Plainte de Malick Sankhon contre Cellou Dalein pour diffamation | Alog News | www.africalog.com
home

Plainte de Malick Sankhon contre Cellou Dalein pour diffamation

Jun 19, 2013
Plainte de Malick Sankhon contre Cellou Dalein pour diffamation

Dans la soirée de ce 18 juin, Me Mory Doumbouya, l’avocat de Malick Sankhon, Directeur général de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, qui a porté plainte devant le Tribunal de première instance de Conakry 2, Dixinn, contre l’opposant, Cellou Dalein Diallo de l’UFDG pour diffamation, a annoncé le retrait de la dite plainte, a vécu AfricaLog à Conakry.

Malick Sankhon, se trouvant dans son bureau au cours de cette annonce, n’a pas apparu en public. Selon Me Doumbouya, il y a eu entente entre Me Thierno Souleymane Baldé, l’avocat de Cellou Dalein Diallo, et le plaignant et que les deux parties ont décidé de s’inscrire dans «une logique de médiation pénale, conformément aux dispositions de l’article 129 de la Loi sur la Liberté de la presse», contre la procédure pénale qui a été engagée par le Ministère public et Malick Sankhon, contre Cellou Dalein Diallo, accusé de «diffamation et incitation à la haine» par voie de presse.

L’affaire remonte au lendemain de la marche de l’opposition du 27 février, qui a été marquée par des morts et des dégâts matériels importants, suite au pillage et à l’incendie de beaucoup de magasins et de boutiques dans le marché Madina, le plus grand de la capitale guinéenne.

L’opposition, notamment Cellou Dalein Diallo avait accusé sur des médias de la place, au moins trois hauts responsables de l’Etat d’être derrière cette triste opération. Même que ce sont des jeunes de la Casse, militants du RPG-arc-en-ciel, à la solde des hommes comme Malick Sankhon, à en croire Cellou Dalein Diallo, qui ont effectué ces séries de pillages, pour lesquels le Gouvernement avait promis d’indemniser les victimes. Soulignons que les victimes étaient majoritairement des partisans de Cellou Dalein Diallo, principal opposant d’Alpha Condé.

Et après l’ouverture de l’audience, le 27 mai dernier, qui n’a connu que la fixation du montant de la consignation, retenu à 500 000 francs guinéens, Malick Sankhon, a dit aux journalistes le 12 juin, après son audition que seul Cellou Dalein Diallo est à la base de la «diffamation» dont il a été l’objet avec deux autres cadres de l’Etat.

«Cellou Dalein est obligé de chercher un bouc émissaire. Et ce bouc émissaire, c’est celui qui se donne corps et âme pour soutenir le Président de la République, c’est-à-dire, Malick Sankhon. Pour lui, il faut empêcher Malick Sankhon d’agir sur le terrain», a dit le plaignant qui a insisté qu’il n’a à faire qu’à Cellou Dalein. «Je m’en tiens uniquement à cela. Si les autres (les opposants) veulent se mêler, je porterai aussi plainte contre eux», a menacé M. Sankhon le même jour, alors que Cellou Dalein Diallo, qui a reçu la plainte le 19 avril, était à Paris avec Lansana Kouyaté du PEDN, afin d’étaler aux autorités de la France la situation guinéenne qui était, quasiment dans l’impasse.

L’audience qui avait été renvoyée à ce 19 juin, n’aura pas lieu, quoique l’accusé Cellou Dalein Diallo ait promis de se présenter à la barre du Tribunal de Dixinn, comme tous les autres citoyens de son pays.

Si Me Mory Doumbouya, l’avocat de Malick Sankhon pense que «la mobilisation des militants de l’UFDG, n’est pas le facteur déclencheur de cette médiation pénale» , des commentaires font état que les militants de l’UFDG ont été invités à accompagner leur leader devant un Tribunal exiguë.

La coordination Haali-Pular aurait été à la base de cet appel des militants. Le marché de Madina allait baisser les rideaux pour ce 19 juin, du fait que les militants qui ont perdu leurs biens dans les différentes manifestations de l’opposition à Conakry ainsi que les commerçants victimes des pillages et des incendies, ont été appelés à, accompagner Cellou Dalein avec leurs plaintes, afin de réclamer justice. Certains parmi eux estimeraient que le Tribunal aurait mieux fait d’enquêter et d’interpeller, afin de traduire les présumés coupables des actes qu’ils ont subi «à tort» que de s’intéresser à une histoire de «diffamation».

