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Quand des Observateurs enfreignent les recommandations de la CENI

Sep 29, 2013
Quand des Observateurs enfreignent les recommandations de la CENI

A 72 heures de la tenue des élections législatives, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) avait conféré avec les Observateurs nationaux et internationaux pour «une session d’information sur le processus électoral en cours en Guinée». C’était au Palais du peuple de Conakry.

Au cours de la rencontre, le Président de l’institution qui a charge d’organiser les élections, a apprécié le rôle des observateurs «qui s’inscrit dans la perspective de qualification et d’amélioration du système électoral guinéen» car, a-t-il dit, «votre regard, votre analyse sur les aspects organisationnels, sur le comportement des agents de la CENI, des acteurs politiques en lice comptent beaucoup pour les citoyens, les électeurs qui n'ont pas la chance d'être partout sur le terrain».

A cette occasion, Bakary Fofana a rassuré les observateurs «de la disponibilité de la CENI et de ses démembrements à faciliter leur mission sur le terrain».

A la suite du Président Fofana, le Directeur du département Formation et Accréditation de la CENI a fait une présentation l’organe. Jacques Gbonimy de passer directement aux recommandations de la CENI en direction des observateurs en guise de rappel:
- aucun observateur ne sera admis dans un bureau de vote s’il n’a pas son badge d’accréditation délivré par la CENI ;
- l’institution ne prend pas en charge les observateurs, quels qu’ils soient, nationaux ou internationaux ;
- exigence de coopération entre les différentes missions d’observation sur le terrain en ajoutant que «le comportement individuel de chaque observateur compte pour la CENI» ;
- tout observateur doit s’engager à comprendre le Code de conduite et à le respecter et que c’est une obligation pour tous les observateurs de souscrire à ce Code ;
- l’observateur doit démontrer une stricte impartialité dans ses jugements ;
- il ne doit pas entraver le processus électoral et doit protéger l’intégrité de son organisme d’abord et suivre les instructions de celui-ci pour l’observation.
Une recommandation se voudra particulière: «aucun observateur national ou international n’est autorisé à faire des déclarations publiques. La CENI et le Comité d’accréditation n’admettent pas cela. Seule l’Institution qui a demandé son accréditation peut, après le jour du vote, faire une déclaration publique», a précisé le Directeur du département Formation et Accréditation de la CENI qui annonce également: «nous avons tenu à mettre un dispositif de communication le jour du vote en plus des autres dispositifs qui sont à la CENI».

Ce qui fera aussitôt intervenir le Directeur des Opérations de la CENI: «j’invite les Observateurs à ne pas attendre au cas où ils constatent des anomalies. Nous vous interpellons de nous appeler à travers le Call center partout où vous êtes si vous voyez des pratiques qui ne correspondent pas aux standards», a renchéri Yaya Kane.

Jacques Gbonimy est reparti: «en 2010, les rapports fournis par différentes Missions d'observation électorale nous ont permis de corriger beaucoup de situations par rapport à la gestion des observateurs».

Il a annoncé que son Département a enregistré «590 Observateurs internationaux et 4 376 Observateurs nationaux, soit un total de 4966 Observateurs nationaux et internationaux : 590 d’entre eux ont été dépêchés par des ambassades, les médias, les institutions et ONG’s internationales. Entre autres, 86 de l’Union Européenne, 36 de l’Union Africaine, 24 de la Francophonie, 148 de la CEDEAO. D’autres demandes d’accréditations sont sur la table du Comité d’accréditation», a-t-il conclu.

Toutefois, la consigne sur le devoir de réserve n’a pas été observée par deux Chefs de Mission d’Observation électorale : le Chef de la MOE-UE et le Chef de Mission de la CEDEAO.

Au lieu d’attendre la fin du scrutin, comme indiqué dans les recommandations de la CENI, Cristian Preda et Edem Kodjo se sont prêtés aux questions des médias en pleine opération de vote.

On se rappelle le mea culpa du Chef de la MOE – UE lors de sa mission à Labé, au lendemain des remarques publiques que sa mission avait faites à l’endroit de la CENI: «notre rôle n’est pas de faire l’évaluation avant la fin du scrutin en principe. Parce que nous devons suivre tout le processus pour nous prononcer après le scrutin. Nous avons, en quelque sorte, transgressé ces règles en intervenant il y a quelques jours et en nous adressant au public guinéen pour lui dire effectivement que la distribution des cartes a été chaotique. Il faut avouer que le mot a fâché».

L’Observatrice Makoya Fofana de la Coalition COFFIG est aussi passée outre les consignes de la CENI en accordant une interview aux média pendant la tenue du vote.

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