L’article 159 de la Constitution promulguée le 7 mai 2010 par le Général Sékouba Konaté, alors Président de la République par intérim, dispose qu’«il sera procédé aux élections législatives à l’issue d’une période transitoire qui n’excèdera pas six (6) mois à compter de l’adoption de la présente Constitution».
Depuis, 3 ans et 4 mois se seront écoulés pour que soient enfin tenues les dites élections législatives sur l’ensemble du territoire national et dans les 18 Consulats et Ambassades de Guinée à l’extérieur pour le choix des 114 députés de la future Assemblée nationale.
Et c’est avec un ouf de soulagement que la nuit est tombée sur le pays et sur cette date du 28 septembre 2013 après avoir été la journée qui aura permis aux 5 094 644 électeurs de s’acquitter de leurs devoirs civiques.
En effet, dès 7 heures ou jusqu’à 10 heures, selon les endroits, les bureaux de vote ont ouvert. Des anomalies ont été décelées mais vite corrigées. Le handicap récurrent aura été «le manque d’encre indélébile».
Un communiqué en multidiffusion de la CENI viendra résoudre la question. Car, contrairement à la forme classique que se présentait celle-ci, elle l’aura été sous forme de «feutre indélébile». Des explications qui seront appuyées par l’intervention radiotélévisée du Directeur du Centre opérationnel de l’Institution.
Le Commissaire de la CENI, Pathé Dieng, fera d’ailleurs le point des anomalies constatées cette journée et qui ont été remontées à la CENI centrale. Désagréments qui seront évidemment réparés:
1- «A l’ouverture des bureaux de vote, nous avons constaté une confusion dans l’utilisation de l’encre indélébile alors que dans les bureaux de vote, l’encre indélébile a été livrée cette année sous forme de feutre avec l’inscription "Marqueur indélébile".
Les Présidents des bureaux de vote devaient donc marquer l’empreinte gauche de chaque électeur qui finit son devoir civique de ce marqueur indélébile sur l’empreinte gauche. Ce qui n’a pas été le cas dans certains bureaux. Il nous a fallu faire un communiqué rectificatif pour informer tout le monde que l’encre indélébile existe mais que cette fois-ci, au lieu que ça soit un tube d’encre, c’est plutôt un marqueur sur lequel est inscrit "Marqueur indélébile" ».
2- «La deuxième chose que nous avons constatée, c’est que dans certains bureaux, les citoyens sont venus avant les membres du bureau de vote. C’est un cas anodin mais, il fallait le rectifier immédiatement».
3- Nous avons constaté également que, contrairement aux dispositions qui ont été prises par la CENI, certains bureaux de vote de plus de 1500 électeurs n’ont pas été éclatés conformément à la décision. Dès que nous avons été informés, nous avons pris des dispositions, pour non seulement éclater le bureau, mais le pourvoir en membres de bureau de vote, en assesseurs et en matériel électoral».
A ce constat, s’ajoute le cas d’un certain nombre de citoyens qui étaient munis de la carte d’électeur de 2010. Là, la CENI a été claire. Pas question de voter avec la carte de 2010 ; encore moins, avec le récépissé, fut-il de 2013.
Et vint le moment de vote.
Le Numéro Un guinéen, Président Alpha Condé, va s’acquitter de ses obligations civiques au bureau de vote N°2 du Collège I de Boulbinet. Il était 11h 30.
Au sortir du bureau de vote, le Président de la République a fait une déclaration optimiste à la presse: «J’avais dit de ne rien craindre. Que tout se passerait bien et que la Guinée ira de l’avant. Ils [les Guinéens, NDLR] n’ont pas à craindre les menaces de déstabilisation. Le gouvernement a pris toutes les dispositions».
Le Chef de l’Etat faisait ainsi allusion à la récente révélation d’un coup d’Etat imminent en Guinée faite par l’hebdomadaire satirique français, Le Canard enchaîné.
Tous les Guinéens de l’intérieur et de l’extérieur précisément, les 18 Consulats et Ambassades de Guinée, sont massivement sortis pour imiter le geste du Président Alpha Condé, soit avant, soit après lui dans le calme. Le vote de ce 28 septembre 2013 aura été, comme la souhaité la CENI, «la fête au village».
Les premières tendances se sont déjà dessinées et dans moins de 24 heures, comme l’a déclaré le Commissaire Alpha Yéro Condé, Directeur de la Communication de la CENI, «l’Institution va donner les premiers résultats partiels qui seront disponibles dès lundi 30 septembre. La diffusion des résultats qui commencera ainsi, va s’étendre sur 72 heures». Il a rassuré que «les résultats qui seront donnés seront les résultats que chacun aura bien mérité».
A 23 h 41, le Commissaire Ibrahima Kalil Kéita de la CENI est passé sur le plateau de la télévision nationale pour une adresse encore plus rassurante. Après avoir exprimé sa «réelle satisfaction» pour le fait «que le scrutin du 28 septembre 2013 s’est déroulé dans le calme et la sérénité sur toute l’étendue du territoire national et dans les 18 Ambassades et Consulats retenus pour le vote des Guinéens de l’étranger».
Il a tenu à passer un message: «dans son souci permanent de préserver l’unité nationale, la paix et la stabilité, la CENI informe à cette occasion, les partis politiques engagés dans le processus électoral, que le dépouillement des votes se fera exclusivement par décompte manuel en présence de l’ensemble des acteurs et parties prenantes au processus électoral : partis politiques, observateurs nationaux et internationaux, et membres de la Communauté internationale».
Une fois encore, le vote de ce 28 septembre 2013 s’est bien passé et le calme règne, pour le moment, dans le pays.
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