Toujours est-il que Me Mory Doumbouya, l’avocat du plaignant, a expliqué que les avocats des deux protagonistes, après «toute réflexion, à la suite de multiples interventions faites de part et d’autre», ont décidé de s’inscrire dans «une logique de médiation pénale, conformément aux dispositions de l’article 129 de la loi sur la liberté de la presse en Guinée.» Et d’insister: «Je voudrais, par rapport à cette médiation pénale, relever qu’en réalité, on ne s’aurait récupérer autrement la réaction républicaine de M. Malick Sankhon qui a consisté à porter une action régulière devant des tribunaux guinéens contre un leader politique guinéen. Nous nous battons tous pour faire de la République de Guinée un Etat de droit, un Etat respectueux des règles de la démocratie, un Etat respectueux des droits de l’homme. Même si aujourd’hui, nous relevons des velléités tendancieuses de récupération de cette procédure, nous nous sommes dit que rien ne peut nous empêcher de nous inscrire dans une logique de médiation pénale. On le dit très couramment: Un mauvais règlement est toujours préférable à une bonne procédure judiciaire. Et comme vous le savez, notre pays vient de traverser un moment de crise, des cycles de violences de tous genres, qui auraient pu basculer ce pays dans une situation de guerre aux conséquences imprévisibles. Guinéens que nous sommes, nous avons tous l’obligation de faire en sorte que les fils de ce pays s’entendent, regardent dans la même direction. Que les fils de ce pays se battent pour le renforcement de l’unité nationale, pour éviter à notre pays des situations de guerre à l’image de la plupart des pays de la sous-région. Cette médiation a été initiée par les deux parties, à l’initiative de M. Malick Sankhon. Et je le dis de façon péremptoire. Puisque je vous ai indiqué la base légale de cette disposition, quitte à ceux qui veulent que notre pays soit à feu et à sang de déclarer que M. Malick Sankhon vient de reculer parce que, quelque part, il est dit que M. Mamadou Cellou Dalein serait prêt à venir au Tribunal, accompagné de ses militants. Je voudrais dire toute suite que la mobilisation des militants de l’UFDG n’est pas le facteur déclencheur de cette médiation pénale.»

Thierno Souleymane Baldé, l’avocat de Cellou Dalein Diallo a, lui aussi précisé: «Il y a un certain nombre de personnes qui ont essayé d’offrir leur service afin de permettre le retrait de la plainte. C’est dans ce sens qu’on m’a informé de venir rencontrer Me Mory Doumbouya afin qu’on discute sur le plan juridique, puis qu’ils doivent retirer la plainte, et qu’on puisse informer le Tribunal le plus tôt que possible, ensemble, pour surseoir et arrêter la procédure complètement. Je tiens à clarifier un point. Dès le départ, M. Cellou Dalein Diallo a été clair en ce qui concerne cette procédure: il n’est pas question de faire des négociations pour le retrait de la plainte en tant que telle. Ça, il faut que ce soit clair. Il a dit s’il y a retrait de la plainte et qu’il est informé, il ne viendra pas au Tribunal. Mais dans le cas contraire, il est un citoyen comme tous les autres, il faudrait qu’il réponde à la convocation qui lui a été donnée par le Tribunal. Si on arrive dans cette situation, il viendra et on fera ce que la loi recommande de faire. Mais une fois de plus, comme l’a dit Me Mory, c’est important à ce stade pour une question de maintien de la quiétude sociale, qu’on arrive à utiliser tous les moyens en notre disposition pour éviter qu’il y ait des violences ou d’autres situations. Et tout concours qui pourrait nous aider à arriver à ce stade, sera vraiment salutaire. L’initiative du retrait ou non de la plainte revient entièrement à la partie plaignante», a conclu l’avocat de Cellou Dalein Diallo.

Malick Sankhon qui porte plainte contre Cellou Dalein Diallo, certains ne se l’imaginent pas du fait que nommé Premier ministre en fin 2005, Cellou Dalein Diallo avait nommé Malick Sankhon dans l’équipe gouvernementale qu’il devait diriger. Mais, on le sait, ce gouvernement a été tué dans l’œuf suite au limogeage de Cellou Dalein Diallo de ses fonctions de Premier ministre Lansana Conté, pour «faute lourde.» Et aujourd’hui, la donne politique a complètement changé en Guinée.

AfricaLog.com

 

Liens Sponsorisés