constructif et d'ouverture pour créer les conditions de la tenue d'élections législatives libres, transparentes et pacifiques et permettre ainsi à la Guinée de parachever la mise en place de ses institutions démocratiques et s'assurer que toutes les énergies et les ressources du pays soient mises en œuvre au service du développement et de l'amélioration des conditions socio-économiques des populations».
En réaction à cette déclaration de Saïd Djinnit, le porte-parole du Quai d’Orsay a déclaré au cours de son point de presse quotidien, le vendredi 31 mai 2013 que «la France accueille favorablement l'organisation le 3 juin à Conakry, à l'initiative du facilitateur de la communauté internationale, M. Saïd Djinnit, d'une réunion rassemblant les acteurs politiques guinéens».
Philippe Lalliot poursuit en disant que «la France appelle instamment l’ensemble des acteurs politiques guinéens à faire preuve de responsabilité et à s’engager sans arrière-pensées dans un dialogue de fond, dans l'intérêt supérieur du pays, de sa stabilité et de son développement».
Le porte-parole du Ministère français des Affaires étrangères estime que «ce dialogue doit permettre la participation de tous aux élections législatives que la France appelle de ses vœux afin de sortir de l'impasse politique actuelle».
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